Trois à six personnes sont susceptibles d'être transférées à la Cour pénale internationale, à La Haye aux Pays Bas. C'est l'information qu'a donnée le procureur général de cette juridiction internationale. C'était samedi dernier à l'hôtel Tiama, au cours d'une conférence de presse, à quelques minutes de son départ. Au cours de cette rencontre avec la presse, le juge Luis Moreno Ocampo a révélé que les enquêteurs de la CPI présents en Côte d'Ivoire, vont concentrer leurs investigations sur les personnes susceptibles d'avoir participé aux crimes de sang et contre l'humanité pendant la période post-électorale. Selon lui, les enquêtes concernent trois à six personnes qui seront transférés à la Cour pénale internationale de La Haye. « En ce qui concerne les autres, ils feront l'objet d'enquêtes de la part des autorités de la Côte d'Ivoire », a précisé Moreno Ocampo. Quant aux personnes concernées par les poursuites de la CPI, le juge argentin n'a pas voulu dévoiler leur identité. Arguant que c'est aux juges de La Haye seuls qu'il appartient de dire qui doit être poursuivi sur la base des preuves qui seront collectées par les enquêteurs sur le terrain. Le procureur de la Cour pénale internationale a rappelé que les enquêteurs ont déjà commencé sur le terrain depuis plus d'une dizaine de jours et que la collecte des informations se fait de façon impartiale, que ce soit au niveau des témoignages à charge et à décharge. « Je vous promets que nous allons nous évertuer à rendre la justice en Côte d'Ivoire, afin de prévenir la violence et faire en sorte que la Côte d'Ivoire aille de l'avant », a-t-il assuré. S'agissant des inculpés hors du pays ou en fuite, le juge Ocampo a expliqué que leur arrestation dépendra des autorités de l'Etat où ils sont réfugiés. Tout en rappelant que les Etats membres sont dans l'obligation de mettre en œuvre le traité de Rome. En ce qui concerne l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo, le procureur de la CPI a démenti les rumeurs qui courent sur son prochain transfert à La Haye. Il a toutefois laissé entendre que cette éventualité n'est pas exclue et qu'elle dépendra des preuves qui seront recueillies sur le terrain. Quant à la durée des enquêtes, le conférencier du jour a déclaré qu'elle dépendra de la durée de la collecte des preuves. « Nous n'avons pas de parti-pris. Nous allons écouter les victimes, identifié les coupables. Les suspects auront toute la latitude de défendre leurs droits. Ce sera notre contribution aux efforts déployés par les autorités ivoiriennes pour faire connaître la justice », a-t-il rassuré. Le juge Luis Moreno Ocampo a rappelé avoir rencontré les victimes, le Premier ministre, les membres du gouvernement et le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, les partis de l'opposition et le président de la République. Pour ce qui concerne Laurent Gbagbo, il a reconnu qu'il n'a pas pu le rencontrer. Parce que l'ancien chef de l'Etat a choisi de discuter avec les responsables de la Cour pénale internationale par le biais de son avocat. Le juge Ocampo, à cette conférence, avait à ses côtés le procureur général de la République, le juge Kouadio Simplice.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly