Lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur la cité du Fromager, l’on a encore en mémoire ses rues dégradées. Où les nids de poule rivalisaient en profondeur et en largeur. Sur certains tronçons, les chauffeurs faisaient de grands détours pour éviter les obstacles. «Quand j’ai été affecté à Gagnoa, j’ai remarqué qu’il n’y a avait pas de route. Chaque semaine, je me présentais chez le mécanicien. J’ai fini par vendre ma voiture à cause de l’état défectueux de la route», témoigne Yao T., un cadre dans le secteur formation et éducation.
Durant cette période-là, les chauffeurs et autres usagers de la route mettaient plus de temps à parcourir la moindre distance. Aujourd’hui, même si toutes les routes de la ville ne sont pas encore réhabilitées, force est de reconnaître qu’un gros effort est en train d’être fait pour amenuiser les difficultés des usagers de la route.
Des changements importants
En effet, par la volonté du président de la République, Alassane Ouattara, des travaux d’envergure sont en cours de réalisation dans la ville natale de l’ancien président Laurent Gbagbo afin de lui donner une fière allure. Depuis quelques semaines déjà, de lourds engins appartenant aux entreprises Mondial logistic et Thinet ont pris possession des artères principales de la cité. L’ancien bitume qui n’existait que de façon parcellaire est rasé.
Des tas de sable, du gravier et des paquets de ciment sont mélangés puis utilisés sous forme de remblai pour mettre la surface au même niveau que les caniveaux se trouvant de part et d’autre de la voie. Après quoi, on déverse sur la chaussée un liquide noirâtre avant de poser la couche d’enrobé bitumineux. L’intensité des travaux est telle que les ouvriers continuent de travailler même la nuit. «Nous sommes tenus par le temps», a expliqué l’un d’entre eux, le visage ruisselant de sueur. Il n’a pas le temps de nous en dire davantage sur le délai d’exécution des travaux. Notre curiosité sera satisfaite sur le tableau faisant office de fiche technique.
La pancarte fixe le délai d’exécution à 6 mois et annonce un financement sur le budget du Trésor public. Le chantier, quant à, lui grouillait de monde. Chacun ayant une tâche bien spécifique. Le tout coordonné par un chef de chantier qui joue le rôle de maître d’orchestre. Autour des ouvriers, des badauds assistent au déroulement des travaux. Ils ne se gênent pas à opérer une comparaison entre l’état de la ville sous l’ère Gbagbo et ce qui se réalise en ce moment sous leurs yeux. Parmi eux, chacun y allait de ses commentaires qui, dans l’ensemble, étaient favorables au régime actuel. D’autres, par contre, étaient là pour décrocher un contrat journalier.
Le temps de se faire un peu d’argent de poche. Surtout que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Une petite économie qui, à la fin, leur permettra de passer Noël et la St-Sylvestre dans de très bonnes conditions. « Peu importe ce qu’on va me proposer comme travail. Au-delà de l’argent, ce sera pour moi un plaisir de participer au développement de ma ville. Mais en même temps, cela nous permettra de faire des économies et passer de bonnes fêtes de fin d’année», confie Christian Zagol, un jeune déscolarisé.
Grâce à ces travaux de réhabilitation, certains quartiers sont en passe d’être désenclavés. Dar-es-Salam et Sokoura, par exemple, deviennent facilement accessibles. Les habitants de ces quartiers n’ont plus d’inquiétude à se faire quand ils voudront regagner leurs domiciles après une journée de travail. «Nous attendions ces travaux depuis bien longtemps car on a beaucoup souffert de l’inaccessibilité de notre quartier. En cas d’urgence, il faut se plier en quatre pour avoir un taxi.
C’est vraiment la fin d’un calvaire pour nous. Nous voulons saluer à sa juste valeur cet effort inestimable du gouvernement», se réjouit Mesmin Taki, un habitant de Dar-es-Salam. Il ajoute que, parfois, les usagers sont obligés de prendre le taxi en course parce que des chauffeurs refusaient de s’aventurer sur une route qui allait endommager leurs véhicules.
Des quartiers désenclavés
En ce moment, il se dit satisfait des travaux en cours de réalisation. Avec lui, les chauffeurs de taxi. Ils sont unanimes à reconnaître que, désormais, leur clientèle va s’accroître parce qu’ils pourront joindre presque tous les quartiers une fois les travaux achevés. Autre impact positif de la réhabilitation de la voirie à Gagnoa, ce sont les recettes qui connaissent un bond.
Comme le souligne Zoumana Coulibaly, chauffeur de taxi. «En tant que transporteur, nous sommes très heureux de constater ces travaux de nivellement. Aujourd’hui, j’arrive facilement à réaliser ma recette journalière beaucoup plus tôt que d’habitude. Cela suppose qu’on peut faire des gains supplémentaires en une journée de travail», soutient-il. Surtout qu’à ses yeux, les destinations sont maintenant diversifiées. Pour l’heure, les quartiers tels que Zapata, Cimetière, Château et Commerce comptent parmi les gros bénéficiaires du projet de bitumage. En plus de la voirie, les caniveaux sont débarrassés des tas d’ordures et de sables qui empêchent le ruissellement des eaux, premier ennemi de la route.
Si on ajoute à cela l’opération de déguerpissement, on dira que le Fromager est en train de fleurir à nouveau en se transformant en une ville attirante, où il fait bon vivre. Parce que les baraques et constructions anarchiques encombrantes ont disparu. En lieu et place, des magasins construits en dur et respectant toutes les normes de sécurité. Les vendeuses ont été sensibilisées aux notions d’hygiène. Tous les mets qu’elles proposent aux clients doivent être couverts pour les préserver des vecteurs de maladies tels les mouches, les poussières et autres microbes ambiants. Un tour à la rue sénégalaise dans le commerce permet d’apprécier la beauté du cadre.
L’homogénéité des magasins combinée au bitumage en rajoute à l’esthétique de la rue. Les habitants se réjouissent de voir leur environnement immédiat sortir de l’ornière. Ils se demandent s’ils ne sont pas en train de rêver parce que c’est un vœu longtemps caressé. Ce rêve se concrétise parce que la ville de Gagnoa est incontestablement lancée sur la voie du développement.
Alain Kpapo à Gagnoa
Plus de 26 kilomètres à bitumer
Les travaux de réhabilitation de la voirie dans la commune de Gagnoa sont de deux types. Il y a les voies à bitumer et les voies à renforcer parce que le bitume a été fortement dégradé. Concernant les voies qui doivent recevoir un total enrobé bitumineux, ce sont 20,930 km de bitume qui seront nécessaires pour revêtir la chaussée et les trottoirs sur les itinéraires menant à différents quartiers.
Selon Kouadio Kouadio de la direction régionale de l’Agence de gestion des routes (Ageroute, maître d’ouvrage délégué), ce projet d’envergure va toucher les quartiers tels que Garahio, Dioulabougou et Commerce. A Garahio, par exemple, depuis la pharmacie dudit quartier jusqu’au district de police, en passant par le quartier Zapata, la voie a été totalement rénovée. A Dioulabougou, c’est pareil.
L’itinéraire mosquée en bois, clôture Bazar, cimetière est entièrement reconstruit. Quant aux voies à renforcer, il a été prévu 6,970 km de bitume pour ces travaux. Mais certains axes en ont déjà bénéficié. C’est par exemple le tronçon qui part du rond-point du Centre hospitalier régional, en passant par le lycée Entente pour arriver à la compagnie d’assurance Colina. Au sujet du coût global du projet, M. Kouadio n’a pas voulu en dire plus.
A.K.
Durant cette période-là, les chauffeurs et autres usagers de la route mettaient plus de temps à parcourir la moindre distance. Aujourd’hui, même si toutes les routes de la ville ne sont pas encore réhabilitées, force est de reconnaître qu’un gros effort est en train d’être fait pour amenuiser les difficultés des usagers de la route.
Des changements importants
En effet, par la volonté du président de la République, Alassane Ouattara, des travaux d’envergure sont en cours de réalisation dans la ville natale de l’ancien président Laurent Gbagbo afin de lui donner une fière allure. Depuis quelques semaines déjà, de lourds engins appartenant aux entreprises Mondial logistic et Thinet ont pris possession des artères principales de la cité. L’ancien bitume qui n’existait que de façon parcellaire est rasé.
Des tas de sable, du gravier et des paquets de ciment sont mélangés puis utilisés sous forme de remblai pour mettre la surface au même niveau que les caniveaux se trouvant de part et d’autre de la voie. Après quoi, on déverse sur la chaussée un liquide noirâtre avant de poser la couche d’enrobé bitumineux. L’intensité des travaux est telle que les ouvriers continuent de travailler même la nuit. «Nous sommes tenus par le temps», a expliqué l’un d’entre eux, le visage ruisselant de sueur. Il n’a pas le temps de nous en dire davantage sur le délai d’exécution des travaux. Notre curiosité sera satisfaite sur le tableau faisant office de fiche technique.
La pancarte fixe le délai d’exécution à 6 mois et annonce un financement sur le budget du Trésor public. Le chantier, quant à, lui grouillait de monde. Chacun ayant une tâche bien spécifique. Le tout coordonné par un chef de chantier qui joue le rôle de maître d’orchestre. Autour des ouvriers, des badauds assistent au déroulement des travaux. Ils ne se gênent pas à opérer une comparaison entre l’état de la ville sous l’ère Gbagbo et ce qui se réalise en ce moment sous leurs yeux. Parmi eux, chacun y allait de ses commentaires qui, dans l’ensemble, étaient favorables au régime actuel. D’autres, par contre, étaient là pour décrocher un contrat journalier.
Le temps de se faire un peu d’argent de poche. Surtout que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Une petite économie qui, à la fin, leur permettra de passer Noël et la St-Sylvestre dans de très bonnes conditions. « Peu importe ce qu’on va me proposer comme travail. Au-delà de l’argent, ce sera pour moi un plaisir de participer au développement de ma ville. Mais en même temps, cela nous permettra de faire des économies et passer de bonnes fêtes de fin d’année», confie Christian Zagol, un jeune déscolarisé.
Grâce à ces travaux de réhabilitation, certains quartiers sont en passe d’être désenclavés. Dar-es-Salam et Sokoura, par exemple, deviennent facilement accessibles. Les habitants de ces quartiers n’ont plus d’inquiétude à se faire quand ils voudront regagner leurs domiciles après une journée de travail. «Nous attendions ces travaux depuis bien longtemps car on a beaucoup souffert de l’inaccessibilité de notre quartier. En cas d’urgence, il faut se plier en quatre pour avoir un taxi.
C’est vraiment la fin d’un calvaire pour nous. Nous voulons saluer à sa juste valeur cet effort inestimable du gouvernement», se réjouit Mesmin Taki, un habitant de Dar-es-Salam. Il ajoute que, parfois, les usagers sont obligés de prendre le taxi en course parce que des chauffeurs refusaient de s’aventurer sur une route qui allait endommager leurs véhicules.
Des quartiers désenclavés
En ce moment, il se dit satisfait des travaux en cours de réalisation. Avec lui, les chauffeurs de taxi. Ils sont unanimes à reconnaître que, désormais, leur clientèle va s’accroître parce qu’ils pourront joindre presque tous les quartiers une fois les travaux achevés. Autre impact positif de la réhabilitation de la voirie à Gagnoa, ce sont les recettes qui connaissent un bond.
Comme le souligne Zoumana Coulibaly, chauffeur de taxi. «En tant que transporteur, nous sommes très heureux de constater ces travaux de nivellement. Aujourd’hui, j’arrive facilement à réaliser ma recette journalière beaucoup plus tôt que d’habitude. Cela suppose qu’on peut faire des gains supplémentaires en une journée de travail», soutient-il. Surtout qu’à ses yeux, les destinations sont maintenant diversifiées. Pour l’heure, les quartiers tels que Zapata, Cimetière, Château et Commerce comptent parmi les gros bénéficiaires du projet de bitumage. En plus de la voirie, les caniveaux sont débarrassés des tas d’ordures et de sables qui empêchent le ruissellement des eaux, premier ennemi de la route.
Si on ajoute à cela l’opération de déguerpissement, on dira que le Fromager est en train de fleurir à nouveau en se transformant en une ville attirante, où il fait bon vivre. Parce que les baraques et constructions anarchiques encombrantes ont disparu. En lieu et place, des magasins construits en dur et respectant toutes les normes de sécurité. Les vendeuses ont été sensibilisées aux notions d’hygiène. Tous les mets qu’elles proposent aux clients doivent être couverts pour les préserver des vecteurs de maladies tels les mouches, les poussières et autres microbes ambiants. Un tour à la rue sénégalaise dans le commerce permet d’apprécier la beauté du cadre.
L’homogénéité des magasins combinée au bitumage en rajoute à l’esthétique de la rue. Les habitants se réjouissent de voir leur environnement immédiat sortir de l’ornière. Ils se demandent s’ils ne sont pas en train de rêver parce que c’est un vœu longtemps caressé. Ce rêve se concrétise parce que la ville de Gagnoa est incontestablement lancée sur la voie du développement.
Alain Kpapo à Gagnoa
Plus de 26 kilomètres à bitumer
Les travaux de réhabilitation de la voirie dans la commune de Gagnoa sont de deux types. Il y a les voies à bitumer et les voies à renforcer parce que le bitume a été fortement dégradé. Concernant les voies qui doivent recevoir un total enrobé bitumineux, ce sont 20,930 km de bitume qui seront nécessaires pour revêtir la chaussée et les trottoirs sur les itinéraires menant à différents quartiers.
Selon Kouadio Kouadio de la direction régionale de l’Agence de gestion des routes (Ageroute, maître d’ouvrage délégué), ce projet d’envergure va toucher les quartiers tels que Garahio, Dioulabougou et Commerce. A Garahio, par exemple, depuis la pharmacie dudit quartier jusqu’au district de police, en passant par le quartier Zapata, la voie a été totalement rénovée. A Dioulabougou, c’est pareil.
L’itinéraire mosquée en bois, clôture Bazar, cimetière est entièrement reconstruit. Quant aux voies à renforcer, il a été prévu 6,970 km de bitume pour ces travaux. Mais certains axes en ont déjà bénéficié. C’est par exemple le tronçon qui part du rond-point du Centre hospitalier régional, en passant par le lycée Entente pour arriver à la compagnie d’assurance Colina. Au sujet du coût global du projet, M. Kouadio n’a pas voulu en dire plus.
A.K.