Duékoué, Des producteurs ivoiriens de cacao, dans le département de Duékoué(ouest du pays), pour le non respect du prix bord-champ, annoncé par le conseil de gestion de la filière café-cacao, lundi dernier, refusent de "brader" leurs productions à un prix inférieur au prix indicatif fixé par le gouvernement.
Lundi dernier, le conseil de gestion de la filière café-cacao(Cgfcc) avait, au nom du gouvernement ivoirien, annoncé l'ouverture de la campagne agricole de 2011-2012, et fixé le prix indicatif bord-champ à mille(1000 FCFA) francs le kilogramme de cacao. La production proposée à la commercialisation devant être "bien fermenté, bien séché et bien trié", conformément aux normes de qualité en vigueur.
Selon des agriculteurs villageois, des intermédiaires, appelés "Pisteurs", achèteraient le cacao à 650F/le Kg au lieu de 1000F. Ces derniers rapportent que ces intermédiaires invoquent le mauvais état des pistes ainsi que le manquement de financement pour mener la campagne.
"Le prix indicatif annoncé n'a pas été(automatiquement) accompagné par les financements", se défendent ces margoulins, non sans faire valoir que c'est sur fonds propres qu'ils opèrent actuellement pour "soulager des producteurs qui leur expriment des besoins d'argent pressants".
Pour la campagne s'ouvrant, le gouvernement ivoirien escompte une production globale de 1,5 million de tonnes, pour près de 1000 milliards de francs de recettes attendues. Premier producteur mondial de cacao, 700.000 agriculteurs exploitent 3,7 millions d'hectares, et plus de huit millions vivraient directement et/ou indirectement du cacao.
Représentant 10% du produit intérieur brut et 40% des recettes d'exportation, le cacao générait, jusque-là près de 800 milliards de francs de rentrées de devises à l'Etat ivoirien. Avec une production annuelle globale de 1,3 million de tonnes, le cacao, valeur-refuge des ressources stratégiques agrégées par la Côte d'Ivoire, le cacao capitaliserait, à lui tout seul, près de 30% des recettes fiscales.
Confronté au Swollen Shoot ou "pourriture brune", une épidémie affectant les vergers du café et cacao, le gouvernement ivoirien a lancé, dès 2001-2002, un programme de regénération phytosanitaire de 812.500 hectares de vergers de café vert et de fèves de cacao.
Face à cette situation, longtemps quadrature du cercle pour les autorités et les mécanismes de gestion de la filière, les grandes victimes seraient notamment les producteurs non encore affiliés à des coopératives agricoles, explique-t-on dans le milieu. La déléguée régionale de l'ANAPROCI, Mme Kouaglou Victime, approchée, dénonce et fustige, par ce subterfuge, cette propension à escroquer de ces "pisteurs", et appelle à la vigilance et à l'esprit de solidarité des producteurs ivoiriens.
Elle invite les producteurs qui ne disposent pas encore de coopérative ou qui ne se seraient pas encore immatriculés au sein d'organisations existant à Duékoué ou dans la zone à le faire, aux fins d'une "juste rémunération de leurs produits".
Zone de grande production de café et de cacao, devenue zone-martyr, par excellence, le département de Duékoué est l'une des localités ayant le plus subi les inconséquences des crises sociopolitiques que le pays a connues. Elle tente, aujourd'hui, bon an mal an, de se refaire.
(aip)
tf/kkf/nf
Lundi dernier, le conseil de gestion de la filière café-cacao(Cgfcc) avait, au nom du gouvernement ivoirien, annoncé l'ouverture de la campagne agricole de 2011-2012, et fixé le prix indicatif bord-champ à mille(1000 FCFA) francs le kilogramme de cacao. La production proposée à la commercialisation devant être "bien fermenté, bien séché et bien trié", conformément aux normes de qualité en vigueur.
Selon des agriculteurs villageois, des intermédiaires, appelés "Pisteurs", achèteraient le cacao à 650F/le Kg au lieu de 1000F. Ces derniers rapportent que ces intermédiaires invoquent le mauvais état des pistes ainsi que le manquement de financement pour mener la campagne.
"Le prix indicatif annoncé n'a pas été(automatiquement) accompagné par les financements", se défendent ces margoulins, non sans faire valoir que c'est sur fonds propres qu'ils opèrent actuellement pour "soulager des producteurs qui leur expriment des besoins d'argent pressants".
Pour la campagne s'ouvrant, le gouvernement ivoirien escompte une production globale de 1,5 million de tonnes, pour près de 1000 milliards de francs de recettes attendues. Premier producteur mondial de cacao, 700.000 agriculteurs exploitent 3,7 millions d'hectares, et plus de huit millions vivraient directement et/ou indirectement du cacao.
Représentant 10% du produit intérieur brut et 40% des recettes d'exportation, le cacao générait, jusque-là près de 800 milliards de francs de rentrées de devises à l'Etat ivoirien. Avec une production annuelle globale de 1,3 million de tonnes, le cacao, valeur-refuge des ressources stratégiques agrégées par la Côte d'Ivoire, le cacao capitaliserait, à lui tout seul, près de 30% des recettes fiscales.
Confronté au Swollen Shoot ou "pourriture brune", une épidémie affectant les vergers du café et cacao, le gouvernement ivoirien a lancé, dès 2001-2002, un programme de regénération phytosanitaire de 812.500 hectares de vergers de café vert et de fèves de cacao.
Face à cette situation, longtemps quadrature du cercle pour les autorités et les mécanismes de gestion de la filière, les grandes victimes seraient notamment les producteurs non encore affiliés à des coopératives agricoles, explique-t-on dans le milieu. La déléguée régionale de l'ANAPROCI, Mme Kouaglou Victime, approchée, dénonce et fustige, par ce subterfuge, cette propension à escroquer de ces "pisteurs", et appelle à la vigilance et à l'esprit de solidarité des producteurs ivoiriens.
Elle invite les producteurs qui ne disposent pas encore de coopérative ou qui ne se seraient pas encore immatriculés au sein d'organisations existant à Duékoué ou dans la zone à le faire, aux fins d'une "juste rémunération de leurs produits".
Zone de grande production de café et de cacao, devenue zone-martyr, par excellence, le département de Duékoué est l'une des localités ayant le plus subi les inconséquences des crises sociopolitiques que le pays a connues. Elle tente, aujourd'hui, bon an mal an, de se refaire.
(aip)
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