En prélude au meeting qu’ils ont projeté d’organiser demain, les responsables du Front populaire ivoirien (Fpi) de l’ancien président Laurent Gbagbo ont confectionné un spot publicitaire qu’ils entendaient faire diffuser par la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Fpi). Dans ce spot figurent des images de Laurent Gbagbo, aujourd’hui pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye et d’Affi N’Guessan, prisonnier à Bouna. Les responsables du Fpi espéraient, avec ce spot, mobiliser leurs troupes en leur montrant ces images. La Direction commerciale et marketing de la Rti, qui a visionné ce spot, comme cela se fait avant toute diffusion, a opposé une fin de non recevoir à la programmation de cette vidéo. Il a tout simplement été demandé aux gens du Fpi de refaire leur spot en extrayant les images de Laurent Gbagbo et d’Affi N’Guessan. Diffuser ces images, avec Laurent Gbagbo et Affi N’Guessan reviendrait, pour la télévision nationale, à les célébrer et à les montrer comme des personnes dignes d’être commémorées. Ce qui n’est pas le cas, pensent-ils. Ces dignitaires de l’ancien parti au pouvoir sont poursuivis par les juridictions nationales et internationales pour leur rôle dans la survenue de la crise postélectorale. Dans aucun pays au monde on ne fait l’apologie de personnes en délicatesse avec la justice. Surtout si elles se sont rendues, comme Laurent Gbagbo et Affi N’Guessan, responsables de la mort de milliers d’Ivoiriens, par leur entêtement à vouloir s’accrocher au pouvoir quel qu’en soit le prix. Il n’est, certes, pas interdit au Fpi de faire de la publicité dans les médias nationaux. Il est tout simplement malsain de la part de ceux qui ont géré le pays pendant une décennie, d’utiliser les images de prisonniers à des fins publicitaires. Selon la directrice commerciale et marketing de la Rti, Mme Mariama Da Chagas, « publier ces images du Fpi, c’est comme si en Tunisie, en Egypte ou en Libye, les télévisions nationales se permettaient se faire l’apologie des dictateurs déchus qui ont tué leurs populations ». Elle reste donc ferme : « Autant personne ne permettra cela dans ces pays d’Afrique du Nord, autant ça ne passera pas en Côte d’Ivoire ». Ce qui est dit est dit.
M’Bah Aboubakar
M’Bah Aboubakar