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Société Publié le vendredi 6 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Délits de presse, neutralité et professionnalisme du journaliste ivoirien / Alafé Wakili : ‘’ C’est inquiétant que les pouvoirs publics tentent de contourner la loi et de trouver des artifices’’

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Les grands débats du cinquantenaire: Alafé Wakili parle de l`attitude des médias indépendants en période électorale
Mardi 28 septembre 2010. Abidjan, Hôtel communal de Cocody. Le Directeur Général du quotidien "L`Intelligent d`Abidjan", Alafé Wakili est l`invité du jour. Thème: Les journaux indépendants doivent-ils inviter leurs lecteurs à voter pour un candidat? Invité:
Le directeur général de l’Intelligent d’Abidjan était l’invité de la chaîne panafricaine, Africa 24, le mercredi 4 janvier 2012. Alafé Wakili a passé au scanner, tous les passifs et actifs de la presse ivoirienne.

«La presse a quelques pressions, quelques inquiétudes, elle a été relativement en danger, et il y a eu une mobilisation, heureusement ils ont été libérés. S’ils ne l’étaient pas au moment où nous parlons, nous dirions que oui, la presse est en danger. Elle a été menacée, mais elle n’est pas en grave danger», répondait-il à propos de l’exercice du journalisme en Côte d’Ivoire, en faisant allusion à l’arrestation des trois confrères du quotidien « Notre Voie ». Alafé Wakili a sonné la mobilisation dans la corporation : «et nous devons rester mobilisés pour que ce type de situation ne se présente plus». Avant de manifester son soutien au confrère Hermann Aboa. Sur la forme de leur arrestation et les chefs d’accusation qui leur sont reprochés, le vice-président du groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire s’en tient à la loi sur la presse de 2004. «Selon la loi sur la presse, les délits de presse ne sont pas dépénalisés mais ils ne font plus l’objet de peine privative de liberté. On ne doit pas aller en prison pour des délits de presse. Donc c’est inquiétant que les pouvoirs publics tentent de contourner la loi et de trouver des artifices. On parle de délit commis par voie de presse, d’incitation par voie de presse. C’est une pratique qui n’est pas nouvelle, elle est courante mais elle est inquiétante», fit-il savoir. Et de poursuivre, «peut-être que les pouvoirs publics, le parquet ne trouvent pas la bonne méthode pour réguler, pour appeler les journalistes à plus de responsabilité. Mais le bâton de l’emprisonnement et les intimidations ne sont pas les solutions et on a pu le constater que nos confrères, pendant les treize jours où ils ont été arrêtés, leur journal, ‘’Notre Voie’’, n’avait pas baissé de ton, changé sa façon d’écrire. Et ils étaient mêmes prêts à réécrire les mêmes articles pour lesquels ils ont été arrêtés (…) C’est une manière de dire que ce n’est peut être pas la meilleure des solutions. Il faut laisser les organes de régulation, les organes d’autorégulation, les professionnels faire le travail en tenant compte des règles de déontologie et de la loi sur la presse». Concernant la dépénalisation, le journaliste-écrivain et patron de presse partage sa vision : «la dépénalisation n’est pas absolue. C’est-à-dire que la pénalisation existe. Ce qui n’existe plus ce sont les peines privatives de liberté. Ce sont les emprisonnements. Un délit de presse peut être un délit pénal. On peut faire un procès, on peut donner des amendes, on peut faire des suspensions de journaux, on ne peut pas les mettre aux arrêts, sauf lorsque la justice veut être vraiment méchante, elle applique ce qu’on appelle la contrainte par corps. On te condamne à verser une amende de dix millions. Et si tu n’arrives pas à payer l’amende, on peut saisir tes biens ou chercher à t’interpeller». S’il pense que la presse ivoirienne n’est pas suffisamment professionnelle, il attribue ce fait aux journalistes eux-mêmes qui «mettent leur liberté à la disposition des puissances d’argent et des puissances politiques», là où il estime que «le premier choix à faire, c’est d’être journaliste». Pour lui, s’il est vrai que l’impartialité absolue n’existe pas dans la presse, il faut néanmoins «faire l’effort de rester neutre». Et le secret pour y parvenir, c’est de se «considérer comme journaliste et non chargé de propagande», admet le directeur général de l’Intelligent d’Abidjan. Qui reste perplexe quant au devenir de la presse dans le contexte actuel dans son pays.

A .Dedii
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