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Société Publié le vendredi 27 janvier 2012 | L’Elephant Déchaîné

A la barre : «Si vous aviez un endroit où dormir, je vous aurais relaxé…»

1er cas : Abus de confiance

C’est Assandé Kouakou qui ouvre le bal des procès de ce jour. Pompiste de son état dans une station à la Riviera 3, il est accusé d’abus de confiance commis au détriment de son employeur. Que s’est-il passé? Le 03 décembre 2011, Assandé avait été chargé par son employeur de faire un versement 2.850.000 F CFA sur le compte de la station logé à ECOBANK non loin du 18 ème Arrondissement. Muni du bordereau de dépôt mentionnant toutes les informations utiles et de la somme en question, Assandé s’est rendu à la banque. Mais, constatant la longue file d’attente il décide de trouver un raccourci. C’est ainsi qu’il rencontre une demoiselle dans l’enceinte de la banque. Laquelle avait été informée mystérieusement qu’Assandé souhaitait faire rapidement un versement. Elle se propose donc de l’aider et le conduit chez madame Amichia, stagiaire dans ladite banque et qui à son tour informe par voie téléphonique la responsable de la clientèle. Suite à cela, Assandé dit avoir été prié par la responsable clientèle de remettre l’argent à madame Amichia et de repasser plus tard récupérer le reçu de dépôt. Assandé retourne donc à son travail. Mais lorsqu’il repasse l’après-midi pour le reçu, il est surpris d’apprendre que la fille qui l’avait aidé est passée récupérer l’argent et qu’en conséquence, le dépôt n’a pu être effectué. Ces faits sont attestés par madame Amichia et son supérieur devant le tribunal. Devant ces faits, le parquet requiert la relaxe pure et simple du prévenu pour délit non constitué. Réquisition suivie par le tribunal.

2ème cas : voleur d’habit

Poursuivi pour vol d’habit sur une corde à sécher, Agnero n’a pas tenu à s’attirer la colère du tribunal en tentant de le mener en bateau. Tout de suite, il avoue sa faute en reconnaissant les faits. Trois mois fermes et 50.000f d’amende.


3ème cas : vol avec effraction

Bakary Ahmed a suivi le procès d’Agnero et en a tiré de sages enseignements : «Je reconnais que j’ai volé avec effraction dans une maison habitée». 12 mois et 50000f d’amende, requiert le parquet. 06 mois fermes et 50000f d’amende, tranche le tribunal, clément.


4ème cas : destruction volontaire de biens

La colère est une bien mauvaise conseillère. Doumbia Mawa l’a appris à ses dépens. Elle qui s’est acharnée sur l’épouse de feu son père Doumbia, marié sous le régime de la communauté de biens avec cette dernière. Mais pour Doumbia Mawa, à partir du moment où son géniteur a cassé la pipe, aucune loi régissant ce mariage ne tient et pour le démontrer, elle demande à la veuve de quitter son domicile conjugal. Devant le refus de cette dernière, Mawa et ses frères la battent à sang. Suite à la prise d’un certificat médical, c’est plutôt Mawa qui, sentant se profiler le danger, se tire de la maison en abandonnant ses frères qu’elle va cependant continuer de manipuler à distance pour mener la vie dure à la veuve qui les considère cependant comme ses propres enfants. Excédée de ne pas obtenir de résultats probants, Mawa débarque un jour au domicile de son père et telle une furie, se livre à des actes de vandalisme, provoquant de nombreux dégâts matériels. Mise aux arrêts et conduite devant le tribunal, Mawa a tenté d’attendrir le tribunal en montrant un visage d’ange. Mais le parquet ne s’est pas laissé émouvoir et a requis la peine de 12 mois d’emprisonnement ferme et 100 mille francs d’amende. Mais magnanime, le président du tribunal, qui a tenu compte de la plaidoirie de l’avocat de Mawa, lequel a dit être venu demander pardon à la pauvre victime de sa cliente, a tranché : 12 mois avec sursis. Mawa est donc libre de ses mouvements. Son avocat a promis qu’elle ne recommencerait plus.


5ème cas : vol de carburant

Les deux qui avancent à la barre se nomment Sidibé Hamed et Arouna. Ils se disent tous deux machinistes dans une société opérant sur le port d’Abidjan. Ils sont devant le tribunal pour répondre des faits de tentative de vol en réunion de carburant, vol tenté le 10 décembre 2011, sans doute en prévision des fêtes de fin d’année. Le jour des faits, relève le procès-verbal, Sidibé ayant prémédité son forfait, s’est rendu au boulot avec des bidons vides de 20 litres dans l’objectif de pomper frauduleusement du carburant se trouvant dans le véhicule citerne dont il était le conducteur. Profitant du fait qu’un engin conduit par Arouna avait maqué son véhicule à lui, il a tranquillement réalisé son opération avec un complice, en fuite. C’est que Arouna, pris d’une soudaine envie d’aller aux toilettes, avait abandonné pendant de longues minutes son engin. Mais les deux nient les faits mis à leur charge. Le parquet demande la relaxe pour Arouna au bénéfice du doute et la condamnation de Sidibé à un mois de prison pour complicité de vol. Réquisitions suivies par le tribunal. Sidibé est donc parti pour un stage d’un mois à la Maca.


6ème cas : vol de bouteille gaz

Cissé El Adj Aboubacar ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés, à savoir le vol d’une bouteille de Gaz Butane. Il rejette tout sur son complice en fuite. Selon lui, ils passaient tranquillement leur chemin quand ils ont vu le plaignant décharger d’un taxi, ses bagages, dont une bouteille de Gaz. Et qu’étant parti déposer une partie dans sa maison, il a réalisé à son retour que la bouteille de Gaz avait disparu et qu’il n’a pas trouvé d’autre auteur de ce vol qu’eux qui ne faisaient que passer leur chemin. Pourtant, le procès-verbal de la police donne un autre son de cloche, à savoir que Cissé avait été pris en flagrant délit de vol de cette bouteille et que ce sont des passants qui l’ont neutralisé dans sa tentative de fuite. Six mois d’emprisonnement ferme, requiert le parquet pour qui il n’y a aucun doute sur la culpabilité de Cissé. Peine confirmée par le tribunal, plus 50000f d’amende.


7ème cas : vol et recel d’objet volé

Yao Kouadio et Ouattara Abdoulaye sont poursuivis respectivement pour vol et recel d’objet volé. Au grand soulagement du parquet, ils ne font aucune difficulté pour reconnaître les faits mis à leurs charges. Pourtant, Ouattara, dans un premier temps, avait tenté de mener le parquet et le tribunal en bateau, avant de rapidement se ressaisir devant la hausse de ton du procureur. 6 mois pour Yao Kouadio le voleur d’ordinateur et 3 mois pour le receleur, Ouattara Abdoulaye. Un mois d’emprisonnement ferme pour chacun. Ils poussent un ouf de soulagement et retournent s’asseoir pour suivre la suite des débats en attendant l’heure du grand voyage pour la prison à bord du célèbre « Air Maca ».
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8ème cas : casse de voiture

Le jeune apprenti « Gbaka » Doumbia Souleymane ne passera que 03 mn à la barre pour entendre sa sentence de 02 mois d’emprisonnement avec 50.000Fcfa d’amende pour avoir cassé volontairement les vitres d’une voiture. C’est qu’il s’est montré tellement coopératif que c’est presqu’avec regret que le président du tribunal a prononcé sa peine. Pourtant, Doumbia n’a pas beaucoup aimé cette peine. Il pensait obtenir moins pour sa coopération. Ce sera sans doute pour une prochaine fois, ça ne marche pas à tous les coups.


9ème cas : tentative de vol

Konaté Béhibro est sans domicile fixe. C’est qu’il porte bien son nom, Béhibro signifiant littéralement en baoulé, «à jeter». Il est poursuivi pour avoir tenté d’arracher un sac à mains à son propriétaire. «Je reconnais les faits, monsieur le président et je demande pardon». Pardon accepté. Pendant un mois, il pourra être logé et nourrit à la Maca, par l’Etat. Un mois ferme donc, déclare le président en riant et en précisant que s’il avait un domicile, il l’aurait libéré.

SEBASTIEN KOUASSI
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