Les opérateurs économiques de la ville de Gagnoa ne sont pas contents des contrôleurs de prix. Ils les accusent d’être à la base de la reprise du racket dans leurs activités.
La fièvre monte à Gagnoa. Les opérateurs économiques de la cité du Fromager grognent en ce moment contre les agents du ministère du Commerce. En effet, ils accusent les agents commis au contrôle de prix d’être à la base de la reprise systématique du racket. «Tous les 45 jours, les contrôleurs de prix passent pour prendre de l’argent. Ici, je paye 15.000 Fcfa. D’autres boutiquiers paient 10.000 Fcfa. Tous ces paiements sont faits sans qu’on ne nous délivre de reçu», accuse Dounga Konaté, propriétaire d’un grand magasin situé dans la périphérie du quartier Commerce.
Une grève en vue !
Ce vendredi 30 décembre 2011, il était débordé par la clientèle. Par moments, des travailleurs du magasin venaient lui prêter main forte. Boîtes de lait, cartouches de cigarettes, sacs de riz et autres articles sortaient des rayons à la demande des clients. Sous chaque article, une étiquette indique le prix de la marchandise. «Vous voyez bien que les prix sont affichés mais on trouve toujours le moyen de nous racketter», marmonne le boutiquier. Sa colère est partagée par son collègue, Vincent Treh, dont les activités sont concentrées au quartier Dioulabougou. Assis derrière une grille métallique, il en a gros sur le cœur contre les fonctionnaires du ministère du Commerce. «Finalement, c’est comme si on travaillait pour eux. Ils ne demandent aucun papier et ils ne contrôlent rien. Pourvu que tu payes pour qu’on te colle la paix», fustige le commerçant. Il compare cette pratique à une caisse noire qui doit être alimentée de façon périodique. A l’en croire, c’est en fonction de la superficie du magasin que le propriétaire doit débourser une certaine somme. Lui particulièrement paie 10.000 Fcfa. «Sans oublier les 4.000 francs d’impôt mensuel que je verse à la mairie. Quand on fait le calcul, je paie plus dans le racket qu’à la municipalité», fait-il remarquer. Pour faire entendre leur voix, ces commerçants ont pris attache avec la Mutuelle générale des commerçants de Côte d’Ivoire (Mugec-ci). Ils veulent mettre fin à cette pratique qui, de leur avis, n’est pas de nature à les encourager dans le métier. «Nous défendons les intérêts des commerçants auprès des autorités compétentes. C’est dans ce sens que nous luttons contre cette pratique, car si cela continue, nos adhérents risquent de baisser rideau», prévient Daouda Traoré, président local de la mutuelle. A défaut de fermer les surfaces commerciales, les boutiquiers n’écartent pas l’éventualité de répercuter le manque à gagner sur les prix des articles. Dans ce cas, ce sont les clients qui auront à se plaindre de la hausse des prix. Interrogé sur la question, le président local de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenac-ci), Bakary Doukouré, reconnaît que les commerçants ont des problèmes dans l’exercice de leurs activités.
La direction régionale réagit
Cependant, il estime que certains de ses adhérents ne sont pas tout à fait blancs comme neige dans ce qu’ils reprochent aux contrôleurs de prix. «Il existe de nombreux opérateurs économiques qui ne sont pas à jour. Ils n’ont pas de registre de commerce ni de factures d’achats. De ce fait, ils deviennent une proie facile pour le racket», a reconnu le président. Il ajoute que lorsque des commerçants sont en infraction, ils sont les premiers à proposer aux contrôleurs un arrangement à l’amiable. «Nous en sommes conscients, raison pour laquelle nous sensibilisons nos adhérents à respecter la loi du commerce», argumente M. Doukouré.
Du côté du ministère du Commerce, le directeur régional, Alexandre Koffi Kossonou, rejette en bloc toutes «allégations» faisant état de racket de la part de ses agents. «Je ne pense pas que cela soit avéré. Nous faisons des contrôles inopinés tous les 2 ou 3 mois. Parce qu’il y a un canevas dans lequel doit s’exercer le commerce. Si le commerçant ne respecte pas cela, on doit le sanctionner. Cependant, ce n’est pas pour le punir mais plutôt pour l’aider à faire fructifier ses affaires», réagit-il. Selon lui, c’est à l’issue de plusieurs visites dans les commerces que les commerçants sont verbalisés lorsque le constat est fait qu’ils restent réfractaires au respect de la législation en vigueur. Il les exhorte à afficher les prix.
Un combat permanent, dit-il, qu’il mène auprès des opérateurs économiques.
«Généralement, ils n’affichent que 2 ou 3 prix, puis plus rien. Alors que la loi dit qu’il faut afficher tous les prix. Même avec les grossistes, on a ce problème», déplore le DR. Par ailleurs, il invite les commerçants retardataires dans le paiement des factures à s’acquitter de leurs dettes. «Nous allons tout mettre en œuvre pour traquer les commerçants véreux qui inondent nos marchés de produits frauduleux. Parce que le chef de l’Etat a d’énormes ambitions pour ce secteur. C’est pourquoi on a besoin du soutien de l’Etat», plaide M. Kossonou.
Alain Kpapo à Gagnoa
La fièvre monte à Gagnoa. Les opérateurs économiques de la cité du Fromager grognent en ce moment contre les agents du ministère du Commerce. En effet, ils accusent les agents commis au contrôle de prix d’être à la base de la reprise systématique du racket. «Tous les 45 jours, les contrôleurs de prix passent pour prendre de l’argent. Ici, je paye 15.000 Fcfa. D’autres boutiquiers paient 10.000 Fcfa. Tous ces paiements sont faits sans qu’on ne nous délivre de reçu», accuse Dounga Konaté, propriétaire d’un grand magasin situé dans la périphérie du quartier Commerce.
Une grève en vue !
Ce vendredi 30 décembre 2011, il était débordé par la clientèle. Par moments, des travailleurs du magasin venaient lui prêter main forte. Boîtes de lait, cartouches de cigarettes, sacs de riz et autres articles sortaient des rayons à la demande des clients. Sous chaque article, une étiquette indique le prix de la marchandise. «Vous voyez bien que les prix sont affichés mais on trouve toujours le moyen de nous racketter», marmonne le boutiquier. Sa colère est partagée par son collègue, Vincent Treh, dont les activités sont concentrées au quartier Dioulabougou. Assis derrière une grille métallique, il en a gros sur le cœur contre les fonctionnaires du ministère du Commerce. «Finalement, c’est comme si on travaillait pour eux. Ils ne demandent aucun papier et ils ne contrôlent rien. Pourvu que tu payes pour qu’on te colle la paix», fustige le commerçant. Il compare cette pratique à une caisse noire qui doit être alimentée de façon périodique. A l’en croire, c’est en fonction de la superficie du magasin que le propriétaire doit débourser une certaine somme. Lui particulièrement paie 10.000 Fcfa. «Sans oublier les 4.000 francs d’impôt mensuel que je verse à la mairie. Quand on fait le calcul, je paie plus dans le racket qu’à la municipalité», fait-il remarquer. Pour faire entendre leur voix, ces commerçants ont pris attache avec la Mutuelle générale des commerçants de Côte d’Ivoire (Mugec-ci). Ils veulent mettre fin à cette pratique qui, de leur avis, n’est pas de nature à les encourager dans le métier. «Nous défendons les intérêts des commerçants auprès des autorités compétentes. C’est dans ce sens que nous luttons contre cette pratique, car si cela continue, nos adhérents risquent de baisser rideau», prévient Daouda Traoré, président local de la mutuelle. A défaut de fermer les surfaces commerciales, les boutiquiers n’écartent pas l’éventualité de répercuter le manque à gagner sur les prix des articles. Dans ce cas, ce sont les clients qui auront à se plaindre de la hausse des prix. Interrogé sur la question, le président local de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenac-ci), Bakary Doukouré, reconnaît que les commerçants ont des problèmes dans l’exercice de leurs activités.
La direction régionale réagit
Cependant, il estime que certains de ses adhérents ne sont pas tout à fait blancs comme neige dans ce qu’ils reprochent aux contrôleurs de prix. «Il existe de nombreux opérateurs économiques qui ne sont pas à jour. Ils n’ont pas de registre de commerce ni de factures d’achats. De ce fait, ils deviennent une proie facile pour le racket», a reconnu le président. Il ajoute que lorsque des commerçants sont en infraction, ils sont les premiers à proposer aux contrôleurs un arrangement à l’amiable. «Nous en sommes conscients, raison pour laquelle nous sensibilisons nos adhérents à respecter la loi du commerce», argumente M. Doukouré.
Du côté du ministère du Commerce, le directeur régional, Alexandre Koffi Kossonou, rejette en bloc toutes «allégations» faisant état de racket de la part de ses agents. «Je ne pense pas que cela soit avéré. Nous faisons des contrôles inopinés tous les 2 ou 3 mois. Parce qu’il y a un canevas dans lequel doit s’exercer le commerce. Si le commerçant ne respecte pas cela, on doit le sanctionner. Cependant, ce n’est pas pour le punir mais plutôt pour l’aider à faire fructifier ses affaires», réagit-il. Selon lui, c’est à l’issue de plusieurs visites dans les commerces que les commerçants sont verbalisés lorsque le constat est fait qu’ils restent réfractaires au respect de la législation en vigueur. Il les exhorte à afficher les prix.
Un combat permanent, dit-il, qu’il mène auprès des opérateurs économiques.
«Généralement, ils n’affichent que 2 ou 3 prix, puis plus rien. Alors que la loi dit qu’il faut afficher tous les prix. Même avec les grossistes, on a ce problème», déplore le DR. Par ailleurs, il invite les commerçants retardataires dans le paiement des factures à s’acquitter de leurs dettes. «Nous allons tout mettre en œuvre pour traquer les commerçants véreux qui inondent nos marchés de produits frauduleux. Parce que le chef de l’Etat a d’énormes ambitions pour ce secteur. C’est pourquoi on a besoin du soutien de l’Etat», plaide M. Kossonou.
Alain Kpapo à Gagnoa