D'origine gambienne, Fatou Bensouda est procureur général adjoint du Tribunal pénal international (Tpi) depuis le 8 septembre 2004. Elle y a notamment dirigé la division des poursuites du Bureau du procureur. Selon les notes bibliographiques dont nous disposons d’elle, Fatou Bensouda a été directrice générale d’une importante banque commerciale en Gambie. De 1987 à 2000, toujours en Gambie, elle a occupé successivement les postes suivants : avocate générale, principale avocate générale, directrice adjointe des poursuites publiques, procureure générale adjointe et secrétaire juridique de la République, puis enfin procureure générale et ministre de la Justice dont les fonctions englobaient celles de conseillère juridique principale auprès du président et du cabinet de la République de Gambie. Mme Bensouda a participé aux négociations du traité prévoyant la création de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), du parlement des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de la Cour de justice de la Cedeao. Elle s’est distinguée en tant que déléguée aux conférences des Nations Unies sur la prévention du crime et aux réunions ministérielles de l’Organisation de l’unité africaine sur les droits de l’Homme en Afrique et, a représenté la Gambie lors des réunions de la Commission préparatoire de la Cour pénale internationale. C’est après avoir fait valoir ses compétences dans son pays qu’elle décide d’embrasser une carrière outre mer en intégrant la justice internationale. Avant son élection, l’ancienne ministre gambienne, titulaire d’une maîtrise en droit maritime international et en droit de la mer, a été conseillère juridique et substitut du procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir) à Arusha, en Tanzanie. Elle y a grimpé les échelons pour devenir conseillère juridique principale et chef de la Section des avis juridiques du Tpir. Sa désignation, le 12 décembre prochain, marquera, à coup sûr, la consécration de sa carrière internationale puisqu’elle restera dans les annales comme la première femme à occuper ce poste. Et, sans doute également dans les livres d’histoire d’écoliers ivoiriens, on pourra retenir que c’est sous son mandat que le (ou les) premiers Ivoiriens ont été jugés par la justice internationale.
Marc Dossa
Marc Dossa