Le mercredi 11 janvier 2012, une vive tension régnait au kilomètre 103, sur l'autoroute du nord. Des chauffeurs de camions, suite à la mort d'un des leurs, causée par des coupeurs de routes, ont bloqué les quatre voies (aller et retour). Selon des informations de sources proches de l'affaire, ils exigeaient la présence du Premier ministre, ministre de la Défense, Soro Guillaume, sur les lieux. Les manifestants entendaient exprimer leur ras-le-bol au chef du gouvernement, face à l'insécurité grandissante sur les routes et qui fait, chaque jour, des victimes parmi eux. Tout commence aux environs de 3h du matin, dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 janvier 2012. Un camion de 5 tonnes, de marque Izusu, immatriculé 6938 CB 01, chargé de bananes plantains roule dans le sens carrefour de N' douci-Abidjan. Un peu après l'échangeur du carrefour d'Agboville, au kilomètre 103, Fanny Mamadou, c'est le conducteur du camion, est surpris par des hommes en armes qui lui intiment l'ordre de s'arrêter. A en croire les renseignements, le chauffeur voyant qu'il n'a pas affaire à de vrais agents de l'ordre, refuse d'obtempérer. C'est ce qu'il ne fallait pas. Les coupeurs de route mitraillent la cabine du camion. Fany Mamadou meurt sur le coup. Son convoyeur grièvement blessé, est conduit plus tard vers un centre de santé. Les premiers usagers de la route, notamment, des chauffeurs de camion qui arrivent sur les lieux, sont révoltés. Pour eux, la mort de Fanny Mamadou est de trop. C'est pourquoi, ils garent leurs mastodontes, dans les deux sens, pour obstruer les voies. Les chauffeurs manifestent ainsi leur colère tout en exigeant la présence du Premier ministre, ministre de la Défense, sur les lieux avant de surseoir à leur mouvement. Toute chose qui ne manque pas de créer d'énormes désagréments aux autres usagers. Saisis de la situation, madame le sous-préfet de N'douci, le commandant des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) et plusieurs autres responsables de la localité effectuent le déplacement sur le théâtre des événements. Après de longues heures de discussions avec les manifestants, les autorités obtiennent leur accord de libérer les voies. Il est environ 11h. Les choses rentrent dans l'ordre. Notons que des éléments de la police nationale (Crs) et des gendarmes ont été convoyés sur les lieux, en vue de contenir d'éventuels débordements. Mais ils ont chômé puisque les chauffeurs ont coopéré.
FOFANA Mambé
FOFANA Mambé