Le Président-directeur général de CIAD-PROMO, une société immobilière qui a bâti une cité à la Riviera Golf, Kouassi Koffi Félix dit KKF séjourne depuis le 30 décembre 2011, dans les geôles de la Brigade de recherches. Selon une source proche de l’affaire, il serait transféré hier à la MACA. Qu’est ce qui a motivé son arrestation par les grandes oreilles? Selon des acquéreurs des maisons de la société que nous avons rencontrés hier, tout est parti des expulsions sauvages et autres chantages dont ils étaient objet depuis 2007, date du rachat de la société par Kouassi Koffi Félix à l’ex-PDG, Babilly Dembélé. «Quand on rachète une société, on le fait avec des actifs et des passifs. Mais depuis que KKF a racheté SIAD-PROMO qu’il a rebaptisée AMAOS, nous ne dormons plus dans le quartier. Tous les jours, il débarque avec des policiers, des gendarmes, des militaires et des loubards pour mettre des familles entières à la rue sans préalable. Pour réintégrer ta maison, il demande un million de F CFA. Faute de quoi, il te remplace par un nouvel acquéreur. Nous avons vécu l’enfer pendant des années avec la complicité de l’ancien régime», a dénoncé Dosso Moussa. Avant d’ajouter que même ceux qui ont soldé leur compte auprès de la société immobilière avec l’ancien PDG, n’étaient pas épargnés. Avec le changement du régime, KKF, a-t-il poursuivi, «est arrivé à corrompre des faux FRCI pour l’accompagner dans son œuvre». La goutte d’eau qui a fait déborder le vaste, c’est l’expulsion du 29 décembre 2011. Ce jour-là, en effet, Dame Dua épouse Dalmeda Pierrette et Diabaté Karamoko qui ont pourtant fini d’acheter leur maison, ont été expulsés manu militari. Devant cette situation, ils ont saisi la justice qui avait déjà sur sa table, plusieurs plaintes contre Kouakou Koffi Félix. Le procureur de la République, Koffi Simplice, selon les acquéreurs, a ordonné son arrestation et la Brigade de recherches a mis le grappin sur lui. Cependant, les 365 habitants de la cité ne sont pas pour autant rassurés. Car, selon eux, il y aurait de fortes pressions sur le procureur général qui a à charge le dossier, à l’effet de relâcher le prévenu. C’est pourquoi, ils ont appelé les autorités étatiques à prendre le dossier en main afin de faire triompher la vérité. «Maintenant, nous sommes dans un état de droit. Nous prions le gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire pour que nous puissions avoir enfin, la paix et la quiétude. Sinon nous sommes fatigués», a plaidé Dosso Moussa, porte-parole des acquéreurs.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara