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Politique Publié le lundi 21 novembre 2011 | L’expression

Coopération CI-Burkina : Abidjan et Ouaga optent pour la communauté de biens. L’amitié ivoiro-burkinabé vient de franchir un nouveau palier avec la mise en route de nombreux projets d’infrastructures routiers et ferroviaires.

© L’expression Par Aristide
2ème Sommet du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire: les Présidents Ouattara et Compaoré président un Conseil des ministres conjoint
Vendredi 18 novembre 2011. Ouagadougou (Burkina Faso). Conseil des ministres conjoint, sous la présidence des chefs d`Etat Alassane Ouattara (Côte d`Ivoire) et Blaise Compaoré (Burkina Faso)
La lune de miel entre Abidjan et Ouaga a été matérialisée vendredi par la signature d’un traité d’amitié et de coopération entre les deux pays. Les présidents Alassane Ouattara et Blaise Compaoré ont opté, au palais de Kosyam, pour la communauté de biens dans ce mariage de cœur et de raison. Les deux voisins veulent construire des infrastructures qui vont les rapprocher davantage et sceller définitivement cette union. Ils ont annoncé la prolongation du chemin de fer au-delà de la capitale burkinabé jusqu’à Niamey, la construction du chemin de fer Yamoussoukro-Ouaga. Le pays des Eléphants s’est engagé à fournir l’électricité à son voisin du nord qui accuse un grand déficit à ce niveau.

Les Burkinabé ont pris l’engagement d’approvisionner le marché ivoirien en viandes animales. La question sensible du foncier rural doit trouver une solution avec l’indemnisation des planteurs burkinabé chassés de leurs plantations par les autochtones ivoiriens. Tous ces protocoles d’accord ont été finalisés au cours d’un conseil de ministres conjoint qui s’est déroulé sous la direction des deux chefs d’exécutif. Les deux gouvernements se sont engagés à lutter contre l’insécurité à leurs frontières, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, mettre fin aux tracasseries routières etc.

Un poste de contrôle juxtaposé sera installé à Laléraba situé à la frontière des deux pays. Ici, les postes de douane, des eaux et forêts, de la police vont fonctionner en synergie pour faciliter les transactions commerciales. Tous ces engagements, à en croire les deux parties, ne vont pas dormir dans les tiroirs comme nous ont habitués les dirigeants africains. Pour le Président du Faso (PF), « ces décisions sont un pari pour le futur. Elles sont à la mesure de l’espérance de nos peuples et à la portée de notre capacité de réalisation ». Même assurance chez le ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Adama Bictogo, qui annonce la mise en place d’un comité de suivi de ces accords va être pour suivre à la lettre l’application des décisions.

L’idée de sceller le destin des deux pays remonte au 29 juillet 2008. Les présidents Laurent Gbagbo et son homologue burkinabé signent un traité d’amitié et de coopération qui pose les jalons de l’intégration des deux pays. Le premier conseil de ministres conjoint se tient le 15 septembre 2009 à Yamoussoukro.

Tout se gâte en septembre 2002
Dans la foulée, le PF est reçu en fanfare à Mama par son hôte qui le fait chef traditionnel bété. L’ancien capitaine de l’armée voltaïque s’adresse aux Ivoiriens devant les députés convoqués pour une séance extraordinaire. Cette visite était le couronnement de l’Accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars 2007 entre le patron des Forces nouvelles (Fn) et le président Gbagbo. Cette entente était censée mettre fin à la crise qui a démarré le 19 septembre 2002 avec une rébellion qui a coupé le pays en deux. Abidjan avait pointé un doigt accusateur sur le président Compaoré accusé d’avoir fourni gîtes et couverts aux « rebelles ».

L’amitié entre le boulanger de Mama et la Naaba de Ziniaré durera le temps d’un feu de paille. Le PF est déclaré persona non gratta par les jeunes patriotes qui lui promettent l’enfer s’il met les pieds à Abidjan dans le cadre du Panel des cinq chefs d’Etat de l’Union Africaine. Les relations entre le Burkina et son voisin se normalisent avec l’arrivée du président Ouattara au palais du Plateau. La signature du traité d’amitié rappelle quelque peu les retrouvailles entre deux conjoints qui se retrouvent après plusieurs années de brouilles. Le destin commun de ces deux pays a été forgé depuis l’époque coloniale.

En 1932, le territoire de l’ancienne Haute Volta a été dépecée et ¾ du pays attribué à la Côte d’Ivoire. Cela va se traduire par l’arrivée d’une forte colonie voltaïque qui va essaimer dans les zones agricoles, allant jusqu’à fonder des villages dans la région de Bouaflé. Le chemin de fer Abidjan-Ouaga et le port de la capitale ivoirienne créent une certaine interdépendance entre les économies des deux pays. Si les projets de construction de l’autoroute et du chemin de fer arrivent à terme, l’intégration des deux pays va connaitre un coup d’accélérateur.

Nomel Essis
Légende : Les présidents Ouattara et Compaoré ont décidé d’unir le destin des deux pays liés par la géographie.
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