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Politique Publié le vendredi 20 janvier 2012 | Le Mandat

Réconciliation nationale : Mythe ou réalité?

© Le Mandat Par DR
Commission Dialogue vérité et réconciliation: le Président Charles Konan Banny en tournée à l`Ouest
Mardi 27 décembre 2011. Bangolo. Le Président de la CDVR, Charles Konan Banny en tournée à l`Ouest
Charles Blé Goudé, ancienne figure de proue du régime de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a estimé, le mercredi 19 janvier, que "la réconciliation ne doit pas être un slogan", en regrettant que son appel à un dialogue avec le pouvoir soit tombé "dans l'oreille d'un sourd". Rappelant avoir lancé, fin 2011, "un appel à un dialogue inclusif" entre le régime du président de la République, Alassane Ouattara et l'opposition, il a affirmé qu'une manifestation, mercredi 18 janvier, dans un bar d'Abidjan, autour de son nouveau livre consacré à la dernière crise postélectorale - "Côte d'Ivoire, traquenard électoral", a été "interrompue, sans raison aucune, par les Forces républicaines, sous prétexte que l'auteur de l'œuvre est persona non grata". Ces "agissements antidémocratiques", a-t-il ajouté, sont "aux antipodes des discours officiels que l'on sert à la communauté internationale, surtout au lendemain de la visite de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton", qui a appelé, mardi, à Abidjan, au "dialogue" entre les différentes parties.

La contribution de la communauté internationale

Tous les commentaires sont libres. Mais, pour une bonne réconciliation, il faut faire appel à toutes les « voix, même discordantes », comme l’a dit la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton. Lors de son séjour à Abidjan. La haute fonctionnaire de la Maison blanche a souhaité que le pouvoir s’ouvre à toutes les sensibilités pour que la Côte d’Ivoire tourne définitivement le dos à la violence. La Commission dialogue, vérité et réconciliation(Cdvr), présidée par Charles Konan Banny, est à pied d’œuvre pour réussir cette noble mission. L’ancien secrétaire général des Nations unies et membre de l’Ong The Global Elders, Kofi Annan, après une audience avec le chef de l’Etat, s’est dit impressionné des changements obtenus par le président de la République depuis son arrivée au pouvoir. « Je suis très content de voir les progrès que la Côte d’Ivoire est en train de faire. Il y a des progrès et les relations avec les pays voisins sont bonnes. J’espère que ça va continuer. Personnellement, comme voisin et ami de la Côte d’Ivoire, j’étais-là au mois de mai et je vois le changement, je vois la différence. Je vois que le commerce a bien redémarré et que la situation sécuritaire s’améliore », a déclaré Kofi Annan, le mercredi 18 janvier dernier. Cependant, il a estimé qu’il y a encore beaucoup à faire, en matière de réconciliation nationale, en l’occurrence. « La commission présidée par Charles Konan Banny marche. Mais, la question de la réconciliation est le problème de tout le monde et non de la commission ou du président de la République. Il y a une seule Côte d’Ivoire. Vous avez vécu des moments difficiles. Et donc, il faut aller de l’avant et travailler ensemble », a-t-il ajouté.

Le rôle de la Commission dialogue, vérité et réconciliation

La Commission dialogue, vérité et réconciliation doit élargir son champ d’action. Lors de son discours d’investiture, en septembre dernier, à Yamoussoukro, Charles Konan Banny a été clair: ‘’Désarmons donc, aujourd’hui, nos haines, faute de quoi, nous nous acheminons à grands pas vers une guerre de cent (100) ans’’. Difficile de savoir si c’est un aveu d’impuissance ou de vérité. Si cette condition préalable n’est pas réunie et que la Côte d’Ivoire ne désarme pas aujourd’hui ses haines? Le président de la Cdvr a prévenu. Si la réconciliation tant voulue échoue, comme le défunt forum pour la réconciliation nationale en 2001, l’ancien Premier ministre avertit encore en ces termes : ‘’Mais, ne nous y trompons pas, sans un dialogue franc, ouvert, inclusif et équitable, sans la participation de tous, elle ne saurait faire œuvre utile. La commission doit être aussi l’auxiliaire de l’œuvre de rédemption de notre pays. Mais, nous le savons bien, la rédemption passe par la contribution et la repentance’’. C’est la deuxième exigence pour la réussite de la réconciliation. Et enfin, Charles Konan Banny de conclure en faisant une troisième recommandation : ‘’Nous sommes conscients que la tâche ne sera pas aisée. Toute action qui s’applique au matériau humain est difficile à réaliser, parce que l’être humain est un matériau mouvant qu’il faut considérer avec patience, délicatesse et opiniâtreté’’. Banny semble avoir tout dit dans ce bout de phrase. Patience et délicatesse. Le temps qu’il faudra pour appliquer le remède à l’être humain, ce matériau à multiples facettes. Deux ans ne suffisent pas, avoue Banny à mots couverts. Invité de Rti1, le mardi 17 janvier dernier, il a indiqué que la réconciliation de deux hommes est l’œuvre de Dieu. Et d’ajouter que cette mission est tellement délicate qu’il faut être très prudent.

Patrick N’Guessan
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