Ouattara, l’homme qui ne compte que sur le soutien financier des pays européens pour gouverner la Côte d’ Ivoire, s’est fait voir encore à Paris, pour son traditionnel show sur les médias de l’hexagone. Hélas pour les Ivoiriens, il a tourné en rond, pour pas grand-chose. Il n’a rien dit que l’on n’ait déjà entendu. C’est l’habituel spectacle gratuit qui lasse de plus en plus. Du moment que cette visite n’est que de la routine. Car personne ne serait surpris que Ouattara se rende à l’Elysée tous les matins pour prendre son programme de travail de la journée à la «cellule africaine» qui gère la Côte d’Ivoire à distance depuis son installation au pouvoir dans les conditions désastreuses et tragiques que les populations ont vécues. D’autant plus que c’est Paris qui fixe l’ordre du jour du conseil des ministres à Abidjan. Mais, en fait, les spectacles à Paris du nouvel homme en place n’ont plus le même goût. Sa dernière visite tombe mal, au moment où l’Union européenne (Ue) se débat comme une diablesse pour échapper à la faillite financière que fait peser la crise de la dette sur les têtes des pays européens. Y compris la France. Ce qui signifie que le mentor du Rdr ne peut pas attendre grand-chose de ses soutiens qui se cherchent eux-mêmes. Et qui viennent à peine de se mettre d’accord sur un plan de sauvetage dont le résultat est loin d’être garanti. A vrai dire, l’Europe se bat pour éviter le déclin. Aussi ce énième séjour de Ouattara à Paris ressemble t-il bien à un saut dans le vide, une gesticulation vaine pour se donner de la contenance. On ne doute pas qu’il a mis à profit ce temps pour régler une ou deux affaires pour le maître blanc, pour bien arrondir les angles du nouveau pacte colonial qui lie la tutelle à sa principale possession en Afrique occidentale française (Aof). Mais il n’y avait rien à en tirer. Ouattara tendra la main encore, sans doute. C’est son éternelle posture de gestion : demander de l’aide, au risque d’humilier la Côte d’Ivoire qui, de toutes les façons, a perdu sa souveraineté sous le dictateur d’Abidjan. On ne voit comment des pays en difficultés, fusent-ils des pays occidentaux, qui n’ont pas encore échappé au pire à l’heure où nous parlons, s’empresseraient de donner à un Africain ce qu’ils n’ont pas ces derniers temps : l’argent. C’est pourquoi, à en croire des sources, les sollicitations pressantes et incessantes du nouveau pouvoir ivoirien agacent un peu trop ses soutiens extérieurs qui n’ont pas hésiter, dit-on, à lui dire d’aller voir le Président Laurent Gbagbo en prison pour lui demander comment il s’y est pris pour diriger la Côte d’Ivoire pendant 10 années, sans tendre la main à qui que ce soit, avec une rébellion sur le dos, qui a coupé le territoire en deux et pillé les ressources de la moitié Nord. A la limite, Ouattara voulait-il profiter du jeu des projecteurs braqués sur son tuteur, Nicolas Sarkozy, au sortir du dernier sommet sur la crise européenne, pour s’afficher aux côtés de quelques «grands de ce monde». Mais visiblement, le moment est mal choisi pour le régime d’Abidjan qui joue les francs tapeurs. Pendant que le chef de l’Etat français, empêtré dans ses déboires préélectoraux et en perte de vitesse face à la gauche, avait du mal à expliquer à ses concitoyens les contours de la solution européenne de sortie de crise, lors de son intervention sur les chaînes de télévision le jeudi dernier 27 octobre, les autres présidents européens restaient plus que prudents sur l’efficacité d’un remède trouvé à la hâte et qui n’a pas encore été administré pour qu’on en voit les effets. L’Europe en crise est elle-même à la cherche, pourquoi pas, d’une pluie de milliards qui lui ferait du bien. Il ne saurait don être question pour elle de distribuer de l’argent en Afrique, là où, au contraire, elle recherche des ressources et des richesses pour assurer son développement. Franchement, Ouattara ferait mieux de rester à Abidjan pour régler les problèmes que son ascension au pouvoir a créés. Plutôt que de continuer à faire le tour des capitales occidentales pour donner l’impression à se partisans que l’Afrique, et la Côte d’Ivoire en particulier peuvent espérer des aides colossale de l’Occident. Le salut de l’économie ivoirienne ne viendra pas de Paris. Les Ivoiriens attendent donc qu’Alassane Ouattara se mette sérieusement au travail pour tenir ses promesses. Les populations de Côte d’Ivoire ne vivront pas d’incessantes visites médiatisées en France et d’eau fraîche. out de même !
K. Kouassi Maurice
K. Kouassi Maurice