Le message à la Nation d`Alassane Ouattara du samedi 31 décembre dernier aura eu le mérite de redonner espoir à ses compatriotes, de leur faire reprendre confiance en un avenir meilleur. C`est du moins l`un des objectifs que visait visiblement ce discours parsemé de formules et phrases distillées avec pour finalité de susciter la foi en ce nouveau régime. Tout au long de ce discours, le successeur de Laurent Gbagbo s`est employé à gonfler le moral de ses compatriotes avec pour but de les amener à placer leur confiance en lui, en la capacité de son gouvernement à changer positivement leur vie. « Je peux vous assurer... », répète-t-il. Et de se fendre de phrases à l`effet d`incantations magiques visant à susciter l`espoir : « Notre pays étonnera le monde par son dynamisme », « Une nouvelle ère de prospérité va s`ouvrir » ou en encore « Soyez les acteurs du renouveau, car l`avenir nous appartient », « Et vous le verrez, les résultats ne se feront pas attendre ». Là où son prédécesseur aimait à dire « il faut » faire ceci ou cela, parlant des actions à mener pour améliorer le quotidien des Ivoiriens - donnant ainsi le sentiment que c`est aux autres de le faire, Alassane Ouattara, lui, s`implique dans l`action. En d`autres termes, il indique clairement que c`est lui et son gouvernement qui impulseront les initiatives destinées à apporter un mieux-être aux populations. « Nous sommes déterminés à créer les conditions d`emploi pour tous ceux qui ont la volonté et le courage d`avancer dans la vie », promet-il, avant d`ajouter plus loin : « Nous allons également créer les conditions idoines pour l`utilisation des compétences. Aux familles, sachez que nous veillerons à votre bien-être et nous redoublerons d`effort pour que vous ayez un environnement sain... ». Et comme si le « nous » collectif ne suffisait pas à traduire son engagement personnel à vouloir donner de la couleur à la vie de ses concitoyens, Ouattara va employer le « je » : « Pour ma part, je mettrai tout en ?uvre pour que l`Etat retrouve sa crédibilité et que chacun retrouve sa digité et sa sérénité ». Que promet-il pour les années à venir ?
AU DELA DES MOTS
Deux choses essentiellement : l`amélioration significative des conditions de vie des Ivoiriens et l`instauration d`un Etat de droit. S`agissant du premier objectif, Ouattara semble y tenir viscéralement. « L`objectif du gouvernement est (…) d`offrir à chacun d`entre vous les conditions de son épanouissement personnel, social, économique et moral », assure-t-il. Puis il promet de « créer les conditions d`emploi pour tous ceux qui ont la volonté et le courage d`avancer ». Aux paysans, il les assure de « garantir une rémunération à la hauteur de (leur) travail ». Une profession de foi que les chômeurs, diplômés sans emploi et les petits paysans attendent de le voir traduire dans les actes. Car, plus que les promesses- même si elles viennent du c?ur, c`est la matérialisation de cette promesse de bonheur, dans les mois à venir, qui fera taire les sceptiques. Des signaux forts doivent être donnés le plus tôt à la masse de désoeuvrés et sans emploi qui attend les 200 000 emplois promis par Ouattara chaque année. Par ailleurs, le chef de l`Etat promet d`instaurer un Etat de droit, qui se distinguera par « son attachement à la justice, aux valeurs démocratiques et au respect des droits de l`homme », « par ses institutions fortes et indépendantes, piliers d`une démocratie moderne ». Des intentions somme toutes nobles qu`on attend de voir traduites dans les actes. Pour l`heure, cela paraît un v?u pieux au regard des dérives récurrentes prêtées à des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) en dépit de la volonté des dirigeants de mettre au pas ces indélicats ; au regard surtout de ce qu`il est donné de voir à la justice où le droit n`est pas toujours dit, comme au bon vieux temps de la refondation. En témoignent les péripéties scabreuses de l`affaire opposant deux opérateurs économiques, Mohamed Maola et Elie Halassou, pour ne pas les nommer. En dépit de l`enquête de la police criminelle concluant que le premier doit d`importantes sommes d`argent au second, la justice veut y voir autre chose, au mépris des exigences de la bonne gouvernance. Une affaire parmi tant d`autres qui devrait interpeller le chef de l`Etat et l`amener à traduire dans les faits son souci de redorer le blason terni de l`appareil judiciaire.
Assane NIADA
AU DELA DES MOTS
Deux choses essentiellement : l`amélioration significative des conditions de vie des Ivoiriens et l`instauration d`un Etat de droit. S`agissant du premier objectif, Ouattara semble y tenir viscéralement. « L`objectif du gouvernement est (…) d`offrir à chacun d`entre vous les conditions de son épanouissement personnel, social, économique et moral », assure-t-il. Puis il promet de « créer les conditions d`emploi pour tous ceux qui ont la volonté et le courage d`avancer ». Aux paysans, il les assure de « garantir une rémunération à la hauteur de (leur) travail ». Une profession de foi que les chômeurs, diplômés sans emploi et les petits paysans attendent de le voir traduire dans les actes. Car, plus que les promesses- même si elles viennent du c?ur, c`est la matérialisation de cette promesse de bonheur, dans les mois à venir, qui fera taire les sceptiques. Des signaux forts doivent être donnés le plus tôt à la masse de désoeuvrés et sans emploi qui attend les 200 000 emplois promis par Ouattara chaque année. Par ailleurs, le chef de l`Etat promet d`instaurer un Etat de droit, qui se distinguera par « son attachement à la justice, aux valeurs démocratiques et au respect des droits de l`homme », « par ses institutions fortes et indépendantes, piliers d`une démocratie moderne ». Des intentions somme toutes nobles qu`on attend de voir traduites dans les actes. Pour l`heure, cela paraît un v?u pieux au regard des dérives récurrentes prêtées à des éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) en dépit de la volonté des dirigeants de mettre au pas ces indélicats ; au regard surtout de ce qu`il est donné de voir à la justice où le droit n`est pas toujours dit, comme au bon vieux temps de la refondation. En témoignent les péripéties scabreuses de l`affaire opposant deux opérateurs économiques, Mohamed Maola et Elie Halassou, pour ne pas les nommer. En dépit de l`enquête de la police criminelle concluant que le premier doit d`importantes sommes d`argent au second, la justice veut y voir autre chose, au mépris des exigences de la bonne gouvernance. Une affaire parmi tant d`autres qui devrait interpeller le chef de l`Etat et l`amener à traduire dans les faits son souci de redorer le blason terni de l`appareil judiciaire.
Assane NIADA