Deux heures d’horloge pour éplucher trois pages de l’ordre du jour du 2nd conseil des ministres extraordinaire. C’était, hier, au Palais présidentiel au Plateau. L’Exécutif a adopté d’importantes mesures sur les relations internationales. Pour la 1ère fois, depuis l’investiture du président Alassane Ouattara, le 21 mai dernier, deux conseils des ministres successifs se sont déroulés, hier et avant-hier, au palais présidentiel au Plateau. Le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, a une explication à cette situation. « Il est extraordinaire tout simplement parce qu’il n’y a pas eu de conseil des ministres la semaine dernière et qu’il n’y en n’aura pas la semaine prochaine compte tenu de l’absence du Premier ministre, qui part en mission au Rwanda », a-t-il justifié les secondes retrouvailles ministérielles. Elles ont toutefois consacré une rupture avec un ordre ancien dans bien de domaines. Au plan politico-militaire, par exemple, un nouvel accord de défense régentera la coopération bilatérale France-Côte d’Ivoire. Une communication faite par le ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, annonce ce nouveau pacte avec l’ancienne métropole. « Ce projet de partenariat est en cours de finalisation. Il a fait l’objet de travaux importants, puisqu’un comité a été mis en place pour travailler sur cette question. Il y avait encore quelques ajustements par rapport auxquels le conseil des ministres a eu à donner son accord. Et on peut considérer que le texte est complet, il peut être soumis à la signature des personnes autorisées à le faire ; en particulier le ministre de la Défense et le président de la République », a révélé Bruno Koné. Pour rappel, le 1er accord de défense entre la France et la Côte d’Ivoire a été signé le 24 avril 1961. Il est complété par un accord d'assistance militaire technique signé le même jour et par cinq accords techniques signés entre 1965 et 1980. Le 27 juin dernier, le gouvernement français avait estimé, par la voix de Gérard Longuet, ministre de la Défense, que ces accords « ont besoin naturellement d’être revus ». En visite à Abidjan, à la date sus-indiquée, il avait transmis au président Alassane Ouattara, « un projet pour commencer à réfléchir ». Ainsi, un groupe de travail a été installé et confié au Premier ministre, Guillaume Soro. Toujours pour « régulariser » les relations à l’international, l’Exécutif a donné son accord pour la ratification d’importantes conventions. Dont celles portant lutte contre la criminalité internationale, la criminalité transnationale, le trafic et la fabrication d’armes et de leurs pièces, la corruption sur la répression des actes illicites de violences dans les aéroports. Et, aussi, la convention sur la protection physique des matières nucléaires. « En un mot, a commenté le ministre, c’est la Côte d’Ivoire qui se remet à jour et qui s’aligne sur un fonctionnement internationals, conforme ». La reprise des relations internationale est justifiée, selon lui, par le fait que le pays était un peu sortie du cadre de fonctionnement du monde à cause d’une crise post-électorale. Qui, dira-t-il, a fortement contribué à dégrader l’image de marque de la Côte d’Ivoire. « Par la ratification de toutes ces conventions, nous nous remettons dans le jeu et nous nous conformons aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire. Et, nous redevenons, j’allais dire un pays fréquentable », s’est-il félicité.
Bidi Ignace
Bidi Ignace