L’information est de première main. Après le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye, les autorités ivoiriennes sont déterminées à situer les responsabilités dans les tueries qui ont eu lieu au lendemain du scrutin présidentiel controversé de novembre 2010. Le général Bruno Dogbo Blé, anciennement commandant de la Garde républicaine sous le règne de l’ancien président et l’ex-Première dame, Simone Ehivet Gbagbo, ont été soumis à la mi-décembre à une confrontation de vérité. Ces deux faucons du régime Gbagbo dont les noms sont abondement cités dans plusieurs affaires sales se sont jeté la pierre au cours de cette séance que d’aucuns qualifieraient de ‘‘gôpô’’. Nos sources rapportent que le général Dogbo Blé qui séjourne dans un pénitencier à Katiola , au cours de son audition, a cité le nom de l’ex-Première dame qui aurait donné aussi des instructions à certains soldats dans le cadre de la gestion de la crise au palais. Il fallait donc, pour les enquêteurs, confronter ces deux caciques de l’ancien régime de la Refondation afin de tirer l’affaire au clair. Selon les informations en notre possession, le face-à-face a eu lieu à Odienné, capitale du Denguélé, par ailleurs lieu de détention de Simone Gbagbo. Nos sources indiquent que l’épouse officielle de l’ancien président et l’ancien patron de la Garde républicaine, comme des sorciers qui ont été pris après leur forfait, se sont chamaillé comme des gamins devant les grandes oreilles qui les entendaient. Les tueries des femmes d’Abobo, les assassinats du colonel Dosso, du Directeur général de Novotel et celui de la Sifca ainsi que plusieurs autres crimes crapuleux perpétrés par la soldatesque de l’ancien président sont entre autres les sujets sur lesquels Simone Gbagbo et Dogbo Blé ont été cuisinés pendant près de deux heures.
Kra Bernard
Kra Bernard