L’existence de la coalition politique dénommée RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) est intimement liée au FPI (Front populaire ivoirien). Si le FPI est liquidé ou fragilisé comme le souhaitent les radicaux des houphouëtistes, quel intérêt le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) et le RDR (Rassemblement des républicains) ont-ils à rester unis et en alliance ? Etant donné bien que la route est libre et qu’il n’y a aucun enjeu pour ces deux ‘’grands’’ partis politiques à aller en alliance à des joutes électorales puisque l’adversaire numéro un qui est la formation créée par l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo, aurait disparu. L’existence d’un parti politique pour le rappeler aux cadres du PDCI est la conquête du pouvoir d’Etat par les urnes afin de l’exercer librement et en toute responsabilité. Si le FPI disparaît comme c’est le vœu pieux de certains caciques, à quoi va servir le bateau RHDP car, il n’y a plus rien en face. Le PDCI de même que le RDR devront montrer et prouver à l’opinion nationale et internationale qu’ils sont capables chacun de remporter l’élection présidentielle en 2015 (si on respecte la date constitutionnelle). Hier dans le Nouveau Réveil, quotidien proche du PDCI, le ministre de la Justice et cadre du parti cinquantenaire, Me Ahoussou Kouadio Jeannot a fait un plaidoyer au nom du RHDP. Il a affirmé qu’aujourd’hui plus que jamais, le PDCI ne pouvait plus se permettre d’aller seul à une quelconque élection. «Depuis 1999, on voit le PDCI maigrir, se rabougrir et s’étioler (…). Nous avons subi des raclées aux législatives (…). Donc j’invite pour les municipales que nous allions en RHDP, sinon j’ai peur», a reconnu le président des élus et cadres du Grand Centre du RHDP. S’il prône cette alliance en tenant compte du FPI, c’est tout à fait logique, car n’oublions pas que le premier tour des élections présidentielles a donné le classement des partis politiques : FPI premier, RDR deuxième et PDCI troisième, en ce qui concerne les trois grands partis politiques. Il est normal dans un processus de conquête du pouvoir d’unir ses forces entre alliés quand on sait qu’on n’a pas la majorité. Mais peut-on imaginer dans quelques années pour les élections présidentielles que le FPI éliminé de l’échiquier politique, le PDCI décide de partir en RHDP à ces élections quel que soit le tour ? Sur quels critères vont-ils se baser pour choisir le candidat unique ? Il est capital pour les vainqueurs d’aujourd’hui comme le recommande la communauté internationale, d’œuvrer à donner sa place à l’opposition pour la construction d’un Etat démocratique. Car, c’est parce que le FPI existait qu’est né le RHDP pour conquérir le pouvoir. La disparition de l’un entraînera la disparition de l’autre.
Olivier Guédé
Olivier Guédé