Dans cette interview qu’il nous a accordée, Touré Mamadou, ancien président de la Coalition pour le changement, invité du 7e forum de l’Unesco, fait le bilan de sa participation à cette rencontre internationale.
Vous avez été invité à prendre part au 7e forum de l’Unesco. Sur quoi avez-vous axé votre intervention à la tribune de l’Unesco ?
Nous avons été invité par la section Jeunesse et sport de l’Unesco pour participer aux travaux relatifs aux changements impulsés par les jeunes en Afrique. Ma contribution a été particulièrement axée sur comment la jeunesse ivoirienne participe à la reconstruction sociale de la Côte d’Ivoire. Dans mon intervention, j’ai d’abord fait l’état des lieux. Je suis revenu sur ce que j’appelle le paradoxe de la jeunesse ivoirienne qui a été laissée-pour-compte ces dernières années sur les questions de politique de l’emploi, de l’éducation…Cette jeunesse s’est mobilisée pour prendre part à l’élection présidentielle. On peut considérer que cette mobilisation est l’expression de la soif de changement de la jeunesse. J’ai souligné que la jeunesse représente 70% du corps électoral. Si le taux de participation a été de 83% au premier tour et de 81% au second tour, on n’en déduira que la jeunesse s’est vraiment mobilisée. L’aspect paradoxal est lié au fait que cette jeunesse a été au cœur de la crise post-électorale. Ce sont des jeunes qui ont pris les armes, ce sont des jeunes qui se sont retrouvés dans les rues d’Abidjan et de l’intérieur du pays, à appliquer l’article 125 (100 F Cfa pour le pétrole et 25 F Cfa pour les allumettes pour brûler des personnes). Ce paradoxe ne doit pas nous faire perdre de vue que pour régler durablement ces problèmes de violence et de manque de repères des jeunes, il faut mettre l’accent sur deux aspects. Le premier concerne la formation et l’éducation. Le deuxième comme l’a dit le chef de l’Etat à l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est l’emploi. Il n’y a que par ces deux instruments que nous pouvons parvenir à régler les problèmes de violence et de manque de repères des jeunes. C’est à ces conditions que la jeunesse pourra participer à la reconstruction sociale du pays.
Est-ce à dire que vous vous êtes fait l’avocat de la jeunesse et du chef de l’Etat à cette tribune ?
Non ! Je ne me suis pas fait l’avocat du président Ouattara. Je me suis fait le relais des positions défendues par notre président et qui sont des positions, aujourd’hui appréciées par tout le monde. Le président de la République a dit à la tribune des Nations Unies que le monde ne pourra connaître de stabilité durable que si la question de l’emploi des jeunes était réglée. Il a redit cela lors du sommet de l’Union africaine à Malabo. Je précise d’ailleurs que l’Union africaine était également représentée à ce forum de Paris qui nous a permis de débattre de la mise en œuvre des différentes politiques qui ont été arrêtées avant et après le sommet de Malabo.
Parlant de paradoxe, pensez-vous qu’après la parenthèse de la crise post-électorale, la jeunesse ivoirienne pourra faire sa mue ?
Il est nécessaire qu’elle fasse cette mue. Si nous partons du principe que la jeunesse est l’avenir d’un pays, si la nôtre ne fait pas cette mue, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter pour l’avenir du pays. Ce qu’il est important de faire, c’est de la mettre sur la bonne voie et, le président de la République est en train de le faire. La jeunesse doit saisir toutes les opportunités qui s’offrent à elle, aujourd’hui. Ce qui est passé, est passé. Nous avons la possibilité de prendre un nouveau départ. Et, dans ce cas, la mue est nécessaire. Mais, il est important que des dispositions soient prises pour éviter que la jeunesse continue d’être à la merci des manipulateurs de tout acabit. Cela passe par l’autonomisation par la jeunesse, par la nécessité de la former et de lui donner du travail.
Pensez-vous que cette autonomisation passe par la participation aux législatives en vue de siéger au parlement, une des sphères de décision du pays ?
La participation des jeunes aux prises de décisions fait partie des points majeurs du programme de gouvernement de la République. En tant que conseiller technique, chargé de la jeunesse et des sports, je souhaite que nous ayons un maximum de candidats jeunes à ces élections.
Combien de candidats jeunes souhaitez-vous voir se présenter à ces législatives ?
Je ne voudrais pas donner de chiffre parce qu’une candidature est d’abord un acte individuel. Encore faut-il que ces jeunes ressentent le besoin de se présenter à ces élections. Je souhaite tout simplement qu’il y ait le maximum de jeunes qui se présentent à ces élections législatives. Je sais pour l’instant que certains amis jeunes, leaders de jeunesses de partis politiques ou de la société civile, sont en pôle position pour être candidats dans certaines localités. Nous attendons de savoir l’issue des discussions qui ont cours en ce moment pour avoir une idée exhaustive de ces amis qui seront candidats aux législatives afin que nous puissions nous mettre à leur disposition dans le cadre de la campagne.
Quelle est l’assistance que vous comptez leur apporter de façon concrète. Serait-ce un soutien financier, par exemple ?
Je n’ai pas d’argent ! (rire). Je suis jeune, j’ai été le porte-parole du président de la République, chargé de la jeunesse lors de la campagne pour l’élection présidentielle, j’ai aussi dirigé une organisation de jeunesse. C’est donc l’ensemble de ces expériences que j’entends capitaliser pour la campagne de ces jeunes. En plus, notre position actuelle doit également nous permettre de nous mettre au service de la jeunesse, de faire évoluer la cause de cette jeunesse. Je me rendrai disponible pour battre campagne aux côtés des jeunes qui seront candidats.
Est-ce à dire que vous-même, ne serez pas candidat ?
Pour ces élections législatives, je n’ai pas voulu faire acte de candidature pour éviter d’allonger inutilement la liste des candidats à ce scrutin. J’ai encore du temps devant moi. Au-delà de ma personne, ce qui importe, c’est d’avoir des candidats jeunes. Or, nous avons déjà des candidats jeunes qui se sont déclarés.
N’est-ce pas parce que vous avez déjà été récompensé par le chef de l’Etat par le poste de conseiller que vous renoncez ?
Pas du tout ! Le chef de l’Etat a certainement d’autres collaborateurs qui seront candidats à ces élections législatives. Il est vrai que le poste que j’occupe me prend énormément de temps parce que j’ai beaucoup de choses à faire.
Après ce 7e forum, peut-on s’attendre à une plus grande présence de jeunes ivoiriens dans les structures internationales ?
Je peux l’assurer, surtout après l’ouverture qui a été faite par le chef de l’Etat et qui a permis de repositionner, en un temps-record, la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Pour ce que j’ai constaté lors de ce 7e forum, c’est que la jeunesse ivoirienne a été beaucoup plus présente. Il y a eu une délégation composée d’environ six jeunes qui a pu faire le déplacement. En cela, il faut d’ailleurs saluer le ministre Alain Lobognon qui n’a ménagé aucun effort pour permettre à ces jeunes d’être présents au forum. En tant que délégué jeune, présent au 5e forum qui a eu lieu en 2007, j’ai constaté qu’il n’y avait qu’un seul jeune ivoirien qui représentait la Côte d’Ivoire. Cette année, nous avons pu passer à six représentants qui ont pleinement participé aux travaux et défendu la cause de la jeunesse ivoirienne. Cela est à saluer. Il faut se battre pour que dans les instances internationales de jeunes, la jeunesse ivoirienne soit représentée.
Interview réalisée par Marc Dossa
Vous avez été invité à prendre part au 7e forum de l’Unesco. Sur quoi avez-vous axé votre intervention à la tribune de l’Unesco ?
Nous avons été invité par la section Jeunesse et sport de l’Unesco pour participer aux travaux relatifs aux changements impulsés par les jeunes en Afrique. Ma contribution a été particulièrement axée sur comment la jeunesse ivoirienne participe à la reconstruction sociale de la Côte d’Ivoire. Dans mon intervention, j’ai d’abord fait l’état des lieux. Je suis revenu sur ce que j’appelle le paradoxe de la jeunesse ivoirienne qui a été laissée-pour-compte ces dernières années sur les questions de politique de l’emploi, de l’éducation…Cette jeunesse s’est mobilisée pour prendre part à l’élection présidentielle. On peut considérer que cette mobilisation est l’expression de la soif de changement de la jeunesse. J’ai souligné que la jeunesse représente 70% du corps électoral. Si le taux de participation a été de 83% au premier tour et de 81% au second tour, on n’en déduira que la jeunesse s’est vraiment mobilisée. L’aspect paradoxal est lié au fait que cette jeunesse a été au cœur de la crise post-électorale. Ce sont des jeunes qui ont pris les armes, ce sont des jeunes qui se sont retrouvés dans les rues d’Abidjan et de l’intérieur du pays, à appliquer l’article 125 (100 F Cfa pour le pétrole et 25 F Cfa pour les allumettes pour brûler des personnes). Ce paradoxe ne doit pas nous faire perdre de vue que pour régler durablement ces problèmes de violence et de manque de repères des jeunes, il faut mettre l’accent sur deux aspects. Le premier concerne la formation et l’éducation. Le deuxième comme l’a dit le chef de l’Etat à l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est l’emploi. Il n’y a que par ces deux instruments que nous pouvons parvenir à régler les problèmes de violence et de manque de repères des jeunes. C’est à ces conditions que la jeunesse pourra participer à la reconstruction sociale du pays.
Est-ce à dire que vous vous êtes fait l’avocat de la jeunesse et du chef de l’Etat à cette tribune ?
Non ! Je ne me suis pas fait l’avocat du président Ouattara. Je me suis fait le relais des positions défendues par notre président et qui sont des positions, aujourd’hui appréciées par tout le monde. Le président de la République a dit à la tribune des Nations Unies que le monde ne pourra connaître de stabilité durable que si la question de l’emploi des jeunes était réglée. Il a redit cela lors du sommet de l’Union africaine à Malabo. Je précise d’ailleurs que l’Union africaine était également représentée à ce forum de Paris qui nous a permis de débattre de la mise en œuvre des différentes politiques qui ont été arrêtées avant et après le sommet de Malabo.
Parlant de paradoxe, pensez-vous qu’après la parenthèse de la crise post-électorale, la jeunesse ivoirienne pourra faire sa mue ?
Il est nécessaire qu’elle fasse cette mue. Si nous partons du principe que la jeunesse est l’avenir d’un pays, si la nôtre ne fait pas cette mue, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter pour l’avenir du pays. Ce qu’il est important de faire, c’est de la mettre sur la bonne voie et, le président de la République est en train de le faire. La jeunesse doit saisir toutes les opportunités qui s’offrent à elle, aujourd’hui. Ce qui est passé, est passé. Nous avons la possibilité de prendre un nouveau départ. Et, dans ce cas, la mue est nécessaire. Mais, il est important que des dispositions soient prises pour éviter que la jeunesse continue d’être à la merci des manipulateurs de tout acabit. Cela passe par l’autonomisation par la jeunesse, par la nécessité de la former et de lui donner du travail.
Pensez-vous que cette autonomisation passe par la participation aux législatives en vue de siéger au parlement, une des sphères de décision du pays ?
La participation des jeunes aux prises de décisions fait partie des points majeurs du programme de gouvernement de la République. En tant que conseiller technique, chargé de la jeunesse et des sports, je souhaite que nous ayons un maximum de candidats jeunes à ces élections.
Combien de candidats jeunes souhaitez-vous voir se présenter à ces législatives ?
Je ne voudrais pas donner de chiffre parce qu’une candidature est d’abord un acte individuel. Encore faut-il que ces jeunes ressentent le besoin de se présenter à ces élections. Je souhaite tout simplement qu’il y ait le maximum de jeunes qui se présentent à ces élections législatives. Je sais pour l’instant que certains amis jeunes, leaders de jeunesses de partis politiques ou de la société civile, sont en pôle position pour être candidats dans certaines localités. Nous attendons de savoir l’issue des discussions qui ont cours en ce moment pour avoir une idée exhaustive de ces amis qui seront candidats aux législatives afin que nous puissions nous mettre à leur disposition dans le cadre de la campagne.
Quelle est l’assistance que vous comptez leur apporter de façon concrète. Serait-ce un soutien financier, par exemple ?
Je n’ai pas d’argent ! (rire). Je suis jeune, j’ai été le porte-parole du président de la République, chargé de la jeunesse lors de la campagne pour l’élection présidentielle, j’ai aussi dirigé une organisation de jeunesse. C’est donc l’ensemble de ces expériences que j’entends capitaliser pour la campagne de ces jeunes. En plus, notre position actuelle doit également nous permettre de nous mettre au service de la jeunesse, de faire évoluer la cause de cette jeunesse. Je me rendrai disponible pour battre campagne aux côtés des jeunes qui seront candidats.
Est-ce à dire que vous-même, ne serez pas candidat ?
Pour ces élections législatives, je n’ai pas voulu faire acte de candidature pour éviter d’allonger inutilement la liste des candidats à ce scrutin. J’ai encore du temps devant moi. Au-delà de ma personne, ce qui importe, c’est d’avoir des candidats jeunes. Or, nous avons déjà des candidats jeunes qui se sont déclarés.
N’est-ce pas parce que vous avez déjà été récompensé par le chef de l’Etat par le poste de conseiller que vous renoncez ?
Pas du tout ! Le chef de l’Etat a certainement d’autres collaborateurs qui seront candidats à ces élections législatives. Il est vrai que le poste que j’occupe me prend énormément de temps parce que j’ai beaucoup de choses à faire.
Après ce 7e forum, peut-on s’attendre à une plus grande présence de jeunes ivoiriens dans les structures internationales ?
Je peux l’assurer, surtout après l’ouverture qui a été faite par le chef de l’Etat et qui a permis de repositionner, en un temps-record, la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Pour ce que j’ai constaté lors de ce 7e forum, c’est que la jeunesse ivoirienne a été beaucoup plus présente. Il y a eu une délégation composée d’environ six jeunes qui a pu faire le déplacement. En cela, il faut d’ailleurs saluer le ministre Alain Lobognon qui n’a ménagé aucun effort pour permettre à ces jeunes d’être présents au forum. En tant que délégué jeune, présent au 5e forum qui a eu lieu en 2007, j’ai constaté qu’il n’y avait qu’un seul jeune ivoirien qui représentait la Côte d’Ivoire. Cette année, nous avons pu passer à six représentants qui ont pleinement participé aux travaux et défendu la cause de la jeunesse ivoirienne. Cela est à saluer. Il faut se battre pour que dans les instances internationales de jeunes, la jeunesse ivoirienne soit représentée.
Interview réalisée par Marc Dossa