Toucher du doigt la réalité du terrain et s’adresser directement à ses hommes. C’est sans doute ce qui a motivé, pendant48 heures, le Premier ministre, ministre de la Défense, Guillaume Soro qui a fait une tournée dans les camps, casernes et écoles militaires d’Abidjan. Que ce soit à l’école de gendarmerie ou au camp d’Agban, le Premier ministre a parlé, directement et franchement à ses hommes. A la brigade de lutte contre la sécurité, il dira ceci : « La lutte contre l’insécurité est très importante en Côte d’Ivoire. Que la brigade ne se compromette pas dans le racket. Le gouvernement prendra toutes les dispositions pour accompagner l’unité dans sa mission de sécurisation des Ivoiriens ». Guillaume Soro n’a pas manqué de saluer ce corps d’élite pour sa probité morale et la fierté qu’il procure aux Ivoiriens qui lui vouent une sympathie à la hauteur de son efficacité. « Dans nos tournées politiques, la population est unanime à réclamer la gendarmerie, car celle-ci a acquis auprès d’elle, la sympathie et la notoriété imposées dans le paysage sécuritaire de notre pays. Nous sommes fiers des gendarmes pour leur rôle régalien qu’ils ont toujours assumé », s’est il réjoui. Toutefois, devant les rumeurs de déstabilisation du pays, le Premier ministre a tenu à dénoncer l’attitude des gendarmes en ces termes : « Je vais vous parler franchement. Depuis une décennie, vous n’assumez plus votre rôle pour le bonheur des citoyens. Certains de vous se détournent du droit de réserve, qui est une obligation très importante. Ils se sont laissé aller à d’autres initiatives en marge de l’orthodoxie nationale. On a connu des gendarmes supermans qui ont commencé à se livrer à des interviews fleuves dans la presse, mettant ainsi à mal la cohésion nationale. Il est important que ceci soit dénoncé ». Pour lui, l’Ivoirien aime son armée quand elle s’en tient à son rôle régalien. Son rôle, a-t-il fait savoir, n’est pas de s’immiscer dans les débats politiques». C’est pourquoi, a-t-il insisté, aucune autorité administrative ou militaire ne briguera un poste électif. C’est ainsi que la gendarmerie, pense -t-il, pourra garder toute son autonomie. « La gendarmerie doit traverser le temps, dépasser les personnalités, être un gendarme régalien. Laissez la politique aux hommes politiques et aux gendarmes, la gendarmerie. C’est extrêmement important », a-t-il fait noter. Puis Guillaume Soro d’adresser un message particulier au commandant supérieur de la gendarmerie, Gervais Kouassi : « Mon général, que la compétence guide vos choix. Il faut qu’on sorte du régionalisme, de l’ethnicité et de la passion religieuse, parce qu’elle déstabilise le peuple et freine la construction de la nation. J’insiste sur la nécessité de bâtir une gendarmerie forte et interdire la politique qui a fait beaucoup de torts ». Pour lui,
la survie de ce pays dépend de l’honneur et de la loyauté de la gendarmerie.
Je ne demande pas une soumission, mais responsabilité et maturité qui reflètent l’union qui a toujours caractérisé la gendarmerie. Évitez la chasse aux sorcières. Les coups d’Etat, ce n’est pas du ressort de la gendarmerie », a –t-il indiqué. Pour la circonstance, le Premier ministre avait à ses côtés, le ministre Délégué à la Défense, Paul Koffi, le Chef d’état major général des FRCI, le général Soumaïla Bakayoko ainsi que de certains membres du gouvernement.
Thiery Latt
la survie de ce pays dépend de l’honneur et de la loyauté de la gendarmerie.
Je ne demande pas une soumission, mais responsabilité et maturité qui reflètent l’union qui a toujours caractérisé la gendarmerie. Évitez la chasse aux sorcières. Les coups d’Etat, ce n’est pas du ressort de la gendarmerie », a –t-il indiqué. Pour la circonstance, le Premier ministre avait à ses côtés, le ministre Délégué à la Défense, Paul Koffi, le Chef d’état major général des FRCI, le général Soumaïla Bakayoko ainsi que de certains membres du gouvernement.
Thiery Latt