Une question fondamentale se posait aux membres de l'ancien régime déchu le 11 avril dernier, et dont plusieurs cadres ont été faits prisonniers par le nouveau pouvoir: engager un bras de fer avec les nouveaux dirigeants. Ce qui pourrait durcir leur position et compromettre toute chance de libération des prisonniers de l'ex-majorité présidentielle. Ou alors négocier avec le pouvoir en cédant à quelques unes de ses exigences pour obtenir la libération des camarades détenus ? Le débat a eu lieu, selon des sources bien informées, au sein du Front populaire ivoirien (Fpi) et du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd). Il a été suivi de demandes d'audiences auprès du chef de l'Etat afin d'aller poser de vive voix, les préoccupations du Fpi-Cnrd. Ce dialogue républicain au sommet a débuté le 30 septembre 2011, avec le président Ouattara, sans pour autant vider les questions soulevées. La suite du dossier a été confiée au ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko. D' autres rencontres, l'une le 12 octobre et l'autre le 21 octobre 2011, ont eu lieu. Un accord a été trouvé, assorti de promesse de libération de quelques prisonniers membres de l'ancien régime. En retour, le Fpi/Cnrd devrait donner des signaux de leur engagement dans le processus politique ivoirien, en présentant des candidats pour les élections législatives. Certains partis membres du Cnrd y ont fait droit, notamment le Cap-Udd de Coulibaly Gervais, le Mnc Alternative de Kabran Appia, l’Udcy de Mel Eg Théodore, et l'Urd de Danielle Boni Claverie, sont allés déposer leurs dossiers de candidature pour les législatives, le 4 novembre 2011 à la Cei. « Nous avons obtenu du gouvernement un certain nombre de promesses qui nous ont été faites quant à la libération de nos camarades incarcérés, à la sécurité du Cnrd et de tous nos rassemblements. Le rééquilibrage de la Cei aussi. Nous avons aussi retenu le dégel des avoirs de nos camarades, des cadres de Lmp et bien d’autres. Le gouvernement nous a fait la promesse de régler les problèmes dès que nous nous serions engagés dans le processus électoral et le processus de réconciliation », avait expliqué Gervais Coulibaly, après le dépôt de leurs candidatures.
Trahison ?
La suite de cet acte a été la libération effective, le 9 novembre 2011, de 20 pro-Gbagbo. Selon des sources proches du dossier, c’est en grande partie l’action menée par Coulibaly Gervais auprès d’Hamed Bakayoko qui a abouti à ce résultat. L'ancien porte-parole de Laurent Gbagbo et le ministre d'Alassane Ouattara se connaissent très bien, pour avoir travaillé ensemble dans l'ancien régime. Des sources indiquent que M. Coulibaly a souvent facilité des rencontres entre son patron Gbagbo et le ministre Bakayoko. Toute chose qui a davantage rapproché Gervais et Hamed, et a facilité les négociations pour la libération des prisonniers. Face à ceux qui considèrent cet acte de l'ancien porte-parole de Gbagbo comme une trahison, un proche collaborateur de Gervais répond:« Ecoutez, moi je ne comprends pas qu’on puisse qualifier quelqu’un qui discute en vue de faire libérer ses camarades, de traite et de vendu. Quelqu’un qui est vendu, lutte-t-il pour ses camarades ou lutte-t-il contre eux ? Si se battre pour libérer des camarades, c’est faire preuve de lâcheté ou être vendu, alors je pense que nous devrions être nombreux, nous qui allions être achetés. Plus on serait nombreux à être achetés, plus on aura les camarades qui sortiraient de prison ». Gervais Coulibaly n'entend pas baisser les bras dans ce combat, selon ce proche, convaincu que cela pourrait produire des résultats, voire la libération de Laurent Gbagbo, son ancien patron.
Hamadou ZIAO
Trahison ?
La suite de cet acte a été la libération effective, le 9 novembre 2011, de 20 pro-Gbagbo. Selon des sources proches du dossier, c’est en grande partie l’action menée par Coulibaly Gervais auprès d’Hamed Bakayoko qui a abouti à ce résultat. L'ancien porte-parole de Laurent Gbagbo et le ministre d'Alassane Ouattara se connaissent très bien, pour avoir travaillé ensemble dans l'ancien régime. Des sources indiquent que M. Coulibaly a souvent facilité des rencontres entre son patron Gbagbo et le ministre Bakayoko. Toute chose qui a davantage rapproché Gervais et Hamed, et a facilité les négociations pour la libération des prisonniers. Face à ceux qui considèrent cet acte de l'ancien porte-parole de Gbagbo comme une trahison, un proche collaborateur de Gervais répond:« Ecoutez, moi je ne comprends pas qu’on puisse qualifier quelqu’un qui discute en vue de faire libérer ses camarades, de traite et de vendu. Quelqu’un qui est vendu, lutte-t-il pour ses camarades ou lutte-t-il contre eux ? Si se battre pour libérer des camarades, c’est faire preuve de lâcheté ou être vendu, alors je pense que nous devrions être nombreux, nous qui allions être achetés. Plus on serait nombreux à être achetés, plus on aura les camarades qui sortiraient de prison ». Gervais Coulibaly n'entend pas baisser les bras dans ce combat, selon ce proche, convaincu que cela pourrait produire des résultats, voire la libération de Laurent Gbagbo, son ancien patron.
Hamadou ZIAO