Les 1.396 sous-officiers, 67 officiers et 15 commissaires admis au concours de Police session 2010 qui a été annulé, ne sont pas contents. Plus grave, ils vivent des moments cauchemardesques, compte tenu de leur situation précaire. Ils l’ont fait savoir, le mardi 8 novembre 2011, au jardin public du Plateau. Boguié Serge (sous-officier), l’un de leur porte-parole, a expliqué les démarches entreprises en vue de leur réhabilitation. « Nous nous sommes constitués en collectif pour demander pardon aux autorités pour la prise en compte de nos concours, mais les démarches se sont soldées par un échec. A notre grande surprise, des personnes sans concours sont à l’école de Police depuis le jeudi 3 novembre 2011 pour une formation. Nous voulons donc prendre à témoin l’opinion ivoirienne, d’une telle injustice sociale », a-t-il dénoncé. Par ailleurs, il a expliqué que la situation sociale précaire a poussé plusieurs parmi eux à vivre des drames : « Nous avons tous rendu démission dans nos anciens jobs pour certains, quand d’autres sont en quête d’emploi depuis plus de dix ans. Après l’annonce de l’annulation du concours, trois de nos camarades sont décédés et deux autres sont devenus fous » Contrairement aux rumeurs qui font d’eux des miliciens à la solde du pouvoir déchu, Boguié Serge a rétorqué : « Nous ne sommes pas des miliciens et nous ne faisons pas de politique. Nous sommes là pour défendre les institutions de la République et ceux qui les incarnent. Nous ne sommes pas non plus un syndicat, encore moins une association, mais nous voulons plaider simplement notre cause et nous voulons aussi que l’ont ait pitié de nous ». Au nombre de plusieurs dizaines, ces « recalés » de la Police ont appelé certains de leurs camarades de l’intérieur du pays à garder le calme et la sérénité, et à éviter la violence. Pour cette action, ces « admis » ont bénéficié du soutien de leurs parents réunis en Collectif des parents.
M’BRA Konan
M’BRA Konan