L'information passait en boucle depuis hier jeudi 20 octobre 2011, images à l'appui, sur toutes les chaînes du monde. Mais malgré l'évidence des faits, l'on demeure quelque peu sceptique sur la mort de Mouammar Kadhafi, l'homme qui aura gouverné pendant 42 ans la Libye d'une main de fer.
Avant de passer l'arme à gauche, le Guide de la révolution libyenne aura vendu cher sa peau, en combattant jusqu'au dernier moment dans sa ville natale de Syrte, son dernier retranchement. C'est en tentant de sortir de cette ville que le convoi dans lequel il se trouvait, aurait essuyé les tirs des forces de l'OTAN. A en croire des soldats insurgés, Mouammar Kadhafi a succombé à ses graves blessures. Les images montraient sa dépouille jetée en pâture à une foule déchaînée, qui lui lançait toutes sortes de projectiles dont des chaussures, signe de mépris et de malédiction chez les Arabes. C'est finalement à Misrata que le corps aurait été déposé en attendant d'être présenté à la presse et rapidement mis en terre, selon les rites musulmans. Dans la foulée, l'on a aussi annoncé la mort de l'un de ses fils, Moatassim et de son ministre de la Défense, Aboubaker Younès. L'Otan à qui l'on a attribué ce bombardement fatal du leader libyen, a tout juste reconnu avoir fait stopper le convoi par un tir d'un « Mirage 2000 » français. Un drone américain, « Predator » aurait également tiré un missile sur ce convoi d'environ 80 pick- up. Mais selon toute vraisemblance, l'OTAN a participé à cet assaut final contre les Kadhafistes, car depuis que le Guide libyen et le dernier carré de ses inconditionnels s'étaient retranchés dans leurs villes- forteresses de Syrte et Bani Walid, les troupes rebelles éprouvaient toutes les difficultés pour les déloger. Les forces de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ayant entre-temps suspendu leurs frappes aériennes, les combats au sol entre les deux camps tournaient souvent à l'avantage des pro-Kadhafi. Sans donc le coup de pouce des forces alliées, il aurait été difficile aux troupes du CNT de capturer le Guide. La mort du « Roi des Rois » d'Afrique, titre dont Kadhafi, le chantre du néo-panafricanisme s'est affublé ces derniers temps, est l'épilogue d'une insurrection très sanglante débutée en février 2011. C'était dans la mouvance du printemps arabe, cette bourrasque qui a déboulonné d'autres autocrates visés comme lui au pouvoir depuis des lustres. C'est le cas notamment du Tunisien Zine El Abidine Ben Ali et du Raïs égyptien, Hosni Moubarak. La mort de Kadhafi marque incontestablement un tournant dans l'histoire de ce riche Etat pétrolier. Mais le monde n'oubliera pas de si tôt les frasques d'un leader mégalomane et sulfureux qui a longtemps nargué l'Occident et fait rêver le continent noir avec son projet des Etats-Unis d'Afrique. Malgré son caractère bien trempé, le Frère- Guide aura fait preuve d'une grande prodigalité à l'égard de nombre de pays africains, en l'occurrence ceux au sud du Sahara. Au moment où il s'efface de la scène continentale, ses œuvres: hôtels, hôpitaux, fermes agro-pastorales, écoles, banques et autres, offertes gracieusement, lui subsisteront. Quant à la Libye, aura-t-elle enfin cette démocratie que promettent les responsables du Conseil National de la Transition (CNT), les futurs dirigeants du pays?
Charles d'Almeida
Avant de passer l'arme à gauche, le Guide de la révolution libyenne aura vendu cher sa peau, en combattant jusqu'au dernier moment dans sa ville natale de Syrte, son dernier retranchement. C'est en tentant de sortir de cette ville que le convoi dans lequel il se trouvait, aurait essuyé les tirs des forces de l'OTAN. A en croire des soldats insurgés, Mouammar Kadhafi a succombé à ses graves blessures. Les images montraient sa dépouille jetée en pâture à une foule déchaînée, qui lui lançait toutes sortes de projectiles dont des chaussures, signe de mépris et de malédiction chez les Arabes. C'est finalement à Misrata que le corps aurait été déposé en attendant d'être présenté à la presse et rapidement mis en terre, selon les rites musulmans. Dans la foulée, l'on a aussi annoncé la mort de l'un de ses fils, Moatassim et de son ministre de la Défense, Aboubaker Younès. L'Otan à qui l'on a attribué ce bombardement fatal du leader libyen, a tout juste reconnu avoir fait stopper le convoi par un tir d'un « Mirage 2000 » français. Un drone américain, « Predator » aurait également tiré un missile sur ce convoi d'environ 80 pick- up. Mais selon toute vraisemblance, l'OTAN a participé à cet assaut final contre les Kadhafistes, car depuis que le Guide libyen et le dernier carré de ses inconditionnels s'étaient retranchés dans leurs villes- forteresses de Syrte et Bani Walid, les troupes rebelles éprouvaient toutes les difficultés pour les déloger. Les forces de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ayant entre-temps suspendu leurs frappes aériennes, les combats au sol entre les deux camps tournaient souvent à l'avantage des pro-Kadhafi. Sans donc le coup de pouce des forces alliées, il aurait été difficile aux troupes du CNT de capturer le Guide. La mort du « Roi des Rois » d'Afrique, titre dont Kadhafi, le chantre du néo-panafricanisme s'est affublé ces derniers temps, est l'épilogue d'une insurrection très sanglante débutée en février 2011. C'était dans la mouvance du printemps arabe, cette bourrasque qui a déboulonné d'autres autocrates visés comme lui au pouvoir depuis des lustres. C'est le cas notamment du Tunisien Zine El Abidine Ben Ali et du Raïs égyptien, Hosni Moubarak. La mort de Kadhafi marque incontestablement un tournant dans l'histoire de ce riche Etat pétrolier. Mais le monde n'oubliera pas de si tôt les frasques d'un leader mégalomane et sulfureux qui a longtemps nargué l'Occident et fait rêver le continent noir avec son projet des Etats-Unis d'Afrique. Malgré son caractère bien trempé, le Frère- Guide aura fait preuve d'une grande prodigalité à l'égard de nombre de pays africains, en l'occurrence ceux au sud du Sahara. Au moment où il s'efface de la scène continentale, ses œuvres: hôtels, hôpitaux, fermes agro-pastorales, écoles, banques et autres, offertes gracieusement, lui subsisteront. Quant à la Libye, aura-t-elle enfin cette démocratie que promettent les responsables du Conseil National de la Transition (CNT), les futurs dirigeants du pays?
Charles d'Almeida