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Politique Publié le mercredi 30 novembre 2011 | AFP

L`ancien président ivoirien Laurent Gbabgo remis à la CPI

© AFP
CPI : Transfère de l`ex-président Laurent Gbagbo à la Haye (Pays-Bas)
Mardi 29 novembre 2011
LA HAYE, L`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, 66 ans, sous le coup d`un mandat d`arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été incarcéré aux Pays-Bas où il est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi.

"Il est là", a annoncé à l`AFP une source proche du dossier, sous couvert de l`anonymat, alors que la CPI se refusait à tout commentaire depuis l`annonce du transfert de M. Gbagbo par l`un de ses avocats mardi après-midi.

Il a été incarcéré au centre de détention de la CPI à La Haye.

L`avion transportant M. Gbagbo, affrété par les autorités ivoiriennes, a atterri à l`aéroport de Rotterdam (ouest des Pays-Bas) peu avant 04H00 (03H00 GMT). M. Gbagbo a ensuite été conduit en minubus à la prison de la CPI à La Haye, selon l`agence de presse néerlandaise ANP.

Laurent Gbagbo, dont le refus de céder le pouvoir après la présidentielle de novembre 2010 avait plongé le pays dans une crise meurtrière, est le premier ex-chef d`Etat à être remis à la Cour, premier tribunal pénal international permanent chargé de poursuivre les auteurs de génocide, crimes contre l`humanité et crimes de guerre, entré en fonction en 2002 La remise de M. Gbagbo à la CPI intervient une dizaine de jours avant les élections législatives du 11 décembre, alors que la réconciliation entre le camp Gbagbo et celui du nouveau président Alassane Ouattara patine, après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3.000 morts.

Selon un communiqué du parquet ivoirien lu mardi soir sur la télévision publique, le procureur d`Abidjan Simplice Kouadio Koffi s`était rendu mardi à Korhogo (nord), où M. Gbagbo était détenu dans une résidence depuis avril, pour lui notifier, "en présence de ses avocats", le mandat d`arrêt émis par les juges de la CPI le 23 novembre.

Un cortège de plusieurs véhicules, notamment des Forces républicaines (FRCI, nouvelle armée ivoirienne) et de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci), avait conduit mardi soir M. Gbagbo du palais de justice de Korhogo jusqu`à l`aéroport où l`attendait, à la nuit tombée, un avion affrété par les autorités ivoiriennes, avait constaté l`AFP.

A la demande d`Alassane Ouattara, la CPI conduit depuis octobre sa propre enquête sur des crimes contre l`humanité et crimes de guerre commis pendant la crise née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale, et qui s`est conclue par deux semaines de guerre.

Les forces pro-Gbagbo comme les ex-rebelles pro-Ouattara et leurs alliés sont pointés du doigt.

Avant même le transfert, les Etats-Unis ont jugé que M. Gbagbo "doit rendre des comptes pour les atteintes aux droits de l`homme qu`il a pu commettre", estimant que "tout procès crédible et transparent" est "certainement constructif dans l`optique de la réconciliation".

Human Rights Watch (HRW) a salué "un pas important sur la voie de la justice" mais a appelé à mener "sans tarder" des enquêtes sur les "crimes graves" des forces pro-Ouattara.

Me Lucie Bourthoumieux, l`une des avocates de M. Gbagbo, a affirmé que le mandat d`arrêt de la CPI était "illégal" et qu`il allait "exacerber les antagonismes entre toutes les parties".

Arrêté le 11 avril à Abidjan et détenu ensuite à Korhogo, fief de son rival, Laurent Gbagbo, de même que son épouse Simone qui est en détention à Odienné (nord-ouest), a été inculpé en août par la justice ivoirienne pour "crimes économiques" commis durant la crise.

Dans le cadre des mêmes enquêtes nationales, plusieurs dizaines de personnalités du régime déchu, des civils et des militaires, sont détenues pour crimes de sang, "atteinte à l`autorité de l`Etat" ou "crimes économiques".

Lors d`une visite à Abidjan le 15 octobre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait promis une enquête "impartiale" et indiqué qu`il ciblerait "trois à six" personnes ayant les plus lourdes responsabilités dans les crimes.

Du côté des nouvelles autorités, on ne cachait pas depuis plusieurs semaines son impatience de voir Laurent Gbagbo transféré à La Haye, présentant parfois cet éloignement comme une condition de la réconciliation.

Mais le camp Gbagbo a toujours fait de la libération de son champion une exigence pour un apaisement. Il a invoqué notamment la détention de nombre de ses caciques pour choisir de boycotter les législatives.

De petits partis pro-Gbagbo qui s`étaient malgré tout résolus à présenter une vingtaine de candidatures ont dès mardi soir annoncé leur retrait du scrutin, jugeant le transfert de M. Gbagbo contraire à la "réconciliation".
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