L’ancien chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, son épouse Simone Ehivet et plusieurs cadres du Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir), détenus au nord de la Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale le 11 avril 2011, vont enfin connaître leur sort. Des voix proches du dossier indiquent que leur procès débutera à la mi-février 2012, et se déroulera, sauf changement de dernière heure, dans la capitale de la vallée du Bandama, c’est-à-dire à Bouaké. Dans quelques semaines, a-t-on appris, le Procureur de la République, Simplice Kouadio devrait signifier à l’ex-couple présidentiel, ainsi qu’aux cadres du Fpi détenus, la période de leur procès, ‘’le temps de leur permettre d’organiser leur défense’’. Joint par téléphone, le jeudi 27 octobre 2011 en début d’après-midi, Koné Katinan le porte-parole de l’ancien président ivoirien, a dit ne pas être informé de la décision. Toutefois, nos sources sont formelles en ce qui concerne l’information. Mieux, elles précisent qu’un plan de sécurisation du procès considéré par certains comme celui de tous les dangers, est en train d’être élaboré par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et les forces impartiales. Laurent Gbagbo et son épouse, inculpés le 18 août 2011 pour ‘’crimes économiques’’ et placés en détention à Korhogo et à Odienné, devront s’expliquer sur les chefs d’accusation suivants : ‘’Vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale’’. Quant aux personnalités civiles proches de l’ex-couple présidentiel, parmi lesquelles figurent le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan, l’ex-premier ministre Aké N’Gbo, la présidente des femmes patriotes, Bro-Grébé, elles sont écrouées dans les geôles de Bouna, Boundiali et Katiola. Elles sont inculpées soit pour ‘’atteinte à la sûreté de l’Etat’’ soit pour ‘’crimes économiques’’. Ce sont au total 42 Pro-Gbagbo qui sont poursuivis par la justice ivoirienne. Notons que Laurent Gbagbo a perdu le pouvoir le 11 avril 2011, à la suite d’une guerre qui a opposé son régime au camp d’Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de la présidentielle du 28 novembre 2010, par la Commission électorale indépendante (Cei), avec certification de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa