Plusieurs médecins et infirmiers ont été bastonnés, dans les Chu de Cocody et de
Yopougon par des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), depuis
que le gouvernement a pris la décision de soigner gratuitement les populations, dans
les centres hospitaliers et de santé, en avril 2011. La dernière brimade remonte à
lundi 10 octobre 2011, au Chu de Treichville où, une fois encore, le personnel de
santé, aux urgences médicales, a subi la colère des hommes en tenue, pour avoir
demandé à ceux-ci d`acheter des médicaments hors de l`hopital, en raison de leur non
disponibilité, dans la pharmacie interne. Le jeudi 13 octobre 2011, nous nous
sommes postés, un moment, devant la pharmacie du Chu de Treichville. En tout cas,
les parents de malades qui sont arrivés avec des ordonnances n`ont pas été tous
satisfaits. D`ailleurs, une liste de 61 médicaments en rupture y était affichée, de même
que les pharmacies de garde, dans la zone. Le taux de rupture de médicaments, à en
croire nos sources, est de 83%. Or, le Gouvernement, à travers la ministre de la Santé
et de la lutte contre le sida, Thérèse N`Dri-Yoman, ne cesse de soutenir, à tous les
fora que la gratuité des soins court toujours. Du coup, les parents de malades qui se
voient tendre une ordonnance parce que les médicaments ne sont pas disponibles,
sont pris dans un tourbillon de colère. Conséquence, ils se déchargent sur les
praticiens de santé. Et, le pire est à craindre, tant que le Gouvernement manquera de
courage pour faire savoir aux populations que la gratuité en question est partielle. Les
frictions entre les agents de santé et les parents de patients pourraient s`aggraver.
D`ailleurs, pour des médecins et infirmiers, le Gouvernement les a jetés en pature.«A
part les locaux et la consultation qui sont gratuits, tout le reste est payant. Soyons
réalistes. Dans aucun pays du monde, la gratuité dont on parle ici n`existe. Là où
cela existe, il y a une cotisation, genre mutuelle ou assurance. Nous n`avons pas de
gants. Nous en payons depuis cette affaire de gratuité des soins. Il y a rupture de
papier d`ordonnance interne. Nous sommes obligés d`acheter, nous-mêmes, du papier
duplicateur pour délivrer des ordonnances. Malgré les efforts que nous faisons, au
quotidien, on nous dit que nous volons les médicaments. Allez dans tous les services.
Vous verrez qu`il n`y a pas de matériel. Il faut que nos ministres disent la vérité au
Président de la République pour qu`il sache à quoi s`en tenir», relève un médecin,
très fâché, qui se pose la question de savoir s`il faut, pour ne pas se faire agresser, ne
pas délivrer une ordonnance à un malade. «Quelqu`un était venu avec un syndrome
diarrhéique. Il fallait un perfuseur et des ballons (soluté). A la pharmacie interne,
seule une séringue a été servie. Si les parents n`étaient pas allés acheter les produits
dehors, on n`aurait rien fait. Nos vies sont en danger avec la gratuité », note notre
interlocuteur.
Dominique FADEGNON
Yopougon par des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), depuis
que le gouvernement a pris la décision de soigner gratuitement les populations, dans
les centres hospitaliers et de santé, en avril 2011. La dernière brimade remonte à
lundi 10 octobre 2011, au Chu de Treichville où, une fois encore, le personnel de
santé, aux urgences médicales, a subi la colère des hommes en tenue, pour avoir
demandé à ceux-ci d`acheter des médicaments hors de l`hopital, en raison de leur non
disponibilité, dans la pharmacie interne. Le jeudi 13 octobre 2011, nous nous
sommes postés, un moment, devant la pharmacie du Chu de Treichville. En tout cas,
les parents de malades qui sont arrivés avec des ordonnances n`ont pas été tous
satisfaits. D`ailleurs, une liste de 61 médicaments en rupture y était affichée, de même
que les pharmacies de garde, dans la zone. Le taux de rupture de médicaments, à en
croire nos sources, est de 83%. Or, le Gouvernement, à travers la ministre de la Santé
et de la lutte contre le sida, Thérèse N`Dri-Yoman, ne cesse de soutenir, à tous les
fora que la gratuité des soins court toujours. Du coup, les parents de malades qui se
voient tendre une ordonnance parce que les médicaments ne sont pas disponibles,
sont pris dans un tourbillon de colère. Conséquence, ils se déchargent sur les
praticiens de santé. Et, le pire est à craindre, tant que le Gouvernement manquera de
courage pour faire savoir aux populations que la gratuité en question est partielle. Les
frictions entre les agents de santé et les parents de patients pourraient s`aggraver.
D`ailleurs, pour des médecins et infirmiers, le Gouvernement les a jetés en pature.«A
part les locaux et la consultation qui sont gratuits, tout le reste est payant. Soyons
réalistes. Dans aucun pays du monde, la gratuité dont on parle ici n`existe. Là où
cela existe, il y a une cotisation, genre mutuelle ou assurance. Nous n`avons pas de
gants. Nous en payons depuis cette affaire de gratuité des soins. Il y a rupture de
papier d`ordonnance interne. Nous sommes obligés d`acheter, nous-mêmes, du papier
duplicateur pour délivrer des ordonnances. Malgré les efforts que nous faisons, au
quotidien, on nous dit que nous volons les médicaments. Allez dans tous les services.
Vous verrez qu`il n`y a pas de matériel. Il faut que nos ministres disent la vérité au
Président de la République pour qu`il sache à quoi s`en tenir», relève un médecin,
très fâché, qui se pose la question de savoir s`il faut, pour ne pas se faire agresser, ne
pas délivrer une ordonnance à un malade. «Quelqu`un était venu avec un syndrome
diarrhéique. Il fallait un perfuseur et des ballons (soluté). A la pharmacie interne,
seule une séringue a été servie. Si les parents n`étaient pas allés acheter les produits
dehors, on n`aurait rien fait. Nos vies sont en danger avec la gratuité », note notre
interlocuteur.
Dominique FADEGNON