Le samedi 7 janvier 2012 à Saint-Denis en région parisienne, les Ivoiriens de France ont rendu un hommage à l'artiste Amédée Pierre, l'un des pionniers de la musique moderne ivoirienne décédé le dimanche 30 octobre 2011, à l’âge de 74 ans, à Abidjan. Il y avait plus d’une cinquantaine d’artistes chanteurs venus honorer la mémoire du ‘’Dopé’’ national. La fête aurait été totalement belle sans l’agression dont Meiway fût victime. Le ‘’Génie de Kpalêzo’’ a été pris à partie par un groupe d’individus qui lui a reproché d’avoir fait le choix du président Ouattara. Au final, sa Peugeot 406 a été vandalisée. A l’initiative des artistes ivoiriens de France et de l’Union des journalistes ivoiriens de France (UJIF), plus d’une cinquantaine d’artistes s’étaient rassemblés pour rendre un hommage mérité à Yohou Digbeu. Au nombre de ces artistes, Gadji Céli, Meiway, Serges Kassy, John Yalley, Justin Stanislas, Benny Bezzy, J.B. Zibody, Yodé et Siro et plus d’une quarantaine d’autres personnalités du monde du show-biz ivoirien dans l’Hexagone. Il est un peu plus de minuit quand la fête-hommage bat son plein. Serges Kassy dont personne n’ignore le «Gbagboisme» livrera sa dernière production qui énumère les exactions commises contre les partisans de Laurent Gbagbo. Il aura suffi par la suite que la chanson de campagne de Laurent Gbagbo – c’est-à-dire celle des Galliets – suive pour qu’un groupe de partisans de Laurent Gbagbo trouvent des raisons de transformer cette soirée en meeting de soutien à l’ancien chef d’Etat ivoirien. Dans leur élan de soutien à Laurent Gbagbo, partenaires et adversaires politiques sont les cibles d’injures de toutes sortes. «Rebelles», prononcé à l’endroit de Jean-Baptiste Zibody et Meiway principalement, et «traîtres» pour les «Gbagboistes» déclarés qui osaient défendre les premiers. La fête a été alors plongée dans un cafouillage. Lancées de bouteilles par-ci, jets de crachats par-là, et ce, devant les représentants de la Famille de Yohou Digbeu. A la suite de Justin Stanislas, Gadji Céli et Serges Kassy sont montés sur le podium et ont demandé à leur frère Meiway de les y rejoindre. Ensemble, ils ont dit aux Ivoiriens de France que cette cérémonie d’hommage n’était pas le lieu des joutes politiques. Après cet intermède orageux, les choses se sont calmées et la fête a repris ses droits. Personne n’avait compté avec la rancune tenace des adversaires d’un soir du professeur Awôlôwô. Sur le parking, Frédéric Ehui Meiway retrouve sa voiture vandalisée et son attaché-case emporté. L’homme est désormais sans papiers ni carte bancaire. Jointe au téléphone, la marraine de Clignancourt, organisatrice de cet évènement nous a confié qu’il faut que «les Ivoiriennes comprennent que la réconciliation que nous appelons tous, passe d’abord par l’apaisement réel et individuel de nos cœurs».
Jean-Paul Oro à Paris
Jean-Paul Oro à Paris