L’administration judiciaire fonctionne maintenant à plein temps à Bouaké. Outre les audiences civiles qui ont débuté l’année dernière, le tribunal de première instance de Bouaké a renoué, depuis hier, avec les audiences pénales. Pour cette première séance de comparution devant les hommes de lois, 14 prévenus étaient à la barre pour des délits de vol de motos, de téléphones portables de matériaux de construction… A 10 H, avant l’entame des auditions, Adou Richard Christophe, le procureur de la République de Bouaké, a prodigué des conseils à ses collègues. Le chef du parquet a exhorté ses pairs à se mettre au service de la paix en travaillant pour la justice. « Selon un écrivain ivoirien aujourd’hui disparu, Amadou Kourouma, il n’y a pas de marche qui un jour ne finit pas. Après la délivrance des jugements supplétifs d’acte de naissance en 2008, du contentieux de l’inscription sur la liste électorale en 2010, l’audience civile en 2011 dans ce même tribunal, aujourd’hui après une dizaine d’années nous avons la première audience correctionnelle. Il va sans dire que la boucle est bouclée aujourd’hui. Le tribunal de première instance de Bouaké retrouve la plénitude de ses attributions », a indiqué le procureur de la République. Et d’ajouter : « Il nous appartient à nous les magistrats, de répondre aux attentes de la population. Eu égard aux nombreuses plaintes déjà déposées, ces attentes sont nombreuses. Il nous appartiendra de nous retrousser les manches. Comme tout pionnier, nous aurons les lauréats si nous travaillons bien, nous aurons également les quolibets aussi des justiciables si nous ne faisons pas bien notre travail ». Il a par ailleurs invité les policiers et les gendarmes à « recevoir les parties victimes déjà dans la détresse, avec courtoisie et respect ». Pour finir, Adou Richard Christophe a demandé aux populations de Bouaké « d’éviter toutes les formes de justice privée. Et les voies non légales de solution de résolutions des litiges. Si un tort vous est posé, vous vous rendez soit à la police, soit à la gendarmerie, ou au parquet. Tout autre lieu de détention serait arbitraire et illégal. Vous devez même les dénoncer. Mon parquet s’engage à vous rendre justice ».
Marcel Konan
Correspondant régional
Marcel Konan
Correspondant régional