Aujourd’hui Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, l’ancien chef de l’Etat sénégalais était le président en exercice de l’Oua. Durant son mandat, Abdou Diouf avait remis sur pied l’organisation panafricaine agonisante. Le conflit tchadien, le problème frontalier entre le Mali et le Burkina-Faso, l’apartheid avaient constitué l’agenda du président Abdou Diouf. Avec ces dossiers brûlants du continent, le Sénégalais avait visité plusieurs capitales : Abidjan, Antananarivo, Cotonou, Abidjan, Alger. Une diplomatie de qualité pour donner une crédibilité à l’organisation panafricaine. Abdou Diouf parlait de l’Afrique en toute quiétude à n’importe quelle puissance étrangère de n’importe quel problème africain. Il fallait le faire quand on savait qu’il était le président d’un Etat comme le Sénégal à l’époque. Pour cela, Abdou Diouf n’avait de leçons à recevoir d’aucun pays, d’aucun chef d’Etat africain ou même européen. J’ai vu Abdou Diouf en 1985 visiter la ligne de front composée à l’époque de l’Angola, du Zimbabwe, Lesotho, la Tanzanie, Botswana, une zone en guerre civile et pleine de soldats cubains. En 1985, Abdou Diouf était sans complexe et sans peur. Il avait rencontré tous les ‘’durs’’ de l’Oua : Omar Bongo du Gabon, Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, les chefs de guerre tchadiens : Goukouni Weddeye, Hissène Habré. A la tête de l’Oua, Abdou Diouf avait été le premier président convaincu que les problèmes africains devraient être réglés par les Africains eux-mêmes. Il était le grand Africain, un véritable homme d’Etat.
Ben Ismaël
Ben Ismaël