ABIDJAN - Les incompréhensions entre le gouvernement Ouattara et les partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo à propos du meeting de la jeunesse pro-Gbagbo initialement prévu pour samedi, mais reporté in extremis, semblent marquer le début d'un bras de fer entre les deux parties.
L'atmosphère tendait pourtant à la décrispation lorsque le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, lors d'une visite au Ghana où ont trouvé refuge de nombreux partisans de Laurent Gbagbo, avait tendu vendredi la main à ses adversaires en leur demandant de rentrer "sans crainte" au pays pour prendre leur part dans le processus de reconstruction.
Lors d'un autre voyage aux Etats-Unis, Alassane Ouattara avait également promis de rencontrer à son retour les pro-Gbagbo et de discuter avec eux de problèmes relatifs aux élections législatives pour lesquelles les partisans de l'ancien président avaient énuméré des griefs.
Comme prévu, le chef de l'Etat ivoirien et les pro-Gbagbo se sont rencontrés de manière effective pour aplanir les difficultés.
DIALOGUE REPUBLICAIN
"C'est le dialogue républicain qui vient d'être lancé", avait même commenté le président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI) Sylvain Miaka Oureto.
Au cours d'une rencontre avec M. Ouattara, M. Oureto a réitéré l'engagement de son groupement politique à s'inscrire dans la mouvance de la réconciliation nationale en cours dans le pays. "Nous sommes des frères, nous sommes condamnés à vivre ensemble", a-t-il souligné.
Mais, les violences enregistrées lors du meeting du FPI le 8 octobre à Koumassi (sud d'Abidjan) ont de nouveau donné un coup de pied dans la fourmilière.
Des jeunes pro-Gbagbo mettant l'agression qui a fait plusieurs blessés sur le compte des pro-Ouattara dénoncent une tentative de bâillonnement et d'intimidation. Ils ont donc décidé de remettre le couvert en programmant un autre meeting samedi dans l'après-midi, cette fois dans le quartier de Yopougon (ouest d'Abidjan) réputé être le fief de Laurent Gbagbo.
Le lieu choisi pour abriter le meeting est même la "mythique" place "CP1", où le leader de la jeunesse pro-Gbagbo Charles Blé Goudé avait l'habitude de tenir ses meetings avant les élections présidentielles pour galvaniser ses "troupes".
"Nous voulons par des moyens démocratiques demander la libération de Laurent Gbagbo", a expliqué le secrétaire national à la jeunesse du FPI, Justin Koua.
Pour celui-ci, rien ne devrait empêcher ce meeting qui devrait être la manifestation de la liberté d'expression et de la démocratie.
RISQUES DE DEBORDEMENTS ?
Mais, les nouvelles autorités ivoiriennes craignent des débordements au cours de ce rassemblement, face à des messages "injurieux" et "subversifs" lancés par certains partisans de l'ex-président à quelques jours voire à quelques heures du meeting.
Dans un communiqué publié vendredi, le ministre ivoirien de l'Intérieur a relevé que les manifestations projetées sont désormais entourées d'un climat de vive tension, et a préconisé leur report.
"La situation particulière de sortie de crise que notre pays connaît, marquée notamment par la réorganisation en cours de notre système de sécurité, rend difficile l'encadrement de telles manifestations d'envergure pour lesquelles des moyens humains et logistiques conséquents doivent être déployés", a-t-il noté.
"Pas question d'un quelconque report. Le meeting aura bel et bien lieu", a immédiatement rétorqué Justin Kouan.
De l'avis de certains observateurs, il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour le meeting de samedi qui selon eux est purement et simplement un meeting de remobilisation, afin de redonner confiance aux partisans de Gbagbo qui ne savaient plus à quel saint se vouer depuis l'arrestation de leur leader le 11 avril dernier.
Mais pour d'autres, il s'agit d'une défiance à l'autorité, étant donné que de manière officielle le gouvernement a recommandé le report de cette manifestation.
"C'est une rencontre à hauts risques. La police et la gendarmerie sont sous-équipées actuellement, alors que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ne sont pas habituées aux opérations de maintien de l'ordre", s'est inquiété David Kouassi, un journaliste indépendant.
EVITER TOUT GRABUGE
Pour David Kouassi, le grabuge peut toutefois être évité si l'on évite tout excès et toute provocation, comme l'ont "fortement" recommandé les responsables de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
"C'est un bras de fer qui a mis notre pays dans cette situation de détresse. Il faut l'éviter autant que possible", a-t-il conclu.
La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3.000 morts et un million de déplacés.
L'atmosphère tendait pourtant à la décrispation lorsque le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, lors d'une visite au Ghana où ont trouvé refuge de nombreux partisans de Laurent Gbagbo, avait tendu vendredi la main à ses adversaires en leur demandant de rentrer "sans crainte" au pays pour prendre leur part dans le processus de reconstruction.
Lors d'un autre voyage aux Etats-Unis, Alassane Ouattara avait également promis de rencontrer à son retour les pro-Gbagbo et de discuter avec eux de problèmes relatifs aux élections législatives pour lesquelles les partisans de l'ancien président avaient énuméré des griefs.
Comme prévu, le chef de l'Etat ivoirien et les pro-Gbagbo se sont rencontrés de manière effective pour aplanir les difficultés.
DIALOGUE REPUBLICAIN
"C'est le dialogue républicain qui vient d'être lancé", avait même commenté le président par intérim du Front populaire ivoirien (FPI) Sylvain Miaka Oureto.
Au cours d'une rencontre avec M. Ouattara, M. Oureto a réitéré l'engagement de son groupement politique à s'inscrire dans la mouvance de la réconciliation nationale en cours dans le pays. "Nous sommes des frères, nous sommes condamnés à vivre ensemble", a-t-il souligné.
Mais, les violences enregistrées lors du meeting du FPI le 8 octobre à Koumassi (sud d'Abidjan) ont de nouveau donné un coup de pied dans la fourmilière.
Des jeunes pro-Gbagbo mettant l'agression qui a fait plusieurs blessés sur le compte des pro-Ouattara dénoncent une tentative de bâillonnement et d'intimidation. Ils ont donc décidé de remettre le couvert en programmant un autre meeting samedi dans l'après-midi, cette fois dans le quartier de Yopougon (ouest d'Abidjan) réputé être le fief de Laurent Gbagbo.
Le lieu choisi pour abriter le meeting est même la "mythique" place "CP1", où le leader de la jeunesse pro-Gbagbo Charles Blé Goudé avait l'habitude de tenir ses meetings avant les élections présidentielles pour galvaniser ses "troupes".
"Nous voulons par des moyens démocratiques demander la libération de Laurent Gbagbo", a expliqué le secrétaire national à la jeunesse du FPI, Justin Koua.
Pour celui-ci, rien ne devrait empêcher ce meeting qui devrait être la manifestation de la liberté d'expression et de la démocratie.
RISQUES DE DEBORDEMENTS ?
Mais, les nouvelles autorités ivoiriennes craignent des débordements au cours de ce rassemblement, face à des messages "injurieux" et "subversifs" lancés par certains partisans de l'ex-président à quelques jours voire à quelques heures du meeting.
Dans un communiqué publié vendredi, le ministre ivoirien de l'Intérieur a relevé que les manifestations projetées sont désormais entourées d'un climat de vive tension, et a préconisé leur report.
"La situation particulière de sortie de crise que notre pays connaît, marquée notamment par la réorganisation en cours de notre système de sécurité, rend difficile l'encadrement de telles manifestations d'envergure pour lesquelles des moyens humains et logistiques conséquents doivent être déployés", a-t-il noté.
"Pas question d'un quelconque report. Le meeting aura bel et bien lieu", a immédiatement rétorqué Justin Kouan.
De l'avis de certains observateurs, il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour le meeting de samedi qui selon eux est purement et simplement un meeting de remobilisation, afin de redonner confiance aux partisans de Gbagbo qui ne savaient plus à quel saint se vouer depuis l'arrestation de leur leader le 11 avril dernier.
Mais pour d'autres, il s'agit d'une défiance à l'autorité, étant donné que de manière officielle le gouvernement a recommandé le report de cette manifestation.
"C'est une rencontre à hauts risques. La police et la gendarmerie sont sous-équipées actuellement, alors que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ne sont pas habituées aux opérations de maintien de l'ordre", s'est inquiété David Kouassi, un journaliste indépendant.
EVITER TOUT GRABUGE
Pour David Kouassi, le grabuge peut toutefois être évité si l'on évite tout excès et toute provocation, comme l'ont "fortement" recommandé les responsables de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
"C'est un bras de fer qui a mis notre pays dans cette situation de détresse. Il faut l'éviter autant que possible", a-t-il conclu.
La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3.000 morts et un million de déplacés.