S’il y a une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps en Côte d’ivoire, c’est bel et bien l’affaire Abéhi. En août dernier, au moment où on l’attendait pour être entendu sur l’affaire de l’assassinat des six femmes d’Abobo, le commandant Jean-Noël Abéhi prend la fuite. Au camp d’Agban où il était retranché depuis l’éclatement de la crise postélectorale, l’on se perd en conjectures. Comment cela a-t-il été possible? Comment a-t-il pu quitter le camp sans que les autorités de la gendarmerie ne s’en aperçoivent? Qui sont ceux qui l’ont aidé à quitter le pays? Voici les questions qui ont traversé les esprits dès l’annonce de sa fuite. Deux mois après, les langues commencent à se délier. La fuite mystérieuse d’Abéhi commence à livrer ses secrets. Retour sur une évasion rocambolesque.
Fin juin, le camp d’Agban est secoué par un séisme dont les secousses ont été ressenties au Palais présidentiel. «Abéhi a fui», «Le tueur des femmes d’Abobo a disparu», titraient les journaux. Les commentaires allaient bon train. Les Ivoiriens voulaient comprendre pourquoi un officier cité dans une affaire aussi grave qu’est l’assassinat des femmes, a pu quitter le pays aussi facilement. Les uns et les autres se rejettent la responsabilité au niveau de l’état-major. On est même allé jusqu`à accuser le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation d’en être le commanditaire. On lui reproche d’avoir conduit le commandant Abéhi qui est un de ses neveux, chez le Premier ministre pour tenter une médiation. Acculé par les critiques, le président de la CDVR, Charles Konan Banny justifie son acte par son souci de ne plus voir une goûte de sang couler sur le sol ivoirien. «Trop de sang a coulé. Ca suffit comme cela!», a-t-il lancé sur le parvis de la Primature devant la volonté des FRCI d’en découdre avec l’ancien commandant de l’escadron blindée de la gendarmerie et ses hommes qui refusaient de rendre les armes. Quelques jours après cette entrevue avec le chef du gouvernement, Guillaume Soro, la Côte d’Ivoire entière apprend le départ de l’officier en exil. Le Premier ministre Banny est pointé du doigt. Certains n’hésitent pas à dire qu’il est de ceux qui ont financé sa fuite. Alors qu’il en rien. Aujourd’hui, grâce à des informateurs, l’on en sait un peu plus sur la fuite spectaculaire de l’ancien homme fort du camp d’Agban. Le commandant Abéhi a pu quitter le pays, selon nos sources, grâce à des soutiens intérieurs et extérieurs. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait que le commandant Jean-Noël Abéhi est très proche de l’ancien couple présidentiel. Particulièrement de Simone Gbagbo. Les indiscrétions avancent que c’est l’ancienne Première dame qui aurait demandé à l’ex-commandant de l’escadron blindée de la gendarmerie de tirer sur les manifestantes d’Abobo. Vrai ou faux? Toujours est-il que Simone Gbagbo a indirectement participé à la fuite de son protégé. Nos sources sont formelles. Le commandant de gendarmerie a bénéficié de l’aide des proches de Simone Gbagbo. L’exfiltration d’Abéhi a été décidée depuis Accra. Les cadres et sécurocrates du FPI en exil au Ghana sentant l’étau se resserrer autour d’un de leur espoir de retour au pouvoir par la force, ont décidé d’agir rapidement. Les fonds sont alors levés pour organiser sa cavale. Selon nos informateurs, l’argent a été remis à l’épouse d’un ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, qui est un parent de son épouse Simone Gbagbo. Cette dernière a pu trouver un intermédiaire à qui elle donne rendez-vous devant une église très célèbre située à Cocody. Le jour de la rencontre, une enveloppe est remise à l’intermédiaire pour le commandant Jean-Noël Abéhi. Cette enveloppe contient en réalité une forte somme qui doit servir à régler les derniers détails du plan d’évasion de l’officier de gendarmerie. L’enveloppe parvient au commandant Abéhi le même jour dans la soirée. Deux jours après, l’ancien commandant de l’escadron blindé de la gendarmerie quittait la Côte d’Ivoire pour rejoindre les autres en exil.
Jean-Claude Coulibaly
Fin juin, le camp d’Agban est secoué par un séisme dont les secousses ont été ressenties au Palais présidentiel. «Abéhi a fui», «Le tueur des femmes d’Abobo a disparu», titraient les journaux. Les commentaires allaient bon train. Les Ivoiriens voulaient comprendre pourquoi un officier cité dans une affaire aussi grave qu’est l’assassinat des femmes, a pu quitter le pays aussi facilement. Les uns et les autres se rejettent la responsabilité au niveau de l’état-major. On est même allé jusqu`à accuser le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation d’en être le commanditaire. On lui reproche d’avoir conduit le commandant Abéhi qui est un de ses neveux, chez le Premier ministre pour tenter une médiation. Acculé par les critiques, le président de la CDVR, Charles Konan Banny justifie son acte par son souci de ne plus voir une goûte de sang couler sur le sol ivoirien. «Trop de sang a coulé. Ca suffit comme cela!», a-t-il lancé sur le parvis de la Primature devant la volonté des FRCI d’en découdre avec l’ancien commandant de l’escadron blindée de la gendarmerie et ses hommes qui refusaient de rendre les armes. Quelques jours après cette entrevue avec le chef du gouvernement, Guillaume Soro, la Côte d’Ivoire entière apprend le départ de l’officier en exil. Le Premier ministre Banny est pointé du doigt. Certains n’hésitent pas à dire qu’il est de ceux qui ont financé sa fuite. Alors qu’il en rien. Aujourd’hui, grâce à des informateurs, l’on en sait un peu plus sur la fuite spectaculaire de l’ancien homme fort du camp d’Agban. Le commandant Abéhi a pu quitter le pays, selon nos sources, grâce à des soutiens intérieurs et extérieurs. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait que le commandant Jean-Noël Abéhi est très proche de l’ancien couple présidentiel. Particulièrement de Simone Gbagbo. Les indiscrétions avancent que c’est l’ancienne Première dame qui aurait demandé à l’ex-commandant de l’escadron blindée de la gendarmerie de tirer sur les manifestantes d’Abobo. Vrai ou faux? Toujours est-il que Simone Gbagbo a indirectement participé à la fuite de son protégé. Nos sources sont formelles. Le commandant de gendarmerie a bénéficié de l’aide des proches de Simone Gbagbo. L’exfiltration d’Abéhi a été décidée depuis Accra. Les cadres et sécurocrates du FPI en exil au Ghana sentant l’étau se resserrer autour d’un de leur espoir de retour au pouvoir par la force, ont décidé d’agir rapidement. Les fonds sont alors levés pour organiser sa cavale. Selon nos informateurs, l’argent a été remis à l’épouse d’un ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, qui est un parent de son épouse Simone Gbagbo. Cette dernière a pu trouver un intermédiaire à qui elle donne rendez-vous devant une église très célèbre située à Cocody. Le jour de la rencontre, une enveloppe est remise à l’intermédiaire pour le commandant Jean-Noël Abéhi. Cette enveloppe contient en réalité une forte somme qui doit servir à régler les derniers détails du plan d’évasion de l’officier de gendarmerie. L’enveloppe parvient au commandant Abéhi le même jour dans la soirée. Deux jours après, l’ancien commandant de l’escadron blindé de la gendarmerie quittait la Côte d’Ivoire pour rejoindre les autres en exil.
Jean-Claude Coulibaly