Il n’a pas mis du temps pour signifier à tous, son intention de quitter le bateau de la galaxie patriotique qui prenait l’eau de toutes parts après la chute du régime Fpi. Puis, il a décidé de poser ses bagages au Rdr. Elie Hallassou livre, ci-dessous, les sentiments qui l’animent aujourd’hui.
Quelques mois après avoir lâché vos anciens camarades de lutte, aujourd’hui êtes-vous fier d’avoir fait et bien fait ce que vous aviez fait ? Quel est votre état d’âme ?
Je le dis, en mon âme et conscience, sans fioriture, sans regret, sans amertume, je n’ai pas lâché mes anciens amis. J’ai tout simplement dit ce qui était en conformité avec mon âme et ma conscience. Et ce qui était en conformité avec le verdict des urnes. Donc, je me sens en paix avec moi-même, tranquille avec ma conscience. Quand je fais une introspection, je me rends compte que je n’ai trahi personne. Je n’ai fait que suivre la légalité, le droit, respecter la voix du peuple. Vox populi vox dei, donc je suis très à l’aise, tranquille, d’ailleurs personne ne me le reproche. Mes anciens amis sont toujours mes amis. Parce qu’au-delà de la politique, il y a des relations amicales et fraternelles.
Aujourd’hui, quelle est la nature des rapports que vous avez avec vos anciens camarades ?
Je le dis tout net, je n’ai pas de rapport avec eux depuis belle lurette. Bien avant les élections, je n’avais plus de rapports avec eux. Vous avez pu voir que je faisais campagne seul. Donc, je n’ai pas de nouvelles concernant leur localisation, ce qu’ils font. Maintenant, cela ne m’intéresse plus. J’espère qu’ils sont en bonne santé et en vie, car ce sont des Ivoiriens.
Maintenant, je suis concentré sur la reconstruction morale, physique, financière, la cohésion sociale, la dynamique de paix du pays et sur le président de la République, le Premier ministre, avec le président Bédié qui est notre sage. Si je savais que mon camp voulait faire un braquage électoral, je n’aurais pas battu campagne pour Laurent Gbagbo. Je ne l’aurais pas fait. Je me serais mis en retrait.
Récemment, vous avez demandé l’annulation pure et simple d’un meeting que la Jfpi projetait à Yopougon. Pourquoi avez-vous opté pour cette solution extrême ?
Je le dis sans esprit manichéen, sans dogmatisme encore une fois. Quand on a vu les deux précédents meetings du Fpi à Koumassi, vous avez vu que ça s’est terminé dans une bagarre généralisée.
Est-ce à dire que vous envisagiez que le meeting de Yopougon finirait ainsi ?
Oui, que ça finirait dans le sang. Quelques jours avant cette interpellation sur l’interdiction du meeting du Fpi, ce parti a été reçu par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. Et, on a vu le même samedi, l’arrestation de Séka Séka. Je sais de quoi je parle, je ne peux pas tout dire !
Je vous laisse imaginer la concordance des faits. Je l’ai fait aussi pour la protection des gens du Fpi. Au meeting du Fpi à Koumassi, des députés Fpi ont été lynchés, molestés, des véhicules saccagés. On a tenu à ce meeting des propos insurrectionnels, où par téléphone Koné Katina disait que le président de la République reste toujours Laurent Gbagbo. Donc ne reconnaissant pas la légitimé de M. Alassane Ouattara en tant que président de la République. Par conséquent, ne respectant pas l’ordre établi, leurs propos sont séditieux, subversifs. On aurait même dit que le président Ouattara est un Burkinabè, il est étranger.
On dit cela encore alors qu’il est le président de la République reconnu par la communauté internationale et il a eu la majorité des votes en Côte d’Ivoire. Au regard de tous ces faits, tant par les propos que les actes qui ont été posés, contre même les gens du Fpi, je me dis qu’il y avait péril en la demeure.
Le Fpi garde sa même dynamique. Jusqu’où, selon vous, ce parti peut-il aller ?
Nous sommes dans une démocratie naissante. Le Fpi a droit aux marches, aux meetings, et à tout ce qui implique la démocratie. Mais en même temps, la liberté, ce n’est pas l’anarchie. Il revient aux responsables du Fpi ou à la minorité présidentielle (Lmp), d’être très regardant sur leurs propos, faits et gestes qui doivent être en conformité avec la légalité républicaine. Si des propos qui vont à l’encontre du droit, de la légitimité institutionnelle, de l’ordre établi sont tenus, il reviendra aux autorités compétentes d’agir. On ne demande pas d’aimer le président Alassane Ouattara. C’est le message que je lance à mes frères patriotes qui sont en exil. Je ne comprends pas. Quel est ce genre de personnes qui se disent patriotes, donc qui prétendent aimer leur pays, et qui veulent que leur pays soit toujours en trouble ? Je leur demande de rentrer au pays s’ils n’ont rien à se reprocher. Qu’ils se mettent à la disposition des nouvelles autorités et exercent leurs activités économiques, politiques et financières dans le respect de la légalité. Beaucoup de gens n’avaient pas d’affection pour l’ancien président, mais respectaient son autorité.
Vous avez déposé vos bagages au Rdr, mais on ne vous sent pas dans les manifestations de votre parti. Y a-t-il un problème ?
Je le dis sans embage, il n’y a pas de soucis. Bien au contraire
Des langues soutiennent par contre que le torchon brûlerait entre vous et le Secrétaire général par intérim.
Pas du tout, c’est vous qui me l’apprenez !
Certaines personnes, a-t-on appris, n’approuveraient pas votre arrivée brusque au Rdr.
Des gens au Rdr ?
Oui.
Cela peut se comprendre ! Je n’ai aucun souci avec le Secrétaire général du Rdr. Bien au contraire. Il m’a adopté comme son petit frère. Lui et son épouse d’ailleurs. Il m’invite même parfois à son domicile. Je dirai que tout baigne entre le Secrétaire général et moi. Il m’a pris en tournée avec lui à l’intérieur du pays, il m’a même rendu hommage publiquement. Je l’ai dit, j’ai été même mieux servi que je ne le pensais. Ce que je n’ai jamais vécu sous l’ancien régime même si je n’ai jamais été Fpi, je le précise. Mais le camp auquel j’appartenais et qui avait pour colonne vertébrale le Fpi, ne m’a jamais donné ce minimum de considération. Le Rdr m’en a donné un maximum. Il est évident que l’on ne peut pas faire l’unanimité partout où l’on se trouve. Je suis très convaincu qu’au Rdr, en tant qu’ancien partisan de Gbagbo, il y a forcément un groupuscule de personnes qui ne voit pas ma venue comme quelque chose de salutaire.
Quel est le rôle qu’on vous a attribué au Rdr ?
…Et il y a des gens de l’ancien régime qui, de connivence avec ces personnes, cherchent à
mettre des petits bâtons dans les roues. Je m’y attendais car le Rdr est comme tous partis politiques. Vous avez toutes sortes de personnes. On ne peut pas tout le temps être vu à la une des journaux ou de l’actualité. Je ne cherche pas réellement un rôle. Je ne suis demandeur de rien. Je le dis pour calmer les ardeurs des extrémistes du Rdr. Je ne suis pas demandeur d’un poste, ni dans le parti, ni hors du parti, ni une nomination quelconque.
Simplement, je suis un militant de base. Qu’on me respecte en tant que tel. C’est ce que les militants en très grande majorité font d’ailleurs. Puisqu’ils me rendent hommage à chaque fois. Quand je vais au siège qui est devenu quasiment ma maison, on me félicite d’être venu au Rdr. C’est ma famille naturelle, c’est mon parti naturel. Si quelques années après, eux-mêmes estiment que j’ai un petit rôle à jouer, je répondrai à l’appel. Dans ma déclaration d’adhésion au Rdr, j’ai simplement dit que je vais où on m’ouvre les bras et on m’accepte tel que je suis. C’est dire la diversité que j’incarne, l’ouverture, la tolérance que je véhicule, le modèle achevé d’intégration que je suis.
N’est-ce pas parce que vous avez des problèmes avec la justice que vous avez choisi de militer au Rdr ?
Non, pas du tout ! Parce que sur cette affaire, il faut savoir que sans prêcher pour ma paroisse, le fautif escroc, ce n’est pas moi. C’est monsieur Mahola Mohamed. Au moment où nous faisons l’interview, je peux vous montrer les preuves irréfragables. J’ai prêté de l’argent à un monsieur et pendant des années, chaque fois, il me faisait des reconnaissances de dette. Pour une traçabilité des fonds, à cette reconnaissance de dette, était rattaché un chèque du même montant, que je devais encaisser au moment opportun. Premièrement, c’est lui qui me doit. Deuxièmement, ce qu’il a fait est un acte grave, passible d’un délit pénal qui est de l’escroquerie. Puisqu’il m’a fait des chèques sur deux comptes. Des chèques sans provision sur un compte clôturé et des chèques sans provision sur un compte en interdiction. Donc, au-delà de l’escroquerie, il a fait du faux et usage de faux, puisqu’il a utilisé les moyens de paiement d’une banque. Donc il n’était plus inscrit dans les livres de cette banque. Il a fait également du faux en écriture de banque. C’est donc lui qui devrait aller en prison par rapport à tout ce que je viens de décrire. Je n’invente pas, c’est le code de procédure pénale en ses articles 402, 403 et 420.
Mais, pourquoi est-ce vous qui avez été mis en prison ?
Je vais vous le dire ! C’était vers la fin du mois de juillet. La justice a été tout simplement manipulée, nous étions dans une période de flottement à l’époque. Il y a encore 4 ou 5 mois, la justice était encore dans son état léthargique et corrompu jusqu’à la moelle épinière. Il n’y avait pas vraiment d’Etat de droit encore. Et on m’a mis sous mandat de dépôt tout simplement pour me fragiliser moralement et aussi m’extorquer un accord à l’amiable, ou restituer les chèques sans provision. Chose que je n’ai pas faite. C’était donc une machination arrosée financièrement bien sûr. Je précise que ma mise sous mandat de dépôt a pris une minute. Sans aucune preuve matérielle, assisté de mon avocat, on m’a dit qu’il y a des enregistrements téléphoniques, des Sms, des témoins qui m’incriminent. Et quand je suis sorti du camp de gendarmerie d’Agban et que mon avocat est allé consulter le dossier, il a vu qu’il n’y avait absolument aucune pièce qui pouvait confirmer ce que M. Mahola Mohamed disait, c’est-à-dire l’extorsion de fonds. Mon avocat a consulté un dossier sur la base de deux éléments principaux. Les témoignages des deux employés de M. Mahola. D’ailleurs, je vais porter plainte contre ces employés pour faux jugement.
Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui dans cette affaire qui vous a conduit en prison?
Nous en sommes au point où moi, j’ai activé ma plainte contre Mahola pour escroquerie, faux, usage de faux et fraude en écriture de banque. Je vais porter une deuxième plainte pour dénonciation calomnieuse, diffamation, où je vais demander des dommages et intérêts, et faux témoignage contre ses deux employés.
Interview réalisée par Paul Koffi
Quelques mois après avoir lâché vos anciens camarades de lutte, aujourd’hui êtes-vous fier d’avoir fait et bien fait ce que vous aviez fait ? Quel est votre état d’âme ?
Je le dis, en mon âme et conscience, sans fioriture, sans regret, sans amertume, je n’ai pas lâché mes anciens amis. J’ai tout simplement dit ce qui était en conformité avec mon âme et ma conscience. Et ce qui était en conformité avec le verdict des urnes. Donc, je me sens en paix avec moi-même, tranquille avec ma conscience. Quand je fais une introspection, je me rends compte que je n’ai trahi personne. Je n’ai fait que suivre la légalité, le droit, respecter la voix du peuple. Vox populi vox dei, donc je suis très à l’aise, tranquille, d’ailleurs personne ne me le reproche. Mes anciens amis sont toujours mes amis. Parce qu’au-delà de la politique, il y a des relations amicales et fraternelles.
Aujourd’hui, quelle est la nature des rapports que vous avez avec vos anciens camarades ?
Je le dis tout net, je n’ai pas de rapport avec eux depuis belle lurette. Bien avant les élections, je n’avais plus de rapports avec eux. Vous avez pu voir que je faisais campagne seul. Donc, je n’ai pas de nouvelles concernant leur localisation, ce qu’ils font. Maintenant, cela ne m’intéresse plus. J’espère qu’ils sont en bonne santé et en vie, car ce sont des Ivoiriens.
Maintenant, je suis concentré sur la reconstruction morale, physique, financière, la cohésion sociale, la dynamique de paix du pays et sur le président de la République, le Premier ministre, avec le président Bédié qui est notre sage. Si je savais que mon camp voulait faire un braquage électoral, je n’aurais pas battu campagne pour Laurent Gbagbo. Je ne l’aurais pas fait. Je me serais mis en retrait.
Récemment, vous avez demandé l’annulation pure et simple d’un meeting que la Jfpi projetait à Yopougon. Pourquoi avez-vous opté pour cette solution extrême ?
Je le dis sans esprit manichéen, sans dogmatisme encore une fois. Quand on a vu les deux précédents meetings du Fpi à Koumassi, vous avez vu que ça s’est terminé dans une bagarre généralisée.
Est-ce à dire que vous envisagiez que le meeting de Yopougon finirait ainsi ?
Oui, que ça finirait dans le sang. Quelques jours avant cette interpellation sur l’interdiction du meeting du Fpi, ce parti a été reçu par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. Et, on a vu le même samedi, l’arrestation de Séka Séka. Je sais de quoi je parle, je ne peux pas tout dire !
Je vous laisse imaginer la concordance des faits. Je l’ai fait aussi pour la protection des gens du Fpi. Au meeting du Fpi à Koumassi, des députés Fpi ont été lynchés, molestés, des véhicules saccagés. On a tenu à ce meeting des propos insurrectionnels, où par téléphone Koné Katina disait que le président de la République reste toujours Laurent Gbagbo. Donc ne reconnaissant pas la légitimé de M. Alassane Ouattara en tant que président de la République. Par conséquent, ne respectant pas l’ordre établi, leurs propos sont séditieux, subversifs. On aurait même dit que le président Ouattara est un Burkinabè, il est étranger.
On dit cela encore alors qu’il est le président de la République reconnu par la communauté internationale et il a eu la majorité des votes en Côte d’Ivoire. Au regard de tous ces faits, tant par les propos que les actes qui ont été posés, contre même les gens du Fpi, je me dis qu’il y avait péril en la demeure.
Le Fpi garde sa même dynamique. Jusqu’où, selon vous, ce parti peut-il aller ?
Nous sommes dans une démocratie naissante. Le Fpi a droit aux marches, aux meetings, et à tout ce qui implique la démocratie. Mais en même temps, la liberté, ce n’est pas l’anarchie. Il revient aux responsables du Fpi ou à la minorité présidentielle (Lmp), d’être très regardant sur leurs propos, faits et gestes qui doivent être en conformité avec la légalité républicaine. Si des propos qui vont à l’encontre du droit, de la légitimité institutionnelle, de l’ordre établi sont tenus, il reviendra aux autorités compétentes d’agir. On ne demande pas d’aimer le président Alassane Ouattara. C’est le message que je lance à mes frères patriotes qui sont en exil. Je ne comprends pas. Quel est ce genre de personnes qui se disent patriotes, donc qui prétendent aimer leur pays, et qui veulent que leur pays soit toujours en trouble ? Je leur demande de rentrer au pays s’ils n’ont rien à se reprocher. Qu’ils se mettent à la disposition des nouvelles autorités et exercent leurs activités économiques, politiques et financières dans le respect de la légalité. Beaucoup de gens n’avaient pas d’affection pour l’ancien président, mais respectaient son autorité.
Vous avez déposé vos bagages au Rdr, mais on ne vous sent pas dans les manifestations de votre parti. Y a-t-il un problème ?
Je le dis sans embage, il n’y a pas de soucis. Bien au contraire
Des langues soutiennent par contre que le torchon brûlerait entre vous et le Secrétaire général par intérim.
Pas du tout, c’est vous qui me l’apprenez !
Certaines personnes, a-t-on appris, n’approuveraient pas votre arrivée brusque au Rdr.
Des gens au Rdr ?
Oui.
Cela peut se comprendre ! Je n’ai aucun souci avec le Secrétaire général du Rdr. Bien au contraire. Il m’a adopté comme son petit frère. Lui et son épouse d’ailleurs. Il m’invite même parfois à son domicile. Je dirai que tout baigne entre le Secrétaire général et moi. Il m’a pris en tournée avec lui à l’intérieur du pays, il m’a même rendu hommage publiquement. Je l’ai dit, j’ai été même mieux servi que je ne le pensais. Ce que je n’ai jamais vécu sous l’ancien régime même si je n’ai jamais été Fpi, je le précise. Mais le camp auquel j’appartenais et qui avait pour colonne vertébrale le Fpi, ne m’a jamais donné ce minimum de considération. Le Rdr m’en a donné un maximum. Il est évident que l’on ne peut pas faire l’unanimité partout où l’on se trouve. Je suis très convaincu qu’au Rdr, en tant qu’ancien partisan de Gbagbo, il y a forcément un groupuscule de personnes qui ne voit pas ma venue comme quelque chose de salutaire.
Quel est le rôle qu’on vous a attribué au Rdr ?
…Et il y a des gens de l’ancien régime qui, de connivence avec ces personnes, cherchent à
mettre des petits bâtons dans les roues. Je m’y attendais car le Rdr est comme tous partis politiques. Vous avez toutes sortes de personnes. On ne peut pas tout le temps être vu à la une des journaux ou de l’actualité. Je ne cherche pas réellement un rôle. Je ne suis demandeur de rien. Je le dis pour calmer les ardeurs des extrémistes du Rdr. Je ne suis pas demandeur d’un poste, ni dans le parti, ni hors du parti, ni une nomination quelconque.
Simplement, je suis un militant de base. Qu’on me respecte en tant que tel. C’est ce que les militants en très grande majorité font d’ailleurs. Puisqu’ils me rendent hommage à chaque fois. Quand je vais au siège qui est devenu quasiment ma maison, on me félicite d’être venu au Rdr. C’est ma famille naturelle, c’est mon parti naturel. Si quelques années après, eux-mêmes estiment que j’ai un petit rôle à jouer, je répondrai à l’appel. Dans ma déclaration d’adhésion au Rdr, j’ai simplement dit que je vais où on m’ouvre les bras et on m’accepte tel que je suis. C’est dire la diversité que j’incarne, l’ouverture, la tolérance que je véhicule, le modèle achevé d’intégration que je suis.
N’est-ce pas parce que vous avez des problèmes avec la justice que vous avez choisi de militer au Rdr ?
Non, pas du tout ! Parce que sur cette affaire, il faut savoir que sans prêcher pour ma paroisse, le fautif escroc, ce n’est pas moi. C’est monsieur Mahola Mohamed. Au moment où nous faisons l’interview, je peux vous montrer les preuves irréfragables. J’ai prêté de l’argent à un monsieur et pendant des années, chaque fois, il me faisait des reconnaissances de dette. Pour une traçabilité des fonds, à cette reconnaissance de dette, était rattaché un chèque du même montant, que je devais encaisser au moment opportun. Premièrement, c’est lui qui me doit. Deuxièmement, ce qu’il a fait est un acte grave, passible d’un délit pénal qui est de l’escroquerie. Puisqu’il m’a fait des chèques sur deux comptes. Des chèques sans provision sur un compte clôturé et des chèques sans provision sur un compte en interdiction. Donc, au-delà de l’escroquerie, il a fait du faux et usage de faux, puisqu’il a utilisé les moyens de paiement d’une banque. Donc il n’était plus inscrit dans les livres de cette banque. Il a fait également du faux en écriture de banque. C’est donc lui qui devrait aller en prison par rapport à tout ce que je viens de décrire. Je n’invente pas, c’est le code de procédure pénale en ses articles 402, 403 et 420.
Mais, pourquoi est-ce vous qui avez été mis en prison ?
Je vais vous le dire ! C’était vers la fin du mois de juillet. La justice a été tout simplement manipulée, nous étions dans une période de flottement à l’époque. Il y a encore 4 ou 5 mois, la justice était encore dans son état léthargique et corrompu jusqu’à la moelle épinière. Il n’y avait pas vraiment d’Etat de droit encore. Et on m’a mis sous mandat de dépôt tout simplement pour me fragiliser moralement et aussi m’extorquer un accord à l’amiable, ou restituer les chèques sans provision. Chose que je n’ai pas faite. C’était donc une machination arrosée financièrement bien sûr. Je précise que ma mise sous mandat de dépôt a pris une minute. Sans aucune preuve matérielle, assisté de mon avocat, on m’a dit qu’il y a des enregistrements téléphoniques, des Sms, des témoins qui m’incriminent. Et quand je suis sorti du camp de gendarmerie d’Agban et que mon avocat est allé consulter le dossier, il a vu qu’il n’y avait absolument aucune pièce qui pouvait confirmer ce que M. Mahola Mohamed disait, c’est-à-dire l’extorsion de fonds. Mon avocat a consulté un dossier sur la base de deux éléments principaux. Les témoignages des deux employés de M. Mahola. D’ailleurs, je vais porter plainte contre ces employés pour faux jugement.
Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui dans cette affaire qui vous a conduit en prison?
Nous en sommes au point où moi, j’ai activé ma plainte contre Mahola pour escroquerie, faux, usage de faux et fraude en écriture de banque. Je vais porter une deuxième plainte pour dénonciation calomnieuse, diffamation, où je vais demander des dommages et intérêts, et faux témoignage contre ses deux employés.
Interview réalisée par Paul Koffi