Alors que nous embarquons à 14h40 en direction d’Abidjan, nous sommes stoppés au niveau du quartier Sikensi A par des jeunes manifestants surexcités. La raison, un jeune habitant Abidji du nom de Bogo Béhiri aurait été agressé à l’arme blanche, au niveau du maquis Sikensi Gasoil (le maquis d’où la crise est partie le samedi 24 décembre) par un jeune malinké. Grièvement blessé à l’abdomen et aux fesses, il serait conduit dans un centre de santé privé de la place. Cette situation a créé une peur panique dans la ville surtout que des femmes couraient dans tous les sens. « Ce n’est pas fini ! Nous sommes prêts à toutes sortes d’attaques. Nous allons nous mesurer ! » proféraient ces jeunes manifestants. Mais déjà le matin à 9h, une situation créée par un certain Fofana au marché central de la ville a suscité des frayeurs. A la tête d’un groupe de manifestants malinké, Fofana aurait pris des vendeuses du marché à partie. Mais il est vite maîtrisé par des forces de la gendarmerie fortement déployées dans la ville. Au quartier Dioulabougou, dit-on, les jeunes ne finissent pas de ruminer leur colère. D’ailleurs l’un des responsables des jeunes, M. Koffy que nous avons rencontré chez le chef de génération conseille aux jeunes Abidji de ne point s’aventurer dans ce quartier. C’est donc la veillée d’armes dans les différents quartiers protagonistes sous le regard vigilants des forces militaires ivoiriennes et onusiennes. La tension était toujours vive jusqu’à 18h, selon notre informateur, M. Koffy.
Norbert Nkaka (Envoyé spécial à Sikensi)
Norbert Nkaka (Envoyé spécial à Sikensi)