Les acteurs de la filière avicole de Côte d’Ivoire demandnt au ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani de ranger sa décision de lever les mesures compensatoires sur la volaille. «Toute réduction même temporaire de cette taxe se traduira systématiquement par une fragilisation, voire un effondrement de la production avicole locale, avec toutes les conséquences liées à cette situation». Telle est la réaction de l’Interprofession avicole ivoirienne (Ipravi), structure des acteurs du secteur de l’aviculture en Côte d’Ivoire. En effet, le ministre la Production animale et des Ressources halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani a décidé de façon unilatérale de lever la mesure qui interdit l’importation des sous produits des abattoirs de découpe de volaille. A savoir : les croupions, ailes, cuisses des pays développés en direction de la Côte d’Ivoire pour mener une rude concurrence au secteur local. Les aviculteurs ivoiriens indiquent que si cette mesure venait à être révisée à la baisse, une autre page sombre pour le secteur serait ainsi ouverte. A cause disent-ils, des prix auxquels les viandes de volaille importées sont cédées sur les marchés ivoiriens. Selon les aviculteurs ivoiriens, si l’Etat de Côte d’Ivoire optait pour une telle politique, les conséquences seraient catastrophiques. Et de citer entre autres, l’arrêt des activités de plusieurs milliers de petits exploitants estimés à 1500 qui génèrent 30000 emplois. Il aura également l’arrêt des activités de toute la chaîne de production. Les membres de l’Ipravi, au cours d’une conférence hier, soutiennent que la filière comprend 1500 exploitants individuels (éleveurs de poulets de chair ou producteurs d’œufs de consommation), 18500 ouvriers avicoles et techniciens d’élevage. Elle emploie 1000 salariés dans les industries et agro industries (élevages de reproducteurs, élevages industriels, usines d’aliments de volaille, couvoirs de production de poussins d’un jour, abattoirs et centres de conditionnement d’œufs de consommation). 9000 commerçants et vendeurs interviennent également dans le circuit de distribution. Au-delà de ces 30000 emplois propres à la filière, l’activité avicole selon eux génèrent des revenus et des emplois significatifs. L’on note la production de 100000 tonnes de maïs chaque année, 20000 tonnes de soja. Cette même filière génère d’autres emplois. Notamment dans l’industrie de l’emballage. Car, elle consomme près de 3 millions de sacs d’emballage en polypropylène tissée. Au niveau de la minoterie, les besoins en son de blé de la filière est près de 20000 tonnes, et une centaine de personnes s’emploient pour cette production. Sans compter 100 autres emplois dans la fabrication de la farine de poisson et 150 autres dans les besoins de production de tourteaux de palmiste et de coprah. Pour les acteurs, ce sont au moins 130500 emplois que génère cette filière. C’est pourquoi, ils demandent au ministre de la Production animale de surseoir à sa décision qui, est selon eux impopulaire. «Cette décision est impopulaire. Elle ne repose sur aucune base. Elle va mettre fin à cette activités qui génèrent plusieurs milliards de Fcfa à l’économie nationale» indique Diaby Karamoko, président de l’Union nationale des aviculteurs de Côte d’Ivoire. Il faut rappeler que, le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, a, au cours d’une réunion avec les acteurs de la filière, décidé de lever le prélèvement compensatoire sur les viandes de volailles congelées importées hors Cedeao, votée par les parlementaires, qui était de 1000 Fcfa le kilogramme, contre 300 Fcfa, pour ramener cela à 400 Fcfa. Objectif du ministre : Faire importer dans les jours à venir 25000 tonnes de sous produits congelées des pays d’Europe et d’Asie sur le marché local. Alors que, les acteurs affirment qu’ils disposent de tous les moyens nécessaires pour fournir du poulet aux Ivoiriens. Ils en veulent pour preuve, la crise poste-électorale que le pays a traversée récemment. 250000 poulets ont été écoulés sur le marché d’avril à juin. «Depuis la mi-juillet 2011, le marché de volaille connaît à nouveau un état d’approvisionnement satisfaisant, voire même excédentaire», concluent-ils.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr