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International Publié le vendredi 6 janvier 2012 | Le Patriote

Abdoulaye Wade à propos de la rébellion en Casamance : “C’est Laurent Gbagbo qui a financé et armé Salif Sadio”

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade tente une médiation en Côte d`Ivoire
Photo d`archives
Le Sénégal se prépare à l’élection présidentielle. Le premier tour du scrutin est prévu pour le 26 février prochain. A quelques semaines de l’examen de sa candidature par le Conseil constitutionnel puis de l’ouverture de la campagne électorale, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui brigue un troisième mandat, a reçu Laurent Correau de RFI et Marc Perelman de France 24.

RFI : Monsieur le président, nous sommes à environ un mois du démarrage de la campagne électorale au Sénégal. Des rumeurs ont couru sur votre état de santé. Est-ce que vous vous sentez prêt, personnellement, à affronter cette campagne ?

Abdoulaye Wade : Jugez vous-même. Je me sens très bien pour faire une bonne campagne électorale.

RFI : A la fin du mois de janvier, vingt-neuf jours avant le premier tour du scrutin, le Conseil constitutionnel aura à se prononcer sur la validité de votre candidature, une candidature qui continue à faire polémique ici au Sénégal. Que ferez-vous si le Conseil constitutionnel décide de l’invalider ?

A.W. : Parlons-en, de cette candidature. Depuis deux ans la stratégie de l’opposition a été : il faut tout faire pour que le président Wade ne se présente pas. C’est quand même paradoxal ! Nous sommes dans une république démocratique. Un citoyen a le droit de se présenter autant que la Constitution le lui permet ! Mais sachant parfaitement qu’ils ne peuvent pas faire le poids devant moi, ils ont tout fait pour que je ne me présente pas.
RFI : Je vous repose ma question, monsieur le président. Si le Conseil constitutionnel invalide votre candidature…

A.W. : Je respecterai la décision du Conseil constitutionnel. Ça ne me pose aucun problème ! J’ai suffisamment fait pour ce pays et pour l’Afrique. Si je dois me retirer, je me retirerai en beauté ! Seulement, le problème, c’est que j’ai le sentiment que j’ai encore une mission à terminer au Sénégal. Et je crois que c’est le sentiment de la majorité des Sénégalais. Je pars dans un combat sans rival pratiquement.

RFI : Donc vous pensez être réélu dès le premier tour ?

A.W. : Absolument ! Sans aucun problème ! Ils ne font pas le poids devant moi, quand même !
RFI : Il y a une autre personnalité qui s’est lancée très récemment. C’est Youssou N'Dour. Quelle est votre réaction à sa candidature ?

A.W. : Je lui souhaite beaucoup de chance. C’est tout ce que j’ai à dire.

RFI : Vous ne voulez pas en parler ?

A.W. : Non, absolument pas !

RFI : Monsieur le président, dans vos vœux vous avez parlé de gouvernement de large union nationale. Est-ce que ça veut dire que si vous êtes réélu, comme vous l’espérez, vous allez gouverner différemment, et si oui comment ?

A.W. : Différemment non, parce que ma façon de gouverner a donné d’excellents résultats que tout le monde constate, tous ceux qui sont de bonne foi. Mais j’élargirai le gouvernement, j’élargirai la majorité. Pourquoi ? Parce que ces élections qui viennent, constituent un turning point dans l’histoire du Sénégal. Puisque tous les hommes politiqués âgés, comme moi – ou l’opposition, parce que nous sommes de la même génération – tous ces gens de ma génération, vont être remplacés par les jeunes générations, dans leur même parti. Alors qu’est-ce que je vais faire ? Je vais préparer la même génération dans mon parti, à disputer le pouvoir je ne sais pas quand, mais ces élections vont se dérouler entre des Sénégalais de la même génération, du pouvoir et de l’opposition. Les dinosaures comme eux et moi, nous serons en dehors du système politique. Il se trouve que ma mission aujourd’hui, c’est de préparer une alternance générationnelle.
RFI : Une question sur la Casamance, monsieur le président : on a assisté ces dernières semaines, à une recrudescence des attaques sur des positions militaires par le MFDC. Si vous êtes réélu, qu’est-ce que vous proposez pour résoudre cette crise de la Casamance ?

A.W. : Je vais vous dire une chose. J’avais dit à l’époque qu’il y en avait pour quelques mois, pour résoudre le problème. Je le croyais. Malheureusement, ça n’a pas été le cas, parce que il y a toujours Salif Sadio, qui était soutenu par Laurent Gbagbo, parce qu’il est parti en Côte d’Ivoire. Il a séjourné là-bas deux ou trois fois, financé, armé. Et c’est lui qui nous cause le plus de problèmes aujourd’hui. Si je suis réélu, je vais m’efforcer véritablement de résoudre la question. Il est hors de question d’internationaliser ce conflit qui est un conflit local, national. Mais je connais les gens de Sant’ Egidio et j’ai demandé qu’ils viennent pour être des facilitateurs, en quelque sorte, entre le gouvernement du Sénégal et la tendance de Salif Sadio, pour qu’on arrive à régler cette question.

RFI : Laurent Gbagbo est aujourd’hui devant la Cour pénale internationale à La Haye. Quelle impression cela vous fait, quand vous voyez cette image de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale en Europe ?

A.W. : Laurent Gbagbo a cultivé la violence. Je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a quelques années, il y a eu beaucoup d’exactions contre les Burkinabè, les Burkinabè qui font au moins 30 % de la population de la Côte d’Ivoire. Il s’est lancé dans la violence. Battu aux élections, il a refusé d’obtempérer, avec tout ce que ça a entraîné. Maintenant, il est poursuivi par une juridiction internationale. Par conséquent, il faut laisser cette juridiction poursuivre son travail.

(SOURCE : RFI)
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