Depuis quelques jours, le débat sur le rabaissement de la taxe compensatoire instituée en 2005 en matière d’importation de volailles en Côte d’Ivoire fait couler beaucoup d’encre et de salive.
De quoi s’agit-il ?
En 2005, la Loi de finances institue le relèvement de la taxe dite compensatoire pour, dit-on, protéger la production avicole nationale. Le texte pris à cette époque fait allusion au terme générique « Volaille ». Nous sommes passés de 400 FCFA de taxe au Kilogramme importé à 1000 FCFA. Un calcul rapide nous montre aisément qu’un carton de 10kg de poulets importé qui coûtait moins de 12 000 FCFA en 2005, vaut désormais 22 000 FCFA en tenant compte des droits de douanes et autres taxes d’entrées.
En prenant connaissance de la Revue du secteur avicole ivoirien édité par la FAO en 2008, on se rend compte à la simple lecture, que la production avicole nationale ne compte ni les dindes, ni les canards encore moins les oies. On peut même préciser ici que la production avicole nationale ne compte que les poulets de chairs. Les poules « Pondeuses » ne sont disponibles qu’en fin d’année et en quantité insuffisante. Là encore, il faut préciser qu’il s’agit de poules pondeuses réformées. Or, la loi de 2005 fait mention du terme générique « Volailles » ; ce qui veut dire que les dindes, les pintades, les oies et les canards en font parties tout comme les pondeuses. Les données disponibles partent de l’année 2000 à 2006.
Ainsi, l’importation de dinde et autres est également frappée par la taxe compensatoire. En dehors des poulets de chair et de quelques pondeuses disponibles, les Ivoiriens n’arrivent plus à s’approvisionner convenablement en volailles pourtant si prisées. Conséquence, le commun des Ivoiriens a remarqué que depuis 2005 jusqu’à ce jour, certains produits de la volaille, tels que les croupions, les ailes de dindes, les pattes de poulets, les cuisses de poules sont introuvables sur le marché à cause de cette taxe dite compensatoire.
Les opérateurs du secteur ont, certes, rencontré d’énormes difficultés ; les consommateurs endurent la pénurie mais il faut le dire, ces difficultés ont été également endurées par l’Etat.
Dans une économie de marché comme celle de notre pays, la libre concurrence et l’Etat de droit sont les meilleures garanties des producteurs et des consommateurs.
C’est à ce prix que des investissements massifs se feront et créeront des emplois tant espérés pour les jeunes ivoiriens. Parlant d’emplois des jeunes, le cœur de l’action gouvernementale ; les entreprises importatrices de volailles en Côte d’Ivoire comptent plus du millier d’emplois directs généralement attribués aux jeunes. A cela, il conviendrait pour être juste et cohérent, d’y ajouter les emplois induits qui dépassent le seuil des 18 000 emplois au regard des revendeurs, semi-grossistes et détaillants. Il n’est donc pas sain d’éluder ces questions de fond et de faire croire que l’importation de viande de volaille va tuer la création d’emplois. L’autre argument servi a été le manque de qualité de produits importés. L’analyse de cet argument n’échappe pas au bon sens du commun des mortels. La Côte d’Ivoire dispose et a toujours disposé de services vétérinaires et de contrôles de salubrité aux frontières. Et les importateurs se sont toujours soumis aux contrôles effectués par ces services sanitaires dans le respect scrupuleux des règles établies en la matière. Dire que ces aliments sont insalubres et mettraient la vie des populations en danger est aberrant et sans fondements valables. L’exemple le plus patent est sans conteste les mesures prises à l’apparition de la grippe aviaire. Ces mesures avaient conduit systématiquement à la suspension de toutes les importations bien que la production avicole nationale n’en soit pas épargnée. Nos services vétérinaires en Côte d’Ivoire sont suffisamment compétents.
Les pertes structurelles subies par l’Etat
La mise en application de cette loi a stimulé la contrebande en provenance des pays frontaliers tels que le Ghana. Sur une estimation raisonnable de 40 000 T par an de produits (Volailles) à importer, c’est donc un manque à gagner direct d’environ 18 milliards de droits d’entrée perdus annuellement par l’Etat au profit d’autres pays de la sous-région. C’est donc la bagatelle de 126 milliards de FCFA de manque à gagner pour l’Etat depuis l’institution en 2005 du relèvement de la taxe compensatoire. Une partie importante de cette manne devrait servir à alimenter les comptes du Fonds national de la production Avicole comme stipulé par la loi l’instituant. On ne peut pas dire aujourd’hui à quoi ces fonds ont servi. C’est pourquoi, nous encourageons l’Etat à permettre à nouveau les importations de volailles à des coûts réduits. Une telle décision aura le mérite d’éviter la contrebande et de doter le fonds national de la production avicole de fonds conséquents pour une meilleure installation de jeunes producteurs locaux. Permettre l’importation de volailles en Côte d’Ivoire à des tarifs justes ne gène pas les producteurs locaux. Elle suscite la libre concurrence et la compétitivité du secteur avicole. Ce n’est pas en interdisant toutes importations de volailles que les producteurs locaux se verraient sauvés par l’Etat comme veut le faire croire les uns et les autres.
C’est dans cet esprit d’ouverture que notre pays vient d’être réhabilité dans l’initiative américaine qu’est l’AGOA. C’est pourquoi, les importateurs saluent cette nouvelle ouverture pour le dynamisme de l’économie nationale.
Fait à Abidjan le 26 octobre 2011
Le Collectif des importateurs
De quoi s’agit-il ?
En 2005, la Loi de finances institue le relèvement de la taxe dite compensatoire pour, dit-on, protéger la production avicole nationale. Le texte pris à cette époque fait allusion au terme générique « Volaille ». Nous sommes passés de 400 FCFA de taxe au Kilogramme importé à 1000 FCFA. Un calcul rapide nous montre aisément qu’un carton de 10kg de poulets importé qui coûtait moins de 12 000 FCFA en 2005, vaut désormais 22 000 FCFA en tenant compte des droits de douanes et autres taxes d’entrées.
En prenant connaissance de la Revue du secteur avicole ivoirien édité par la FAO en 2008, on se rend compte à la simple lecture, que la production avicole nationale ne compte ni les dindes, ni les canards encore moins les oies. On peut même préciser ici que la production avicole nationale ne compte que les poulets de chairs. Les poules « Pondeuses » ne sont disponibles qu’en fin d’année et en quantité insuffisante. Là encore, il faut préciser qu’il s’agit de poules pondeuses réformées. Or, la loi de 2005 fait mention du terme générique « Volailles » ; ce qui veut dire que les dindes, les pintades, les oies et les canards en font parties tout comme les pondeuses. Les données disponibles partent de l’année 2000 à 2006.
Ainsi, l’importation de dinde et autres est également frappée par la taxe compensatoire. En dehors des poulets de chair et de quelques pondeuses disponibles, les Ivoiriens n’arrivent plus à s’approvisionner convenablement en volailles pourtant si prisées. Conséquence, le commun des Ivoiriens a remarqué que depuis 2005 jusqu’à ce jour, certains produits de la volaille, tels que les croupions, les ailes de dindes, les pattes de poulets, les cuisses de poules sont introuvables sur le marché à cause de cette taxe dite compensatoire.
Les opérateurs du secteur ont, certes, rencontré d’énormes difficultés ; les consommateurs endurent la pénurie mais il faut le dire, ces difficultés ont été également endurées par l’Etat.
Dans une économie de marché comme celle de notre pays, la libre concurrence et l’Etat de droit sont les meilleures garanties des producteurs et des consommateurs.
C’est à ce prix que des investissements massifs se feront et créeront des emplois tant espérés pour les jeunes ivoiriens. Parlant d’emplois des jeunes, le cœur de l’action gouvernementale ; les entreprises importatrices de volailles en Côte d’Ivoire comptent plus du millier d’emplois directs généralement attribués aux jeunes. A cela, il conviendrait pour être juste et cohérent, d’y ajouter les emplois induits qui dépassent le seuil des 18 000 emplois au regard des revendeurs, semi-grossistes et détaillants. Il n’est donc pas sain d’éluder ces questions de fond et de faire croire que l’importation de viande de volaille va tuer la création d’emplois. L’autre argument servi a été le manque de qualité de produits importés. L’analyse de cet argument n’échappe pas au bon sens du commun des mortels. La Côte d’Ivoire dispose et a toujours disposé de services vétérinaires et de contrôles de salubrité aux frontières. Et les importateurs se sont toujours soumis aux contrôles effectués par ces services sanitaires dans le respect scrupuleux des règles établies en la matière. Dire que ces aliments sont insalubres et mettraient la vie des populations en danger est aberrant et sans fondements valables. L’exemple le plus patent est sans conteste les mesures prises à l’apparition de la grippe aviaire. Ces mesures avaient conduit systématiquement à la suspension de toutes les importations bien que la production avicole nationale n’en soit pas épargnée. Nos services vétérinaires en Côte d’Ivoire sont suffisamment compétents.
Les pertes structurelles subies par l’Etat
La mise en application de cette loi a stimulé la contrebande en provenance des pays frontaliers tels que le Ghana. Sur une estimation raisonnable de 40 000 T par an de produits (Volailles) à importer, c’est donc un manque à gagner direct d’environ 18 milliards de droits d’entrée perdus annuellement par l’Etat au profit d’autres pays de la sous-région. C’est donc la bagatelle de 126 milliards de FCFA de manque à gagner pour l’Etat depuis l’institution en 2005 du relèvement de la taxe compensatoire. Une partie importante de cette manne devrait servir à alimenter les comptes du Fonds national de la production Avicole comme stipulé par la loi l’instituant. On ne peut pas dire aujourd’hui à quoi ces fonds ont servi. C’est pourquoi, nous encourageons l’Etat à permettre à nouveau les importations de volailles à des coûts réduits. Une telle décision aura le mérite d’éviter la contrebande et de doter le fonds national de la production avicole de fonds conséquents pour une meilleure installation de jeunes producteurs locaux. Permettre l’importation de volailles en Côte d’Ivoire à des tarifs justes ne gène pas les producteurs locaux. Elle suscite la libre concurrence et la compétitivité du secteur avicole. Ce n’est pas en interdisant toutes importations de volailles que les producteurs locaux se verraient sauvés par l’Etat comme veut le faire croire les uns et les autres.
C’est dans cet esprit d’ouverture que notre pays vient d’être réhabilité dans l’initiative américaine qu’est l’AGOA. C’est pourquoi, les importateurs saluent cette nouvelle ouverture pour le dynamisme de l’économie nationale.
Fait à Abidjan le 26 octobre 2011
Le Collectif des importateurs