A peine une semaine de liberté et le voilà rattrapé par le système judiciaire. Le député Kata Kété, ministre de la Recherche Scientifique dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, a été arrêté hier à son domicile par des agents de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) qui l`ont aussitôt conduit dans leurs locaux à Cocody. Arrivés dans la soirée avec une convocation, ces policiers auraient buté dans un premier temps sur le refus catégorique des avocats qui conseillaient à leur client d`attendre la matinée d`aujourd`hui, pour répondre à la convocation. Finalement, les agents auront le dernier mot, eux qui menaçaient d`user de la force pour embarquer le mis en cause et même les avocats qui tentaient d`y faire opposition. Selon des sources proches du dossier, il est reproché au détenu de Boundiali de n`avoir pas su tenir sa langue, alors qu`il est en liberté provisoire. Les propos qui fâchent les autorités et pour lesquels il devra s`expliquer à la DST ont été publiés par un quotidien de la place et ont été tenus lors de la récente réception des prisonniers LMP au siège du CNRD à Cocody. Retour sur des paroles jugées offensantes pour la justice ivoirienne et les autorités. « Nous demandons la libération du président Laurent Gbagbo, de son épouse Simone, du président du Fpi Pascal Affi N’guessan. Nous avons la majorité des cadres du Fpi qui sont encore en exil. Nous avons, au cours de cette crise, perdu de valeureux militants qui ont été arrachés à notre affection. Si on devrait s’en tenir à ce que nous avions subi, cette cérémonie allait se transformer en des funérailles. Il fallait laisser vivre la convivialité. Nous allons continuer le combat politique. J’étais en détention à Boundiali. Les conditions de détention étaient celles de l’univers carcéral, à savoir, pas de communication extérieure même s’il était possible de recevoir la visite de ses parents biologiques. Vous vous imaginez, 850 kilomètres d’Abidjan à Boundiali, avec toute l’insécurité qui règne. Nous avons subi l`isolement total. Dieu merci, nous avons la vie sauve, c’est l’essentiel. 08 personnes ont été libérées par voie judiciaire et 12 autres, on ne sait par quelle voie. Est-ce qu’on peut parler encore de justice dans cette affaire ? C’est le combat politique, et nous allons continuer à mener ce combat pour faire libérer nos autres camarades ». Un discours qui vaut à son auteur d`être accusé d`atteinte à la sûreté de l`Etat, et d`avoir tenu des propos irrévérencieux et séditieux à l`égard de l`Etat et du gouvernement de Côte d`Ivoire.
H.O
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