Les producteurs de café-cacao attendent beaucoup de la réforme engagée par l’Etat, ils appellent à l’application effective de son contenu.
La nouvelle réforme de la filière café-cacao, intervenue le mercredi, 2 novembre, sonne pour les paysans et tous les acteurs de la filière café-cacao comme un nouveau départ vers une meilleure redistribution des mannes de la filière. D’autant qu’elle vise, selon les nouvelles autorités, à l’instauration d’une transparence dans la gestion des ressources, une sécurisation du revenu des producteurs en leur garantissant un prix minimum garanti à la commercialisation. Par ses bonnes intentions affichées, il ressort que l’époque où les clubs d’amis géraient la filière, où l’argent se volatilisait des caisses sans laisser de traces est révolue. Mais voilà que l’enthousiasme des premiers jours fait déjà place à l’angoisse dans les zones de production. Des paysans se plaignent que le prix proposé par les acheteurs ne dépasse pas les 30% du prix à l’international. Pourtant, le ministre Mamadou Sangafowa en a fait son cheval de batail, estimant que le paysan doit toucher 50% du prix Cfa (Coût, assurance, fret). Pour les producteurs que nous avons rencontrés, la réforme en elle-même est déjà un pas en avant. Reste, selon eux, à la traduire dans les actes. « La filière café-cacao est une filière imprévisible, même avec de bonnes intensions, on devient corrompu dans ce secteur », faisait remarquer K.B, un producteur de Soko, ville de l’Est située à quelques kilomètres de Bondoukou. Pour l’Amicale des Burkinabè de l’extérieur pour le développement (Abed), une structure qui encadre des producteurs dans six villes de l’Ouest (Blolekin, Biankouma, Danané, Fakobli et Duékoué etc.), le Comité de gestion de la filière café-cacao (Cgfcc) doit penser à installer des magasins dépôt, vente. « Avec ces magasins, les paysans viendront déposer leurs productions et les exportateurs viendront directement les acheter. Cela favorisera un prix d’achat plus attractif contrairement aux pisteurs qui vont à la rencontre des paysans et proposent des prix d’achat dérisoires», souligne Zongo Salifou président- de l’Abed section Ouest.
Les attentes sont grandes
Autre attente des producteurs soulignée par Zongo Salifou, c’est le retour des sacheteries dissoutes. Car faute de sachets, les producteurs ont recours, dit-il, à des sachets en nylon pour la conservation du produit. Ce qui a des conséquences sur la qualité du produit. A l’en croire, ce sont environ 3.000 paysans que revendique la structure. Et tous ont des préoccupations. Sans rejeter les propositions de l’Abed, la Fédération ivoirienne des producteurs de café-cacao (Fipcc) pense qu’il faut éviter que le producteur soit obligé de transporter sa production de sa zone jusqu’à Abidjan. Il faut instaurer, selon lui, des magasins généraux de proximité. « Avec le président Houphouët-Boigny, nous avons connu les magasins de proximité qui étaient beaucoup profitables aux planteurs de café-cacao. C’est à ces méthodes qui ont fait leurs preuves qu’il faut revenir », a souligné un des responsables du Fipcc. Mais plus que cela, c’est le racket qu’il dénonce. Soulignant que cela impacte considérablement les recettes des paysans quand ils doivent convoyer la production. Quant au président de la Coordination pour la relance des activités des producteurs de café-cacao (Crapcc), Bilé Bilé, il ne décolère pas face aux dérives connues dans la filière dans la dernière décennie. « La libéralisation a été un échec. Elle a rendu riche des personnes qui n’ont rien à voir avec la filière. Aujourd’hui, l’attente des paysans est d’aller vite dans l’application de la réforme. Notamment le Programme de vente anticipée à la moyenne (Pvam) qui permettra de minimiser les fluctuations des cours internationaux sur les prix servis aux producteurs », préconise-t-il. Ce dernier qui avait dénoncé la politique agricole de l’ancien président, Laurent Gbagbo, est resté fidèle à ses principes. Fils d’Abengourou, une région de production, il veut que tous les efforts convergent vers le pays. Face à toutes ces doléances soulevées, il est clair que les producteurs attendent beaucoup des nouveaux dirigeants de la filière. L’Autorité unique de régulation, le Cgfcc, devrait faire en sorte que les indélicatesses du passé ne se reproduisent plus. Mais plus que cela, le Cgfcc, dirigé par Massandjé Touré Litsé, a un objectif à atteindre. Il devra à terme permettre à la Côte d’Ivoire de réaliser 50 % de l’offre mondiale qui se situe actuellement à 40 %, et partant renforcer la place de la Côte d’Ivoire sur le marché international.
Kuyo Anderson
La nouvelle réforme de la filière café-cacao, intervenue le mercredi, 2 novembre, sonne pour les paysans et tous les acteurs de la filière café-cacao comme un nouveau départ vers une meilleure redistribution des mannes de la filière. D’autant qu’elle vise, selon les nouvelles autorités, à l’instauration d’une transparence dans la gestion des ressources, une sécurisation du revenu des producteurs en leur garantissant un prix minimum garanti à la commercialisation. Par ses bonnes intentions affichées, il ressort que l’époque où les clubs d’amis géraient la filière, où l’argent se volatilisait des caisses sans laisser de traces est révolue. Mais voilà que l’enthousiasme des premiers jours fait déjà place à l’angoisse dans les zones de production. Des paysans se plaignent que le prix proposé par les acheteurs ne dépasse pas les 30% du prix à l’international. Pourtant, le ministre Mamadou Sangafowa en a fait son cheval de batail, estimant que le paysan doit toucher 50% du prix Cfa (Coût, assurance, fret). Pour les producteurs que nous avons rencontrés, la réforme en elle-même est déjà un pas en avant. Reste, selon eux, à la traduire dans les actes. « La filière café-cacao est une filière imprévisible, même avec de bonnes intensions, on devient corrompu dans ce secteur », faisait remarquer K.B, un producteur de Soko, ville de l’Est située à quelques kilomètres de Bondoukou. Pour l’Amicale des Burkinabè de l’extérieur pour le développement (Abed), une structure qui encadre des producteurs dans six villes de l’Ouest (Blolekin, Biankouma, Danané, Fakobli et Duékoué etc.), le Comité de gestion de la filière café-cacao (Cgfcc) doit penser à installer des magasins dépôt, vente. « Avec ces magasins, les paysans viendront déposer leurs productions et les exportateurs viendront directement les acheter. Cela favorisera un prix d’achat plus attractif contrairement aux pisteurs qui vont à la rencontre des paysans et proposent des prix d’achat dérisoires», souligne Zongo Salifou président- de l’Abed section Ouest.
Les attentes sont grandes
Autre attente des producteurs soulignée par Zongo Salifou, c’est le retour des sacheteries dissoutes. Car faute de sachets, les producteurs ont recours, dit-il, à des sachets en nylon pour la conservation du produit. Ce qui a des conséquences sur la qualité du produit. A l’en croire, ce sont environ 3.000 paysans que revendique la structure. Et tous ont des préoccupations. Sans rejeter les propositions de l’Abed, la Fédération ivoirienne des producteurs de café-cacao (Fipcc) pense qu’il faut éviter que le producteur soit obligé de transporter sa production de sa zone jusqu’à Abidjan. Il faut instaurer, selon lui, des magasins généraux de proximité. « Avec le président Houphouët-Boigny, nous avons connu les magasins de proximité qui étaient beaucoup profitables aux planteurs de café-cacao. C’est à ces méthodes qui ont fait leurs preuves qu’il faut revenir », a souligné un des responsables du Fipcc. Mais plus que cela, c’est le racket qu’il dénonce. Soulignant que cela impacte considérablement les recettes des paysans quand ils doivent convoyer la production. Quant au président de la Coordination pour la relance des activités des producteurs de café-cacao (Crapcc), Bilé Bilé, il ne décolère pas face aux dérives connues dans la filière dans la dernière décennie. « La libéralisation a été un échec. Elle a rendu riche des personnes qui n’ont rien à voir avec la filière. Aujourd’hui, l’attente des paysans est d’aller vite dans l’application de la réforme. Notamment le Programme de vente anticipée à la moyenne (Pvam) qui permettra de minimiser les fluctuations des cours internationaux sur les prix servis aux producteurs », préconise-t-il. Ce dernier qui avait dénoncé la politique agricole de l’ancien président, Laurent Gbagbo, est resté fidèle à ses principes. Fils d’Abengourou, une région de production, il veut que tous les efforts convergent vers le pays. Face à toutes ces doléances soulevées, il est clair que les producteurs attendent beaucoup des nouveaux dirigeants de la filière. L’Autorité unique de régulation, le Cgfcc, devrait faire en sorte que les indélicatesses du passé ne se reproduisent plus. Mais plus que cela, le Cgfcc, dirigé par Massandjé Touré Litsé, a un objectif à atteindre. Il devra à terme permettre à la Côte d’Ivoire de réaliser 50 % de l’offre mondiale qui se situe actuellement à 40 %, et partant renforcer la place de la Côte d’Ivoire sur le marché international.
Kuyo Anderson