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Société Publié le mercredi 28 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Côte d’Ivoire / Situation du journaliste, crise postélectorale, réconciliation, coopération Sud-Sud, Nord-Sud : Alafé Wakili fait un diagnostic des réalités du terrain

Alafé Wakili, Directeur Général du quotidien ivoirien, L’Intelligent d’Abidjan, revient d’un périple européen où il a accordé des entretiens et interviews. Ici, nous vous proposons des morceaux choisis de son entretien avec le confrère Louis Keumayou de 3ATélésud, lors de l’émission «L’entretien du jour».

Très alerte sur les questions qui concernent son pays, le directeur général de l’Intelligent d’Abidjan donne son avis sur la pratique du journalisme en Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale qui a secoué ce pays. «Nous avons vécu ça dans la tension, l’inquiétude et la pression. Les journalistes étaient un peu des cibles, des acteurs, des parties prenantes. Les journalistes n’ont pu se contenter d’être de simples observateurs, de simples témoins, ils sont devenus acteurs par la force des choses. Acteur donc d’un côté, acteur de l’autre, dans une telle situation, on devient partie prenante, on devient une cible. Il fut des moments où les journalistes ont été pris pour cibles par les uns et les autres puisque l’action était menée au-delà de la pratique de la profession. Chaque journaliste se considérait comme acteur. Il y avait une cause à défendre de part et d’autre. Le journaliste se retrouvait citoyen et il était question pour lui de poser un acte de citoyenneté et non un acte de journaliste», a-t-il fait savoir. Concernant la liberté de la presse et la loi de 2004, il note des avancées et fait observer : «Il en a fait un principe oui (ndlr : l’ex-président Laurent Gbagbo), il y a eu une avancée, il y a eu une loi votée en 2004 qui interdisait que les journalistes aillent en prison pour les délits de presse. Jusqu’aujourd’hui, des politiques tentent de dévier. C’est-à-dire que les gouvernants tentent de dévier parce que les gens ont le sentiment que le journaliste est un intouchable qui peut se permettre de faire tout ce qu’il veut. Donc il y a des tentatives de contourner la loi. Et on trouve des délits qui ne sont pas des délits de presse permettant de mettre en difficulté les journalistes». Préoccupé par la réconciliation nationale dans son pays, il a fait l’analyse suivante : «C’est aussi la contrainte de la lutte contre l’impunité. Les exigences de la justice et les exigences de la réconciliation. Comment mener ensemble les deux. Vous savez, quand on parle de réconciliation, on parle d’oubli. Quand on parle de justice, on parle de sanctions. Que faut-il faire. ? Faut-il aller à la réconciliation ou faut-il aller d’abord à la justice ? En Côte d’Ivoire, les autorités ont décidé de faire les deux ensemble. Le message de la réconciliation risque d’être brouillé par les actions de justice et les actions de justice risquent d’empêcher que la réconciliation avance. C’est dans ces deux contraintes que le gouvernement doit évoluer. Et ce sont des réalités que le président de la Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation doit prendre en compte ». Il a aussi fait un clin d’œil au roman dont il est l’auteur, «Instants de Vies». S’il le conçoit comme la réalisation «d’un rêve», il le résume surtout comme «des instantanés de la vie en Côte d’Ivoire», retraçant la difficile émergence d’un journaliste dans un contexte de parti unique. Il parle de l’ouverture de la Côte d’Ivoire à tous les Etats, notamment la Chine, sous le régime du Président Alassane Ouattara. Le journaliste-écrivain note cependant son antipathie pour la notion de Françafrique et dit vouer une admiration pour le panafricanisme dont il se réclame.

A .Dedi
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