La cause Gbagbo est une excellente cause, pourrait-on dire lorsqu’on se rend compte que la mobilisation d’Africains et de non Africains ne s’estompe pas en France pour le célèbre prisonnier de la Cour pénale internationale (Cpi). Désormais, pour une période de sept mois, la mobilisation, en dehors de la Haye, aura un point de ralliement : la place Igor Stravinsky. Une place privée, située dans le 4e arrondissement, entre, au nord, le Centre national d`art et de culture Georges-Pompidou, et au sud l’église Saint-Merri, à Paris. Selon Christine Zékou, une des actrices de cette mobilisation, la place Igor va servir de lieu de rencontre à tous ceux qui sont épris de paix. «J’ai pris cette place pour 7 mois. Avant, on n’avait pas vraiment un lieu de rencontre. On marchait, on marchait dans la rue ; or, maintenant, on peut se donner rendez-vous en disant: on se voit samedi à la place Igor. C’est un espace où il y a les informations, les livres sur la Côte d’Ivoire, sur la guerre qu’on nous a faite, tous les écrits de Laurent Gbagbo ou sur lui; on y fait aussi la distribution des prospectus sur l’actualité, le rôle de Sarkozy dans cette tragédie qu’a connue notre pays, les prospectus, on en distribue de cinq à dix mille…», explique-t-elle. La place Igor va être également utile à la ronde de la résistance initiée par les femmes pour la cause du prisonnier de Sarkozy et Ouattara. Pendant donc 7 mois, tous les samedis, à part les grands rendez-vous à la Haye, la place Igor sera animée. Toutes les marches vont partir de là, ou alors y prendre fin. Les initiatives allant dans le sens du combat y sont libres. Les manifestants y utilisent la sono ou les mégaphones pour communiquer. Beaucoup de touristes passent là. Au menu, les manifestants disent par exemple aux Français: «Votre argent, vos impôts, Sarkozy les utilise pour entretenir les militaires en Afrique ; il nous fait la guerre, et jette notre Président à la Cpi» Ces informations portent, parce que les Français n’ont pas toujours la bonne information compte tenu du fait que les amis de Nicolas Sarkozy, les Bouygues et autres, ont muselé les médias de sorte que même la ronde des femmes ne peut passer ni sur Tf1, ni sur la 2, ni sur une autre télé à leur porté. Le 11 février 2012, la coordination du porte-parole du Président Gbagbo va rencontrer les Ivoiriens à Orléans. Elle en profitera pour parcourir également presque toutes les villes de province. Après cette tournée, aura lieu à Paris, une soirée où tous ceux qui voudront soutenir le Président Laurent Gbagbo dans son combat par un geste financier ou matériel iront le faire. Il y aura d’autres rendez-vous à Nantes, Strasbourg, Marseille, etc. Dans la même veine, à la place Igor Stravinsky, il sera ouvert un cahier de 600 pages où chaque individu épris de paix, Ivoirien ou non, qui a un élan pour Laurent Gbagbo, lui écrira un petit mot de soutien. Un autre cahier, de 5000 pages sera réservé aux pétitions, pour demander sa libération le plus tôt possible. Car s’il a été accusé de crimes économiques et que l’enquête de la Cpi a prouvé qu’il est indigent, si on le dit co-auteur indirect, parce qu’on n’a pas de preuve contre lui, on doit simplement libérer Gbagbo. N’en déplaise à Sarkozy, les démocrates continueront de se mobiliser à la Haye. Le 28 janvier, ils y seront. Le 18 février, ils s’y rendront également et le 7 avril, ils y passeront la Pâque avec lui. «Tous les mois, il faut un voyage vers lui, même si on ne le voit pas, il faut qu’il sente notre présence dans la ville», signale Christine Zékou.
Germain Séhoué
Germain Séhoué
