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Politique Publié le samedi 21 janvier 2012 | L’Inter

Rassemblement de l`opposition ce samedi : Les enjeux du meeting du FPI à la place Ficgayo

© L’Inter Par FN
Activités du President de la Commission dialogue, vérité et réconciliation : Charles Konan Banny reçoit Miaka Ouréto et la direction intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi)
Lundi 25 juillet 2011. Abidjan. Siège de la Commission dialogue, vérité et réconciliation(CDVR)
Tous les verrous ont été sautés pour permettre la tenue du meeting, à la place Ficgayo de Yopougon. Voici donc le Front populaire ivoirien (FPI), le principal parti de l’opposition ivoirienne, face à l’histoire. Neuf mois après la chute de Laurent Gbagbo et du régime de la Refondation, ce meeting est le premier du genre que le parti de l’ancien chef de l’État ivoirien organise pour marquer son retour officiel sur la scène politique nationale. Mais ce rassemblement revêt plusieurs enjeux. D’abord, le FPI devra donner la preuve qu’il est toujours vivant à travers une mobilisation remarquable à la place Ficgayo. En effet, l’occasion est donnée au parti à la rose par le pouvoir en place, qui a finalement autorisé la manifestation, de prouver qu’il peut drainer du monde même après une crise postélectorale qui l`a fortement ébranlé. Du coup, Amani N’guessan Michel, le président du comité d’organisation de ce meeting et la direction du FPI se retrouvent le dos au mur. Vont-ils relever le pari de la mobilisation pour cette matinée du samedi 21 janvier 2012 ? Le maire de Yopougon, dont la signature a été en définitive «libérée» par les autorités, a finalement signé le document permettant l`occupation de la place Ficgayo par le FPI. De son côté, le ministre de l’Intérieur a donné son accord pour la tenue de la manifestation. Le FPI est donc désormais face à ses responsabilités de parti politique pacifique. Ensuite, la manifestation de Ficgayo devrait pouvoir rassembler autour d’une même cause, toutes les structures proches de Laurent Gbagbo. Notamment le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) et les autres leaders de l’opposition, dont Gervais Coulibaly, ancien porte-parole de l`ex-président ivoirien, qui ont déchiré le voile de l’ex-majorité présidentielle (LMP) en deux parties. Recoller les morceaux du tissu déchiré dans le camp des pro-Gbagbo, donnerait à coup sûr un baume au cœur du célèbre prisonnier de Scheveningen, à La Haye aux Pays-Bas, pour qui ils prétendent tous se battre. Dans le cas contraire, il serait à redouter que le pouvoir d’Abidjan ne trouve plus dans le FPI, un interlocuteur assez convainquant sur l’échiquier politique national. Surtout que des négociations entre l`autre LMP (Ligue des Mouvements pour le Progrès), conduit par Gervais Coulibaly et le régime d’Alassane Ouattara avaient abouti en novembre 2011, à la libération de certains prisonniers politiques du nord. Enfin, il faut faire remarquer, que ce meeting constitue indiscutablement un test pour le FPI. En effet, il démontrera si oui ou non le parti de Laurent Gbagbo, sans ses alliés, demeure ce parti incontournable sur la scène politique. Pour l’heure, la place Ficgayo a été cédée par le maire de Yopougon, et le meeting autorisé par le pouvoir.

Hervé KPODION
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