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Économie Publié le mardi 27 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Filière café-cacao / Menacés de disparition - Des exportateurs interpellent le gouvernement

© L’intelligent d’Abidjan
Économie : paysan dans une plantation de cacao
Photo: récolte de cabosses de cacao mûres dans une plantation
Dans le cadre de la nouvelle réforme sur la filière café-cacao, les exportateurs ivoiriens de fèves de café-cacao de l`Union nationale des opérateurs de café et de cacao (UNOCC), des Coopératives de base et des coopératives exportatrices (COOPEX) ainsi que du GNI (Groupe des Négociants Internationaux) interpellent le gouvernement sur les conséquences de la subvention de 35 milliards de FCFA accordée aux transformateurs sur leurs activités. Dans un courrier daté du 12 décembre 2011, adressé au ministre ivoirien de l’Agriculture dont copie a été transmise à la Banque mondiale, à l’Union européenne, au Fonds monétaire international, à la Banque africaine de développement, à l’Organisation internationale du cacao (ICCO) et à la Fédération du Commerce du cacao (FCC), ils ont relevé la nécessité de mettre fin à cette subvention ou à défaut, de l’attribuer aux paysans ivoiriens. Ils déplorent que cette subvention profite uniquement aux multinationales ‘’financièrement assises’’ au détriment des exportateurs nationaux et internationaux, principaux pourvoyeurs d’emplois. La lettre adressée au ministre de l’Agriculture stipule : «Nous avons souhaité rester synthétique sur notre appréciation de certains points qui nous semblent essentiels et que nous souhaiterions vous voir prendre en compte dans le cadre de la finalisation de la réforme. La dernière version (Ndlr : de la réforme) dont nous avons reçu copie le 23 Novembre 2011, a justement laissé les options ouvertes sur ces différents points à analyser et à débattre, lesquels sont d’une importance capitale pour le succès de la réforme. (…). En premier lieu, il nous paraît primordial que le grave problème de la distorsion du marché ivoirien créé par les subventions importantes de l’Etat aux transformateurs, soit résolu définitivement. Nous pensons qu’il faut supprimer les subventions aux capacités de transformation ayant déjà bénéficié de ces subventions pendant plus de 5 ans ; certaines subventions de capacité de transformation sont en vigueur depuis presque 20 ans et appliquées à toute la campagne alors qu’elles avaient été prévues initialement pour 5 ans et uniquement pour le cacao de petite campagne. L’avantage compétitif énorme que procurent ces importantes subventions fait que ceux qui en bénéficient sont capables d’acheter, soit directement, soit à travers des intermédiaires, la majeure partie du cacao tout en s’octroyant une marge supplémentaire pour faire des profits, tant le niveau de la décote sur le D.U.S. à la tonne est excessif. Les négociants internationaux ne bénéficiant pas de cet avantage compétitif prépondérant traitent donc le minimum de tonnage afin de satisfaire la demande du marché de la chocolaterie internationale qui leur impose une présence en Côte d’Ivoire, mais sans pouvoir participer autant qu’elles le souhaiteraient au développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire. Beaucoup de Coopex et Pmex ivoiriennes sont devenues des ‘’coquilles d’exportation’’ utilisées par ceux qui peuvent encore acheter du cacao dans cet environnement de marché ivoirien en complète distorsion. Cette taxe accordée aux puissants groupes de transformation est en train de détruire les activités d’exportation assurées par les Ivoiriens au sein des Pmex et Coopex». Face aux menaces de disparition qui planent sur les activités des exportateurs nationaux et internationaux et partant, la suppression de plusieurs emplois, ceux-ci ont cru bon d’interpeller qui de droit, surtout sur les dispositions à prendre pour éviter des dérapages. «Monsieur le Ministre, (…), nous tenons aussi à attirer votre attention sur les possibles incitations fiscales qui pourraient être accordées aux nouvelles capacités de transformation, que ces capacités de transformation soient issues ou pas de sociétés déjà actives en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire ayant déjà bénéficié ou pas de subventions sur d’anciennes capacités d’usinage. Sur ce point, nous souhaitons qu’il ne soit pas créé de nouvelles distorsions, et nous proposons que ces incitations soient limitées à 5 ans et à la petite campagne comme cela avait été prévu initialement, et comme cela se fait au Ghana actuellement. De plus, nous conseillons une décote de 20 F CFA par kilo, seuil à ne pas dépasser pour ne pas créer de distorsions lors de la petite campagne. Les Pmex et Coopex ivoiriennes devraient obtenir en contrepartie le même niveau de subvention sur toute la campagne», ont-ils suggéré. Toutefois, ils invitent à la sécurisation du risque de contrepartie via la mise en place d’allocations journalières de tonnages et de plafonds globaux de tonnages accordés aux exportateurs qui ont fait la preuve ces dernières campagnes de leur capacité réelle à honorer leurs engagements commerciaux envers les producteurs, ainsi qu’à exporter et commercialiser des quantités conséquentes de cacao de Côte d’Ivoire.
Honoré Kouassi
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