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Politique Publié le jeudi 10 novembre 2011 | Notre Voie

Retour des exilés et réfugiés ivoiriens : Ehui Bernard accusé de faux au Togo

© Notre Voie Par Emma
Affaire Désiré Tagro : Le RHDP exprime son indignation
Mardi 22 juin 2010. Après la saisine du Président de la république aux fins d`une enquête portant sur le Ministre Tagro et la SAGEM, le RHDP a animé une conférence de presse. Photo: le ministre Bernard Ehui Koutoua
Dans un courrier adressé récemment à plusieurs chancelleries et dont nous avons pu obtenir copie, le président du bureau national de l’association des réfugiés ivoiriens au Togo dit ne pas apprécier la façon dont SE. Ehui Koutouan Bernard, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Ghana et au Togo avec résidence à Accra, traite le dossier de ses compatriotes qui ont trouvé asile au pays du Président Faure Gnassingbé. Sans prendre de gants, Shérif Mamadou accuse le diplomate ivoirien de faire du faux et d’user de faux concernant les réfugiés ivoiriens au Togo. « Après avoir condamné, il y a seulement quelques mois, le faux documentaire diffusé sur Rti-Tci qui présentait Son Excellence et des pseudo réfugiés ivoiriens à une réunion concernant le retour au pays de ceux-ci, les réfugiés ivoiriens sont tous consternés et indignés par la ténacité de l`ambassadeur à ne vouloir travailler seulement qu`avec des usurpateurs au nom des réfugiés au Togo. Car comment comprendre le fait que Son Excellence ne veuille jamais contacter les vrais responsables des réfugiés ivoiriens au Togo et préfère seulement collaborer avec des personnes non reconnues par les réfugiés et surtout ne résidant pas au Togo ? Ce comportement s`est encore illustré par les dernières visites du ministre de la Sécurité ivoirienne et celle du Président de la République, Alassane Ouattara », dénonce Shérif Mamadou. Indiquant, par ailleurs, que l’élément filmé présenté sur Rti-Tci sur la prétendue rencontre avec les réfugiés ivoiriens au Togo n’était en réalité qu’une rencontre de présentation de cadres ivoiriens et d’autres ivoiriens résidant au Togo. Shérif Mamadou explique, en effet, que lors de ces deux rencontres, en lieu et place des responsables des réfugiés ivoiriens au Togo, l’ambassadeur Ehui Koutouan Bernard a présenté aux autorités ivoiriennes une jeune dame nommée Kouamé Ruffine qui serait , en réalité, spécialement venue d’Abidjan pour jouer le rôle de responsable des femmes ivoiriennes réfugiées au Togo. « Cette jeune dame inconnue des réfugiés ivoiriens au Togo est la même qui se retrouve dans le faux documentaire présenté sur Rti-Tci sur la prétendue rencontre de SEM. Ehui Bernard avec les réfugiés ivoiriens au Togo », précise Shérif Mamadou dans son courrier. C’est d’ailleurs pourquoi, il se demande quels objectifs le diplomate ivoirien poursuit en agissant de la sorte avec les réfugiés ivoiriens au Togo : « quels sont les objectifs de Son Excellence Monsieur l`ambassadeur à vouloir ignorer la vraie structure représentative alors que celle-ci voudrait saisir la perche du retour au pays que le Président de la république tend à tous les exilés? ». Selon certaines indiscrétions, l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire n’apprécierait pas les responsables de l’association des réfugiés ivoiriens au Togo à qui il reproche de ne pas suffisamment collaborer avec les nouvelles autorités ivoiriennes. « Pourquoi voudriez-vous que Son Excellence informe les réfugiés ivoiriens au Togo ou les associe à ses rencontres quand nous savons tous que leur président, M. Shérif Mamadou, accorde très souvent des interviews à des journaux ivoiriens en tirant à boulets rouges sur la distance que l’ambassadeur tiendrait vis-à-vis de Lomé ? », s’interroge une source proche de la chancellerie ivoirienne jointe à Accra.
Comme on le voit, au moment où Alassane Dramane Ouattara appelle au retour au pays des exilés et réfugiés ivoiriens, la distance se creuse de plus en plus entre ceux vivant au Togo et l’ambassadeur Ehui Koutouan Bernard. Une situation que ne semblent pas apprécier certains responsables du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr) et de la Coordination nationale togolaise pour l’assistance aux réfugiés (Cnar). Pour eux, la réalisation de la politique de retour en Côte d’Ivoire ne pourra être possible qu’à travers le dialogue, la vérité et la réconciliation de toutes les parties en présence pour une paix durable. Il serait souhaitable, note une source proche du ministère togolais de l’Intérieur, que les autorités de la Côte d’Ivoire se saisissent rapidement de cette affaire car les réfugiés qui sont les plus vulnérables risquent d’être les grands perdants dans ce bras de fer.
Suite au refus d’Alassane Dramane Ouattara de reconnaître la victoire de son adversaire à la présidentielle de novembre 2010, le Président Laurent Gbagbo avait proposé le recomptage des voix pour épargner à son pays des morts inutiles. Malheureusement, la France, les Etats-Unis et l’Onu soutenant la rébellion armée pro-Ouattara ont déclenché une guerre qui s’est soldé, le 11 avril dernier, par le renversement du Président Gbagbo. 3000 personnes ont, selon les chiffres officielles, été tuées dans ce conflit armé. De nombreux civils ont été blessés et certains civils sont portés disparus. D’autres ont choisi l’exil pour échapper aux exactions des forces pro-Ouattara qui ont entrepris de traquer les partisans du Président Gbagbo et les personnes soupçonnées comme telles. Pour les 8.000 réfugiés et exilés Ivoiriens qui sont au Togo, l’attitude M. Ehui Koutouan Bernard n’est pas rassurante.
Koukougnon Zabril
envoyé spécial à Lomé (Togo)
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