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Art et Culture Publié le jeudi 8 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Séa André, artiste-comédien : ‘’Les artistes interprètes-comédiens n’ont jamais perçu des droits du Burida’’

Séa André est un artiste talentueux. Aujourd’hui, il fait les beaux jours de l’émission ‘’ satirique ‘’ ‘’Faut pas fâcher’’ de la télévision ivoirienne en faisant rire les principaux acteurs de la prestigieuse cinémathèque nigériane. Séa André a parlé avec nous… sans nous faire rire. Il était au sérieux.

Qui est André Séa ?

Je suis Wê, de Kouibly de la région Ouest de la Côte d’Ivoire. Je suis né le 30 novembre 1963 à Korhogo. J’ai fait les études primaires à Man, Dimbokro. A Daloa, j’ai fait le cycle secondaire, au Lycée III. Pour le moment, je suis célibataire… et peut-être que je quitterai ce «statut» dans quelques mois. Si vous voulez savoir ma religion, tenez-vous bien : je suis d’obédience catholique et j’ai été baptisé chez les évangéliques. Mais j’ai toujours gardé les traces de l’église catholique dans mon comportement moral.

Vous êtes comédien à « Faut pas fâcher ». Quelle est votre appréciation sur votre travail ?

Il n’y a pas de raisons fondamentales. Ni mon père, ni ma mère n’étaient comédiens. J’avais 14 ans. Et à cet âge, il est difficile de faire un choix pour sa vie. Mais ma mère avait une vie associative très poussée. C’est dans son «sillage» que très tôt, j’ai appris l’amour pour les autres. Rendre les autres heureux. Je suis donc parti du simple plaisir à la profession pour transformer mon idéal, en comédie. Et c’est ainsi que j’ai interprété « le loup et l’agneau » de la récitation, en théâtre. Je suis fier de mon métier.
C’est difficile de s’apprécier. Je ne sais pas exactement à quel niveau de la perfection je suis actuellement. Néanmoins, j’ai reçu les félicitations de l’ancien président du conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo et de l’ancien président de la République, Laurent Koudou Gbagbo. Mon métier, c’est de faire rire les autres. Mais, on ne peut pas forcer une personne à rire. C’est pourquoi j’ai opté pour le naturel dans mes gestes et paroles.

Que pensez-vous de « Comment ça va » et de Léonard Groguhet ?

«Comment ça va», est une pure émission de la télévision ivoirienne. A l’époque, « Comment ça va » avait une forte audience. Et les samedis, personne ne voulait rater cette émission qui faisait sans doute rire… avec une sensibilité très critique de la société ivoirienne. En ce qui concerne Léonard Groguhet, j’étais très jeune. Je n’ai donc pas de critiques ou d’observation sur son métier.

Vous êtes comédien, avez-vous l’impression que le théâtre n’existe plus ?

Le théâtre ivoirien existe bel et bien, avec des acteurs professionnels. Seulement, sa « petite mort » se trouve dans la gestion des ministères chargés de la culture. Où sont passés vacances-cultures, le festival des théâtres scolaires ? Nous sommes tous responsables de la « petite mort » du théâtre en Côte d’Ivoire : la télévision a influencé les acteurs… Et personne ne veut se produire sur les planches. Moi, personnellement, je préfère le théâtre sur les planches. Et, je félicite l’ancien réalisateur Abdoul Karim qui avait donné une place de choix au théâtre, dans son émission « Théâtre chez nous ». C’était à la télévision...

Passons au bilan. Vous faites du cinéma. Avez-vous réussi à convaincre dans ce domaine ?

«Ma famille», « L’amour en crise », « Un homme pour deux sœurs », « Fruit non mûr », « Hier, aujourd’hui et à jamais ». Des films où j’ai fait mes preuves d’acteur de cinéma. Le nigérian Christian Orji de la prestigieuse cinémathèque du Nigéria est un partenaire et un ami. Aussi, j’ai été meilleur acteur de cinéma, avec le prix « Ivoir prod » en 2009. Je suis aussi scénariste et je prépare actuellement un film intitulé : « Pacte ». L’histoire de la vie du chantre chrétien Nestor David. Son parcours et son attachement à Jésus Christ.

Que comptez-vous faire, si vous prenez votre retraite?

Je ne connais pas de retraite. J’ai vu Douta Seck à plus de 60 ans faire de la comédie et du cinéma. Je vais créer ma propre structure de production pour aider ceux qui voudront bien embrasser la carrière d’acteur de cinéma. De ma structure de production, sortiront de véritables films institutionnalisés, dans le traitement des sujets comme la pauvreté, comment gérer son argent, sans oublier les sociétés secrètes en Afrique.

Parlez-vous correctement le wê ?

Je le parle couramment. Mais pas avec toutes les intonations linguistiques.

Pourriez-vous citer un personnage politique ivoirien, que vous admirez particulièrement ?
« Laurent Dona-Fologo. Il aime bien son pays, il respecte les institutions, les lois de la Côte d’Ivoire. Aussi, c’est un grand homme d’Etat. Laurent Dona-Fologo, est le seul homme politique ivoirien, qui a beaucoup appris auprès de Félix Houphouët-Boigny. Personnellement, je ne veux pas qu’on fasse de l’injustice à Laurent Dona-Fologo qui aime cette célèbre phrase : «Je sèche mes habits où le soleil brille». Une vérité saine… parce que personne ne sèche ses habits quand il pleut. Une réalité-vérité que certains Ivoiriens refusent de comprendre.

A-t-on oublié quelque chose M. Séa André ?

Les artistes comédiens ivoiriens sont très talentueux. Nous manquons simplement de mécènes pour nous aider. Et ce qui fait fâcher c’est que les artistes comédiens interprètes n’ont jamais perçu de droits d’auteur depuis la création du Burida par Amédée Pierre, que son âme repose en paix. Je vais vous dire une chose : tant que les textes qui régissent le Burida ne sont pas appliqués et respectés…palabre ne finira jamais.
Ben Ismaël
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