Nous l’avons rencontré dans sa cour familiale à Yopougon. Camarah Sanaféré, frère aîné de Camarah Yêrêfê dit ‘’H’’ malgré la maladie qui le frappe, a bonne mine et a accueilli la nouvelle de l’arrestation du parrain des escadrons de la mort, Séka Séka Anselme, avec joie. Selon lui, Dieu est en train d’agir pour l’éclatement de la vérité sur l’assassinat de son frère cadet en 2002 par les tueurs sans visage. Il plaide pour une justice absolue.
Le Patriote: Votre frère a été enlevé et assassiné par les escadrons de la mort en 2002. Aujourd’hui, Séka Séka, le père de ces escadrons est aux arrêts. Comment avez-vous ressenti son arrestation?
Camarah Sanaféré: J’avoue que l’arrestation de Séka Séka Anselme m’a vraiment soulagé. Je suis un homme heureux de voir que le bourreau de mon frère est enfin arrêté. Parce que jusque-là, je continuais de pleurer mon frère cadet qui a été sauvagement assassiné. Je représentais tout pour ‘’H’’. Il était le dernier fils de notre maman. Nous sommes quatre enfants de nos parents. Mon père n’ayant pas les moyens, j’ai très tôt arrêté l’école pour m’insérer dans la vie active afin de prendre la charge de mes parents et de mes frères. De ce fait, j’ai pris en charge les études de ‘’H’’ du CP1 jusqu’à la seconde où il a arrêté les études pour se lancer dans le cinéma. Je réside à San-Pedro. En 2002, c’est avec douleur que j’ai appris l’assassinat de mon frère. Je suis venu à Abidjan dans la précipitation. J’ai trouvé sa famille complètement déboussolée et attristée. Ces moments ont été terribles pour nous. Mais l’actuel président de la République, Alassane Ouattara alors président du RDR, était là pour essuyer nos larmes.
LP: Quels sont vos souhaits après l’arrestation de Séka Séka, le cerveau présumé de la mort de votre frère?
CS: Je veux ardemment que justice soit rendue à mon frère qui a été lâchement assassiné pour ses opinions, pour sa liberté de militer dans le parti politique de son choix, le RDR. Avec Séka Séka qui se trouve maintenant entre les mains de la justice, je veux qu’il dise enfin les raisons, les circonstances, les commanditaires de la mort de mon frère et surtout les exécutants de cette sale besogne qui ont plongé toute une famille dans le désarroi pendant des années. Je ne veux que la manifestation de toute la vérité sur l’assassinat de mon frère. Nous avons souffert de cette situation et nous continuons de souffrir. Depuis la mort de ’’ H’’ nous attendions avec impatience le moment de l’éclatement de la vérité. Mais Séka Séka et ses hommes étaient couverts par le régime de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je demande aux autorités judiciaires de faire en sorte que nous sachions enfin ce qui était reproché à mon frère pour être sauvagement tué de la sorte. Qui l’a tué? Qui a ordonné son assassinat et pour quelles raisons? Les réponses à ses préoccupations et surtout les sanctions qui seront prises contre les coupables soulageront nos peines et nos souffrances.
LP: Que reste-t-il de la famille de ‘’H’’ depuis son assassinat?
CS: La femme et les enfants sont éparpillés à travers le monde. Cela me donne énormément de soucis. La seule personne qui peut aujourd’hui m’aider à réunir la famille de mon frère, c’est bien le président de la République, Alassane Ouattara. Je souhaiterais que les enfants de mon frère soient ramenés en Côte d’Ivoire, leur terre natale. Mais je ne sais comment le faire. Je plaide auprès des autorités afin qu’elles m’aident dans ce sens. Je ne supporte pas qu’ils soient éparpillés dans le monde. Cette situation me donne beaucoup de peines.
LP: Allez-vous porter plainte contre Séka Séka?
CS: Je vais porter plainte contre Séka Séka et ses complices. C’est lui qui dirigeait les escadrons de la mort. C’est lui qui sait qui lui a demandé de tuer ‘’H’’ et qui l’a tué. Ce que je souhaite, c’est que le RDR m’aide à cela. J’ai longtemps attendu ce moment. J’ai longtemps caressé le rêve d’élucider l’assassinat de ‘’H’’. Je demande aux responsables du RDR de m’épauler et de m’orienter dans le sens de la manifestation de la vérité. C’est un cri de cœur que je lance. Il faut absolument que justice soit faite. Il était militant du RDR et c’est pour cela qu’il a été tué. Je pense que dans ces conditions, ce parti doit nous aider sinon nous risquons par méconnaissance des règles, de demeurer dans le chagrin et la souffrance de la disparation tragique de ‘’H’’.
LP: Vous avez dit que le président de la République a essuyé vos larmes en 2002. Qu’est ce qu’il a fait concrètement à la mort de votre frère?
CS: ‘’H’’ et moi étions des militants du RDR. Moi, je suis à San-Pedro et lui à Abidjan. Quand il est tombé sous les balles assassines des escadrons de la mort, le président du RDR a ressenti la même douleur que nous les membres de sa famille. Alassane Ouattara n’a pas ménagé ses efforts pour être à nos côtés et vivre avec nous les difficultés de ces moments douloureux. Les mots me manquent pour lui dire merci. Quand j’avais encore le corps de ’’ H ‘’ sous la main, j’ai décidé de l’enterrer un jeudi. Le Président a envoyé une délégation vers moi en me demandant de surseoir à l’inhumation. Nous avons convenu d’une nouvelle date, en l’occurrence, un samedi. Le temps qu’il puisse informer le parti et toutes ses connaissances à travers le monde. Dieu merci, les funérailles de mon frère se sont bien déroulées. ‘’H’’ a été enterré en héros national grâce au RDR et à son président. Je ne peux pas oublier ces moments. Ils sont inoubliables pour moi. Mais depuis ce temps je n’ai plus eu l’occasion de le rencontrer. Malgré toutes les démarches que j’ai entreprises dans ce sens, je n’ai pas pu le voir. Mais je ne désespère pas. J’ai confiance en lui. Je sais qu’il est beaucoup sollicité depuis qu’il a en charge la gestion des affaires de l’Etat. Je continue de chercher à le rencontrer pour lui dire surtout de tout mettre en œuvre pour ramener les enfants de ‘’H‘’ en Côte d’Ivoire. Cela me tient à cœur. Je suis en contact avec eux. Le dernier fils de ‘’H’’ qui est au Mali, se trouve aujourd’hui, dans un état critique. Si j’ai l’opportunité de rencontrer le président Alassane Ouattara, je lui demanderai de faire quelque chose pour les enfants de mon frère. Je suis un croyant. Dieu est puissant. Si Aujourd’hui, on a pu arrêter Séka Séka c’est l’œuvre de Dieu. Je suis conscient de la puissance de Dieu. Et donc je suis patient dans toutes mes entreprises. J’attends toujours mon heure. Je suis certain que je rencontrerai ADO pour lui faire part de mes préoccupations concernant la famille de ‘’H’’.
Réalisé par Lacina Ouattara
Le Patriote: Votre frère a été enlevé et assassiné par les escadrons de la mort en 2002. Aujourd’hui, Séka Séka, le père de ces escadrons est aux arrêts. Comment avez-vous ressenti son arrestation?
Camarah Sanaféré: J’avoue que l’arrestation de Séka Séka Anselme m’a vraiment soulagé. Je suis un homme heureux de voir que le bourreau de mon frère est enfin arrêté. Parce que jusque-là, je continuais de pleurer mon frère cadet qui a été sauvagement assassiné. Je représentais tout pour ‘’H’’. Il était le dernier fils de notre maman. Nous sommes quatre enfants de nos parents. Mon père n’ayant pas les moyens, j’ai très tôt arrêté l’école pour m’insérer dans la vie active afin de prendre la charge de mes parents et de mes frères. De ce fait, j’ai pris en charge les études de ‘’H’’ du CP1 jusqu’à la seconde où il a arrêté les études pour se lancer dans le cinéma. Je réside à San-Pedro. En 2002, c’est avec douleur que j’ai appris l’assassinat de mon frère. Je suis venu à Abidjan dans la précipitation. J’ai trouvé sa famille complètement déboussolée et attristée. Ces moments ont été terribles pour nous. Mais l’actuel président de la République, Alassane Ouattara alors président du RDR, était là pour essuyer nos larmes.
LP: Quels sont vos souhaits après l’arrestation de Séka Séka, le cerveau présumé de la mort de votre frère?
CS: Je veux ardemment que justice soit rendue à mon frère qui a été lâchement assassiné pour ses opinions, pour sa liberté de militer dans le parti politique de son choix, le RDR. Avec Séka Séka qui se trouve maintenant entre les mains de la justice, je veux qu’il dise enfin les raisons, les circonstances, les commanditaires de la mort de mon frère et surtout les exécutants de cette sale besogne qui ont plongé toute une famille dans le désarroi pendant des années. Je ne veux que la manifestation de toute la vérité sur l’assassinat de mon frère. Nous avons souffert de cette situation et nous continuons de souffrir. Depuis la mort de ’’ H’’ nous attendions avec impatience le moment de l’éclatement de la vérité. Mais Séka Séka et ses hommes étaient couverts par le régime de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, je demande aux autorités judiciaires de faire en sorte que nous sachions enfin ce qui était reproché à mon frère pour être sauvagement tué de la sorte. Qui l’a tué? Qui a ordonné son assassinat et pour quelles raisons? Les réponses à ses préoccupations et surtout les sanctions qui seront prises contre les coupables soulageront nos peines et nos souffrances.
LP: Que reste-t-il de la famille de ‘’H’’ depuis son assassinat?
CS: La femme et les enfants sont éparpillés à travers le monde. Cela me donne énormément de soucis. La seule personne qui peut aujourd’hui m’aider à réunir la famille de mon frère, c’est bien le président de la République, Alassane Ouattara. Je souhaiterais que les enfants de mon frère soient ramenés en Côte d’Ivoire, leur terre natale. Mais je ne sais comment le faire. Je plaide auprès des autorités afin qu’elles m’aident dans ce sens. Je ne supporte pas qu’ils soient éparpillés dans le monde. Cette situation me donne beaucoup de peines.
LP: Allez-vous porter plainte contre Séka Séka?
CS: Je vais porter plainte contre Séka Séka et ses complices. C’est lui qui dirigeait les escadrons de la mort. C’est lui qui sait qui lui a demandé de tuer ‘’H’’ et qui l’a tué. Ce que je souhaite, c’est que le RDR m’aide à cela. J’ai longtemps attendu ce moment. J’ai longtemps caressé le rêve d’élucider l’assassinat de ‘’H’’. Je demande aux responsables du RDR de m’épauler et de m’orienter dans le sens de la manifestation de la vérité. C’est un cri de cœur que je lance. Il faut absolument que justice soit faite. Il était militant du RDR et c’est pour cela qu’il a été tué. Je pense que dans ces conditions, ce parti doit nous aider sinon nous risquons par méconnaissance des règles, de demeurer dans le chagrin et la souffrance de la disparation tragique de ‘’H’’.
LP: Vous avez dit que le président de la République a essuyé vos larmes en 2002. Qu’est ce qu’il a fait concrètement à la mort de votre frère?
CS: ‘’H’’ et moi étions des militants du RDR. Moi, je suis à San-Pedro et lui à Abidjan. Quand il est tombé sous les balles assassines des escadrons de la mort, le président du RDR a ressenti la même douleur que nous les membres de sa famille. Alassane Ouattara n’a pas ménagé ses efforts pour être à nos côtés et vivre avec nous les difficultés de ces moments douloureux. Les mots me manquent pour lui dire merci. Quand j’avais encore le corps de ’’ H ‘’ sous la main, j’ai décidé de l’enterrer un jeudi. Le Président a envoyé une délégation vers moi en me demandant de surseoir à l’inhumation. Nous avons convenu d’une nouvelle date, en l’occurrence, un samedi. Le temps qu’il puisse informer le parti et toutes ses connaissances à travers le monde. Dieu merci, les funérailles de mon frère se sont bien déroulées. ‘’H’’ a été enterré en héros national grâce au RDR et à son président. Je ne peux pas oublier ces moments. Ils sont inoubliables pour moi. Mais depuis ce temps je n’ai plus eu l’occasion de le rencontrer. Malgré toutes les démarches que j’ai entreprises dans ce sens, je n’ai pas pu le voir. Mais je ne désespère pas. J’ai confiance en lui. Je sais qu’il est beaucoup sollicité depuis qu’il a en charge la gestion des affaires de l’Etat. Je continue de chercher à le rencontrer pour lui dire surtout de tout mettre en œuvre pour ramener les enfants de ‘’H‘’ en Côte d’Ivoire. Cela me tient à cœur. Je suis en contact avec eux. Le dernier fils de ‘’H’’ qui est au Mali, se trouve aujourd’hui, dans un état critique. Si j’ai l’opportunité de rencontrer le président Alassane Ouattara, je lui demanderai de faire quelque chose pour les enfants de mon frère. Je suis un croyant. Dieu est puissant. Si Aujourd’hui, on a pu arrêter Séka Séka c’est l’œuvre de Dieu. Je suis conscient de la puissance de Dieu. Et donc je suis patient dans toutes mes entreprises. J’attends toujours mon heure. Je suis certain que je rencontrerai ADO pour lui faire part de mes préoccupations concernant la famille de ‘’H’’.
Réalisé par Lacina Ouattara