Les Etats-Unis sont de nouveau en guerre contre l’Unesco. A la base de cette nouvelle guéguerre, une demande d’une adhésion pleine et entière à l’Unesco de la Palestine.
Très silencieuse jusque-là face aux changements significatifs au Moyen-Orient, l’Unesco avait aménagé un temps pendant sa réunion d’hier pour adopter six décisions à propos du conflit israélo-palestinien. La recommandation a été approuvée à la majorité simple par 40 voix sur 58. Elle visait à attribuer à la Palestine, un statut de membre à part entière. C’est le résultat de ce vote qui a irrité les Etats-Unis qui ont décidé de suspendre sans autre forme de procès leur contribution financière à l’Unesco si la décision est adoptée. Quatre pays ont voté contre dont les Etats-Unis et 14 se sont abstenus. Interrogé, le ministre espagnol des Affaires étrangères a révélé qu’il n’a pas été possible de trouver une position européenne commune. L’Allemagne, la Lettonie, et la Roumanie ont voté contre. Pendant que la Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie et la Pologne se sont abstenus. La recommandation, rappelle-t-on, a été initiée par le groupe des pays arabes et va être soumise à la fin de ce mois à la conférence générale de l’Unesco. Le Conseil exécutif de l’Unesco est le pendant du Conseil de sécurité, tandis que sa conférence générale qui se réunira du 25 octobre au 10 novembre à Paris, équivaut à l’Assemblée générale des Nations Unies. Les Etats-Unis ont appelé tous les membres de l’Unesco à ‘’voter non’’ à la recommandation du Conseil exécutif. Dans cette instance, aucun pays n’a de droit de veto et les Etats-Unis pourraient ne pas être suivis. En visite en République dominicaine, le chef de la diplomatie américaine a annoncé que son pays pourrait cesser sa contribution à l’Unesco. Ce n’est pas aujourd’hui que les Etats-Unis provoquent des crises à l’Unesco. C’est le 29 septembre 2003 qu’ils ont réintégré cette organisation après s’être retirés en 1984. Cette crise avait fait l’objet d’études et d’un débat en présence de M. Mactar M’bow, (à l’époque directeur général) à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe les 1er et 2 novembre 1984. Ils ont été suivis un an plus tard de la Grande-Bretagne. L’Unesco a connu, depuis sa création bien des crises dont celles de la Pologne, Tchécoslovaquie, la Hongrie. Les départs de l’Afrique du Sud en 1955 et du Portugal. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui remettent en 2011 le couvert. Institution indépendante, l’Unesco va-t-elle accepter que la grande Amérique dicte sa volonté ? Ce n’est pas si sûr, tant les Etats membres tiennent aujourd’hui à l’indépendance de l’institution.
Source : La documentation française
Maxime Wangué
Très silencieuse jusque-là face aux changements significatifs au Moyen-Orient, l’Unesco avait aménagé un temps pendant sa réunion d’hier pour adopter six décisions à propos du conflit israélo-palestinien. La recommandation a été approuvée à la majorité simple par 40 voix sur 58. Elle visait à attribuer à la Palestine, un statut de membre à part entière. C’est le résultat de ce vote qui a irrité les Etats-Unis qui ont décidé de suspendre sans autre forme de procès leur contribution financière à l’Unesco si la décision est adoptée. Quatre pays ont voté contre dont les Etats-Unis et 14 se sont abstenus. Interrogé, le ministre espagnol des Affaires étrangères a révélé qu’il n’a pas été possible de trouver une position européenne commune. L’Allemagne, la Lettonie, et la Roumanie ont voté contre. Pendant que la Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie et la Pologne se sont abstenus. La recommandation, rappelle-t-on, a été initiée par le groupe des pays arabes et va être soumise à la fin de ce mois à la conférence générale de l’Unesco. Le Conseil exécutif de l’Unesco est le pendant du Conseil de sécurité, tandis que sa conférence générale qui se réunira du 25 octobre au 10 novembre à Paris, équivaut à l’Assemblée générale des Nations Unies. Les Etats-Unis ont appelé tous les membres de l’Unesco à ‘’voter non’’ à la recommandation du Conseil exécutif. Dans cette instance, aucun pays n’a de droit de veto et les Etats-Unis pourraient ne pas être suivis. En visite en République dominicaine, le chef de la diplomatie américaine a annoncé que son pays pourrait cesser sa contribution à l’Unesco. Ce n’est pas aujourd’hui que les Etats-Unis provoquent des crises à l’Unesco. C’est le 29 septembre 2003 qu’ils ont réintégré cette organisation après s’être retirés en 1984. Cette crise avait fait l’objet d’études et d’un débat en présence de M. Mactar M’bow, (à l’époque directeur général) à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe les 1er et 2 novembre 1984. Ils ont été suivis un an plus tard de la Grande-Bretagne. L’Unesco a connu, depuis sa création bien des crises dont celles de la Pologne, Tchécoslovaquie, la Hongrie. Les départs de l’Afrique du Sud en 1955 et du Portugal. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui remettent en 2011 le couvert. Institution indépendante, l’Unesco va-t-elle accepter que la grande Amérique dicte sa volonté ? Ce n’est pas si sûr, tant les Etats membres tiennent aujourd’hui à l’indépendance de l’institution.
Source : La documentation française
Maxime Wangué