C’est la question que les observateurs de la scène politique ivoirienne se posent depuis samedi dernier. Et ils n’arrivent pas à trouver de réponse. En effet, quelle mouche a bien pu piquer les animateurs du meeting des Refondateurs à la Place Ficgayo pour donner des mots d’ordre qui se passent de commentaires: «Allons-y attaquer. Attaquons tout le monde ! Attaquons et libérons notre pays aujourd’hui ! Il faut libérer le pays aujourd’hui», a dit mot pour mot, Koua Justin. C’est à la suite à cet appel lancé que les militants de l’ancien parti au pouvoir s’apprêtaient à mettre à exécution que les populations de Yopougon ont réagi. Mais au cours de leur rassemblement, les organisateurs du meeting en l’occurrence les nouveaux responsables du FPI, dont Laurent Akoun et Amani N’Guessan ont entonné leur vieux refrain sur la nationalité. C’est ainsi qu’ils ont traité tous ceux qui suivent le nouveau pouvoir, d’étrangers. En somme les discours haineux qui ont conduit le pays dans la crise sont à nouveau ‘’exhumés’’ et font désormais partie du nouveau vocabulaire des dirigeants du FPI. Le gouvernement doit donc amener les responsables et militants du FPI à mesurer leurs propos. On ne peut pas, continuer de tenir des propos irrévérencieux, qui incitent à la haine, au tribalisme, propos qui ont été en grande partie, à la base des crises profondes que le pays a connues ces dernières années. D’autant plus qu’une loi contre le tribalisme a même été prise par Gbagbo. Les propos tenus samedi dernier par les organisateurs du meeting du FPI ne doivent plus avoir pignon sur rue. Tous les Ivoiriens s’étant résolument inscrits dans le processus de réconciliation. Le président de la République s’efforce de tendre la main à tous. Y compris au FPI. Mais les cadres de cette formation politique qui ont la rancune tenace refusent de s’y inscrire, posant des conditions et des préalables aussi farfelus les uns que les autres. Une belle façon pour les nouveaux patrons de la Refondation de mettre en difficulté le processus de réconciliation nationale. Et ils mettent leur palan à exécution à la moindre occasion. En effet, après le transfert de Gbagbo à la CPI, ils ont annoncé qu’ils se retiraient du processus de réconciliation. Jusqu’à preuve du contraire, ces derniers n’ont pas encore officiellement soutenu qu’ils revenaient sur cette décision. On comprend dès lors que tous les actes qu’ils posent n’ont pour seul et unique but que de saper ou de porter un coup de frein à la réconciliation nationale.
YMA
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