Délestages électriques, tarifs élevés, risques de flambée généralisée … c’est inquiétant. Pour mettre un terme aux désagréments et anticiper sur d’éventuelles ruptures, le gouvernement ivoirien et le groupe Azito Energy ont signé, hier à Abidjan, un avenant au document contractuel qui les liait depuis 1997. La convention qui porte sur la construction de la troisième phase d’Azito, prévoit un cadre pour la mise en œuvre des aspects juridique, financier et infrastructurel. En filigrane, elle fixe les investissements à réaliser et surtout les modalités de mise en œuvre par l’opérateur alternatif notamment au niveau de la rémunération et de la fiscalité. « Tous les paramètres ont été pris en compte et ce projet va apporter 50 % d’électricité de plus sans consommation additionnelle. Cela implique une meilleure maîtrise des charges de combustible», explique le directeur général d’Azito. Pour Luc Ayé, l’Etat pourrait réaliser une économie de 20 à 30 milliards de Fcfa par an. De quoi enthousiasmer le Premier ministre ivoirien. «Nous voulons devenir une puissance énergétique. Notre pays doit avoir une énergie abondante, stable et à bon prix pour son développement», déclare Guillaume Soro, espérant par ailleurs la fin des délestages dans deux ans, période prévue pour la réalisation du projet. En effet, la 3ème phase d’Azito, une unité à cycle combiné, va permettre d’accroître la production énergétique de la centrale ivoirienne de 50%, pour atteindre les 3.000 gigawatts heure (Gwh) contre 2.000 en ce moment. Selon le patron d’Azito, ce sont environ 200 milliards de Fcfa qui vont être ainsi investis. Les dispositions contractuelles supplémentaires observent que les chantiers doivent être achevés en 2013, permettant à l’Etat de gagner 150 mégawatts de puissance. A ce jour, deux turbines à gaz de 150 mégawatts sont en activité sur le site. Pour rappel, la documentation contractuelle destinée à la signature du protocole d’accord avait été finalisée en octobre 2010. Mais en novembre 2010, l’accord a été remis en cause suite à des divergences sur le barème tarifaire. Finalement, en juillet 2011, le projet a connu un nouvel accord sur des formules de révision à la baisse des composantes du tarif en fonction du coût final, le montant de 14,19 Fcfa/kwh (base 2009) étant considéré comme élevé par le gouvernement ivoirien. Bref, à son avènement, le président Alassane Ouattara a pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour éviter les délestages et faire en sorte que le parc se renouvelle et s’amplifie en termes de production. Au fond, pense le chef de l’Etat, l’énergie doit soutenir la croissance et empêcher les augmentations de prix.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko
