* La JFPI recule
* Les explications de Koua Justin
* Vive tension à Yopougon
Quelques heures avant la tenue du meeting de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI) prévu pour le samedi 15 octobre dernier, le secrétaire national de cette structure spécialisée du principal parti d’opposition ivoirien, Justin Koua, a annoncé le report ce rassemblement. C`était lors d’une conférence de presse au siège du CNRD à Cocody. Plusieurs raisons ont été évoquées. Notamment le communiqué du ministère de l’Intérieur recommandant aux organisateurs du meeting de surseoir à leur manifestation, ensuite le respect des institutions de l’Etat. « Nous n’avons pas l’intention de défier l’autorité d’Alassane Ouattara. Nous devons respecter les institutions de l’Etat. Nous encourageons le ministre Hamed Bakayoko à instaurer l’Etat de droit. Le meeting est reporté à une date ultérieure », a laissé entendre le leader de la jeunesse du FPI dans un discours assez dillué. Il a expliqué qu’un responsable de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) présent sur le lieu qui devait abriter la manifestation à Yopougon et avec un convoi de huit véhicules militaires de type 4X4, lui a fait savoir qu’il était là pour « mâter » tout rassemblement en ce lieu. « Il nous a dit qu’il est venu pour mâter tous ceux qui viendront au meeting. Ils voulaient reproduire le scénario du 18 février 1992 », a indiqué M. Koua, dénonçant un complot. En attendant une décision de la direction du FPI et des mesures à prendre pour l’avenir, Justin Koua, entouré de Marie-Odette Lorougnon et de Eugène Djué, a déclaré que la structure qu’il dirige s’aligne « sur la ligne directrice du FPI » mais se reserve le droit de « dénoncer toutes les incohérences constatées » sous le régime d’Alassane Ouattara. Il a annoncé une réunion du bureau national de la JFPI pour « tirer les conséquences » de la journée du samedi 15 octobre 2011. Entre-temps, la tension était montée d’un cran autour de la place CP1 de Yopougon Sicogi. Plusieurs détachements de la police, de la gendarmerie et des Forces républicaines (FRCI) étaient déployés dans le quartier. Impossible d’avoir accès au lieu du meeting. Déjà autour de 2 heures du matin, racontent des témoins, les clients des maquis aux alentours étaient chassés, les veillées funèbres qui se tenaient sur la place la veille, auraient été également perturbées. Une jeune dame aurait été blessée par des FRCI et des jeunes se présentant comme des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (la coalition au pouvoir, Ndlr). Le meeting avait été reporté par les organisateurs, mais pas interdit par les autorités en charge de la sécurité. Ainsi, pour protester contre le fait qu’à moins d’un km de là, à la place Ficgayo, une cérémonie des partisans du président Ouattara était organisée sans problème, les jeunes du quartier Sicogi, des femmes et des hommes scandaient à tout va : « Respectez Yopougon de Gbagbo ! » Les minutes qui suivront seront très violentes, parce qu’un autre détachement des FRCI a fait son entrée en scène, mâtant tout le monde. Les rues du quartier étaient systématiquement dégagées. La rue partant de la gare de taxis intercommunaux à la mairie, était fermée et tous les riverains étaient contraints de faire demi-tour, ne pouvant pas avoir accès à leurs domiciles. La gendarmerie et la police assistaient presque impuissantes au spectacle. « Il est en prison très loin mais il continue de faire peur », s’est écriée une femme, la quarantaine environ. La tension restait vive quand nous quittions les lieux vers 16h. De jeunes pro-Ouattara, venus du quartier Wassakara, s’en prenaient à tous ceux qui exprimaient leur mécontentement. Ils faisaient la loi au quartier Sicogi, reconnu comme un bastion de Laurent Gbagbo, sous le regard des FRCI, de la gendarmerie et de la police. « Nous là, on va installer ADO ici », a crié un homme, se présentant comme un « FRCI en civil ».Yopougon renouait avec la violence et cela faisait peur. De leur côté, des militants de l’ex-majorité présidentielle continuaient de venir des autres communes d’Abidjan pour prendre part au meeting de la JFPI.
Hervé KPODION
* Les explications de Koua Justin
* Vive tension à Yopougon
Quelques heures avant la tenue du meeting de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI) prévu pour le samedi 15 octobre dernier, le secrétaire national de cette structure spécialisée du principal parti d’opposition ivoirien, Justin Koua, a annoncé le report ce rassemblement. C`était lors d’une conférence de presse au siège du CNRD à Cocody. Plusieurs raisons ont été évoquées. Notamment le communiqué du ministère de l’Intérieur recommandant aux organisateurs du meeting de surseoir à leur manifestation, ensuite le respect des institutions de l’Etat. « Nous n’avons pas l’intention de défier l’autorité d’Alassane Ouattara. Nous devons respecter les institutions de l’Etat. Nous encourageons le ministre Hamed Bakayoko à instaurer l’Etat de droit. Le meeting est reporté à une date ultérieure », a laissé entendre le leader de la jeunesse du FPI dans un discours assez dillué. Il a expliqué qu’un responsable de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) présent sur le lieu qui devait abriter la manifestation à Yopougon et avec un convoi de huit véhicules militaires de type 4X4, lui a fait savoir qu’il était là pour « mâter » tout rassemblement en ce lieu. « Il nous a dit qu’il est venu pour mâter tous ceux qui viendront au meeting. Ils voulaient reproduire le scénario du 18 février 1992 », a indiqué M. Koua, dénonçant un complot. En attendant une décision de la direction du FPI et des mesures à prendre pour l’avenir, Justin Koua, entouré de Marie-Odette Lorougnon et de Eugène Djué, a déclaré que la structure qu’il dirige s’aligne « sur la ligne directrice du FPI » mais se reserve le droit de « dénoncer toutes les incohérences constatées » sous le régime d’Alassane Ouattara. Il a annoncé une réunion du bureau national de la JFPI pour « tirer les conséquences » de la journée du samedi 15 octobre 2011. Entre-temps, la tension était montée d’un cran autour de la place CP1 de Yopougon Sicogi. Plusieurs détachements de la police, de la gendarmerie et des Forces républicaines (FRCI) étaient déployés dans le quartier. Impossible d’avoir accès au lieu du meeting. Déjà autour de 2 heures du matin, racontent des témoins, les clients des maquis aux alentours étaient chassés, les veillées funèbres qui se tenaient sur la place la veille, auraient été également perturbées. Une jeune dame aurait été blessée par des FRCI et des jeunes se présentant comme des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (la coalition au pouvoir, Ndlr). Le meeting avait été reporté par les organisateurs, mais pas interdit par les autorités en charge de la sécurité. Ainsi, pour protester contre le fait qu’à moins d’un km de là, à la place Ficgayo, une cérémonie des partisans du président Ouattara était organisée sans problème, les jeunes du quartier Sicogi, des femmes et des hommes scandaient à tout va : « Respectez Yopougon de Gbagbo ! » Les minutes qui suivront seront très violentes, parce qu’un autre détachement des FRCI a fait son entrée en scène, mâtant tout le monde. Les rues du quartier étaient systématiquement dégagées. La rue partant de la gare de taxis intercommunaux à la mairie, était fermée et tous les riverains étaient contraints de faire demi-tour, ne pouvant pas avoir accès à leurs domiciles. La gendarmerie et la police assistaient presque impuissantes au spectacle. « Il est en prison très loin mais il continue de faire peur », s’est écriée une femme, la quarantaine environ. La tension restait vive quand nous quittions les lieux vers 16h. De jeunes pro-Ouattara, venus du quartier Wassakara, s’en prenaient à tous ceux qui exprimaient leur mécontentement. Ils faisaient la loi au quartier Sicogi, reconnu comme un bastion de Laurent Gbagbo, sous le regard des FRCI, de la gendarmerie et de la police. « Nous là, on va installer ADO ici », a crié un homme, se présentant comme un « FRCI en civil ».Yopougon renouait avec la violence et cela faisait peur. De leur côté, des militants de l’ex-majorité présidentielle continuaient de venir des autres communes d’Abidjan pour prendre part au meeting de la JFPI.
Hervé KPODION