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Économie Publié le samedi 5 novembre 2011 | Nord-Sud

Réforme café-cacao - Les planteurs veulent une plus grande implication !

© Nord-Sud Par DR
Agriculture : plantation de café
Les autorités ont décidé de créer un organe unique à caractère public chargé de gérer l’ensemble des opérations de la filière café-cacao. La nouvelle réforme va réinstaurer un système de péréquation pour permettre l’application d’un prix unique pour toutes les zones de productions.


Requiem pour la libéralisation ! Si la quasi-totalité des producteurs accueillent la réforme avec un certain soulagement, ils plaident tout de même pour leur meilleure implication dans sa mise en œuvre. « Il y a eu des concertations mais ce n’est pas suffisant pour tous les acteurs. Il faut davantage impliquer les paysans», explique le président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao (Anaproci). Pour Boti-Bi Zoua, l’implication des planteurs permettrait d’avoir une réforme plus fiable et rentable pour le secteur agricole. «La réforme doit tenir compte des aspirations des planteurs pour que ceux-ci soient au premier plan dans la gestion de la filière», souligne-t-il. Quant à N’goran Ndri, président du Conseil des sages de l’Association nationale des producteurs de café-cacao (Anaproci), il faut convenir des dispositions essentielles à insérer dans la nouvelle réforme. «Conscients de la place importante qu’occupe l’agriculture dans le développement économique et social du pays, le bien-être des populations, les paysans veulent à apporter leur contribution dans la définition de ce que devra être la politique de développement du café-cacao», poursuit le doyen N’dri. Pour lui, les contraintes et les opportunités d’évolution de la filière appellent des défis à relever. Parmi ces défis, la paupérisation accrue dans les campagnes, la déstructuration des sociétés agraires, les conflits fonciers et l’insécurité civile. En effet, ajoute-t-il, le problème de la concurrence déloyale provoquée par les multinationales au bord champ, les actions des acheteurs véreux dans les plantations qui concourent à la baisse de la qualité du café et du cacao, sont les points que la réforme doit pouvoir régler.

Une affaire d’ego ?

«En tout état de cause, nous aurions voulu que l’Etat s‘occupe uniquement de l’organisation », récrimine Vincent Komenan, président de la Coopérative agricole de Sinfra (Cas). « Il y a un risque de fuite des producteurs vers d’autres filières à cause de cette réforme imposée », regrette Luc Yodé Tapé, président de la coopérative de Zoukougbeu, et membre de l’Anaproci. «Le projet de vente anticipée à la moyenne avait existé avant 2000 et il était géré par l’Etat, donc géré par l’administration. La libéralisation devrait conduire les producteurs à mettre en place ce programme et le gérer de sorte à se fixer un prix minimum garanti. Revenir à ce système dix ans après, dans un cadre public traduit la fin de la libéralisation et donc la mise en place de mesures à déresponsabiliser les acteurs premiers de la filière, c’est-à-dire, les producteurs», analyse le producteur. «Il n’est pas question d’adouber un document fait sans notre participation», dit Yodé Tapé. «Nous proposons que la politique de dé­veloppement agricole repose sur une vision consensuelle », conseille-t-il. Autant dire une cacao-culture durable, productive, innovante et compétitive, basée principalement sur les exploitations familiales agricoles multifonc­tionnelles, multidimensionnelles, con­duites par des exploitants dont les professions sont reconnues et sécurisées. «Malheureusement, nous constatons une mise à l’écart de ces producteurs. Pour preuve, la réforme est muette sur leur représentation dans le conseil d’administration de la nouvelle structure », déplore pour sa part Moussa Koné, président du Syndicat national agricole pour le progrès. Qui exige, par ailleurs, la participation des syndicats dans la commercialisation intérieure. Malgré tout, il félicite le gouvernement pour le retrait des exportateurs du bord champ. D’ailleurs, laisse entendre le gouvernement, les orientations que les producteurs agricoles et autres acteurs du monde rural souhaitent voir prises en compte ont été traduites en principes, objectifs et mesures politiques ou dispositions lé­gis­latives ou réglementaires. Pour l’heure, le comité d’experts pourra constituer un outil d’appréciation et de suivi permettant aux paysans de reconnaître de quelle manière et dans quelle mesure leur point de vue a été pris en compte dans les décisions.

Lanciné Bakayoko
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