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Politique Publié le vendredi 25 novembre 2011 | Le Patriote

Transfert de Gbagbo à la CPI : Pourquoi la procédure ne peut pas s’arrêter

C’est irréversible. Le transfert de l’ancien président déchu Laurent Gbagbo, à la Cour Pénal international n’est plus qu’une question de jours. Même si l’on ne sait pas exactement quand le chef de file des Refondateurs sera devant les tribunaux internationaux, son sort ne dépend plus des autorités ivoiriennes, mais bien de celles des autorités de la CPI: «Cette date ne dépend pas de nous mais de la Cour Pénale Internationale. La question est entre les mains des juges de la CPI. Je vous assure qu’une justice équitable sera rendue,» a déclaré le président de la République, avant-hier à Bruxelles devant ses illustres hôtes dont José Manuel Barroso le patron de la Commission de l’Union Européenne. Les carottes sont donc cuites pour celui qui, durant tout son mandat à la tête du pays en général et la crise post-électorale de 2010 en particulier, a défié le monde entier. En tout état de cause, il ne pouvait en être autrement. Gbagbo lui-même s’étant déjà offert le passeport de la CPI. En commettant des crimes de sang et des crimes contre l’humanité. Le charnier de 57 corps découverts à Yopougon le 27 octobre 2000, les massacres et le viol des femmes de l’opposition les 4 et 5 décembre de la même année, les exécutions extrajudiciaires lors des complots et autres faux coups d’état en janvier 2001, l’assassinat de 300 manifestants de l’opposition en mars 2004 alors que ceux-ci ne réclamaient que l’application des accords de paix de Marcoussis signés par le clan Gbagbo et les ex-rebelles ainsi que l’opposition politique, la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kiefer le 16 avril 2004, le bombardement des villes de Bouaké, Korhogo, Séguéla, avec son cortège de morts et de blessés en 2005, lors de la fameuse opération Dignité. Mais c’est surtout pendant de la crise post-électorale de 2010 que Gbagbo a battu son propre record. Il ne se passait pas de jours sans que les civils ne tombent sous des balles assassines de sa soldatesque aux ordres. Une dizaine de femmes tuées à l’arme lourde, à Abobo en mars dernier, pendant qu’elles marchaient. Des obus lancés sur le marché d’Abobo qui ont fait plus d’une trentaine de morts, sur le champ. A cela s’ajoute les nombreux détournements massifs des biens et deniers publics. Des faits aussi graves les uns que les autres et qui conduisent tout droit devant la CPI. C’est pourquoi, le transfert de l’ancien chef de l’Etat devant la CPI n’étonne pas observateurs avertis de la vie politique ivoirienne mis à part quelques farouches partisans qui refusent de voir la réalité en face.
Yves-M. ABIET
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